Primaire de la droite : demandez le programme de Nathalie Kosciusko-Morizet !

A deux jours de la primaire de la droite, voici le programme logement de Nathalie Kosciusko-Morizet .

© adobestock

 0

A deux jours de la primaire de la droite, voici le programme logement de Nathalie Kosciusko-Morizet. Extraits choisis d’une interview réalisée pour Explorimmo par Colette Sabarly, Olivier Marin et Franck Thiebaux.

Quel bilan tirez-vous de la politique du logement du Gouvernement actuel et que pensez-vous de la loi ALUR ?

Nathalie Kosciusko-Morizet : Une vraie catastrophe !!! Même si 3 ans après l’activité commence à reprendre, quelle crise la gauche a-t-elle provoquée avec cette loi !! En niant les fondamentaux économiques du marché du logement, le gouvernement a stoppé la machine.

Les Français ont des difficultés à se loger et les loyers sont chers. Faut-il poursuivre l’encadrement des loyers mis en place à Paris et prévu dans d’autres agglomérations?

Nathalie Kosciusko-Morizet : Bien sûr que non ! Si les loyers sont chers dans certaines agglomérations, c’est à cause de la pénurie de logements. C’est en favorisant la construction et l’investissement que l’on fera baisser les loyers, certainement pas en jetant l’opprobre sur ceux qui ont investi.

Que préconisez-vous dans le domaine de la fiscalité immobilière? Le logement est-il trop taxé ?

Nathalie Kosciusko-Morizet : Depuis 40 ans la fiscalité immobilière n’a cessé d’augmenter, il faut stopper ce cercle infernal, et surtout apporter de la stabilité, seule à même de rassurer les investisseurs.

Si vous êtes élu, poursuivrez-vous la politique d’incitation à l’investissement locatif qui existe depuis plus de 30 ans, le dispositif Pinel s’éteignant fin 2017 ?

Nathalie Kosciusko-Morizet : D’une façon ou d’une autre, il faudra poursuivre un dispositif d’incitation à l’investissement locatif.

Faut-il revoir les aides à la pierre ?

Nathalie Kosciusko-Morizet : Celles-ci ont engendré des effets pervers. Je souhaite y substituer un vaste programme d’accession sociale à la propriété, à travers la mise en place d’un dispositif de location avec option d’achat, le Compte Personnel d’Accession à la Propriété.

Etes-vous favorable à l’instauration d’un statut du bailleur privé comme le réclame certains syndicats professionnels ?

Nathalie Kosciusko-Morizet : A trop vouloir protéger les locataires, on a paralysé les propriétaires et in fine diminué l’offre de logements à la location sur le marché. Pour inverser ce mouvement, je propose l’organisation d’un grenelle du logement locatif associant l’ensemble des parties.

Si vous êtes élu, quelles sont les premières mesures que vous prendrez dans le domaine du logement ?

Nathalie Kosciusko-Morizet : Je souhaite changer radicalement de philosophie, et permettre à chacun de devenir propriétaire. J’engagerai immédiatement un vaste programme de revente des logements sociaux et la refonte du PTZ.

Comment construire plus, là où sont les besoins, et sans dépenser plus ? Construire 500 000 logements par an est-il un objectif atteignable ?

Nathalie Kosciusko-Morizet : Oui, en libérant la construction et en créant les conditions d’un boom de la rénovation. Il faut simplifier la législation et supprimer les gênes qui paralysent celui qui demande et celui qui accorde, et engager un vigoureux programme de rénovation des logements en incitant chaque propriétaire ou conseil syndical à établir un diagnostic général des parties communes et privée.

Faut-il régionaliser les politiques du logement ?

Nathalie Kosciusko-Morizet : La situation est très différente d’une région à l’autre, il sera certainement beaucoup plus adapté de régionaliser cette politique.

Faut-il revoir le processus d’attribution des logements sociaux ?

Nathalie Kosciusko-Morizet : En l’espace d’une trentaine d’années, on a transformé une action sociale par nature adaptée et individualisée en un droit générique de l’individu, que l’on est d’ailleurs bien en mal de mettre en œuvre car la puissance publique s’est révélée incapable de produire  la quantité de logement nécessaire à son exercice. Il est urgent de revenir aux fondements de l’aide sociale, à savoir une aide temporaire attribuée à ceux qui en ont réellement besoin plutôt qu’à ceux qui réclament le plus, qui puisse le cas échéant être conditionnelle, et surtout rentre dans un parcours d’autonomisation.

La loi SRU remplit-elle sa mission ?

Nathalie Kosciusko-Morizet : Absolument pas !!  Alors que le logement social ne devrait être qu’une étape dans le parcours résidentiel, il est devenu une finalité, permettant d’augmenter le pouvoir d’achat d’une partie de la population par la modération des loyers. Aussi, l’augmentation du nombre de logements sociaux locatifs crée-t-il un appel d’air et le nombre de demandeurs de logements sociaux non satisfaits augmente à la même vitesse que le nombre de logements sociaux mis à disposition.

©Explorimmo

Par MySweet Newsroom