2016 : un grand cru pour l’immobilier en Ile-de-France

Que réserve l’immobilier en 2017 en Ile-de-France ? Les chiffres seront-ils aussi bons qu’en 2016? L’année dernière, les ventes ont progressé de 8% en un an dans l’ancien. A voir donc…

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Boostée par les taux très attractifs, des prix réalistes et les aides de l’Etat, 2016 a été une excellente année en termes d’immobilier. En Ile-de-France, 2016 figure même comme la meilleure année de ventes de logements anciens depuis la crise financière de 2008. Alors, qu’en sera-t-il en 2017, sachant que les élections présidentielles approchent et que, bien souvent, cette échéance grippe la machine ? Pour les notaires de Paris et d’Ile-de-France, toutefois, il n’y a pas lieu d’être pessimiste. Selon leur dernière note de conjoncture immobilière, sur bien des plans, le contexte de marché ne devrait guère évoluer, tant sur les perspectives de croissance que sur l’évolution du pouvoir d’achat. Le désir de devenir propriétaire de nombreux Franciliens, le manque de placements alternatifs sécurisants, les incertitudes sur le contexte international tant au Royaume-Uni qu’aux Etats-Unis…, tous ces éléments plaident en faveur de l’immobilier et de sa valeur-refuge.

Incertitude sur les taux

En réalité, les principales incertitudes qui pèsent sur l’activité tiennent davantage au contexte financier. La solvabilité améliorée des ménages est extrêmement dépendante du niveau exceptionnellement attractif des taux d’intérêt et d’un accès facile et rapide au crédit habitat. En effet, les prix, après avoir très peu baissé, ont retrouvé le chemin de la hausse. Et les toutes premières augmentations très récentes des taux d’intérêt ont alerté. Cependant, à court terme, elles pourraient provoquer une accélération des décisions d’acquisition, avant de peser sur l’activité.

Pas d’attentisme des acquéreurs

D’après les notaires franciliens, le contexte pré-électoral ne semble pas provoquer d’attentisme. Les dispositifs d’aide viendront encore accompagner les investisseurs dans le neuf (dispositif PINEL) ou les primo-accédants (PTZ). Cependant, la situation pourrait être moins assurée si un changement venait modifier substantiellement cette donne et apporter des changements notables aux conditions d’acquisition, de détention ou de revente d’un logement.

Des volumes de ventes élevés sauf dans la capitale

Le dynamisme de l’activité est assez généralisé en Ile-de-France. Près de 110 000 appartements anciens ont été vendus en 2016, soit 8% de plus qu’en 2015, et 11% de plus qu’en moyenne ces dix dernières années. Il manque néanmoins 2 600 ventes pour retrouver le niveau annuel moyen de la période 1999-2007 (-2%). C’est dire que si l’activité immobilière s’est redressée, elle n’atteint pas encore des niveaux exceptionnels. Revers de la médaille : la fluidité retrouvée du marché et des ventes en croissance régulière sont allées de pair avec une inversion de tendance sur les prix.

Quel type de biens ont intéressé les acheteurs ?

Les 2 et 3 pièces ont constitué la majorité appartements acquis en 2016 pour une surface médiane de 55 m² sur l’ensemble de l’Ile-de-France, sans grand changement par rapport à 2015. Dans Paris, les ventes n’ont pas évolué de 2015 à 2016 (environ 34 000 ventes) et qui reste bien en-dessous des 38 300 ventes annuelles moyennes enregistrées de 1999 à 2007.

Les ventes de maisons sont en hausse

Le marché de la maison a lui été plus dynamique que celui des appartements, avec une croissance annuelle de 4 200 ventes et de 9% de 2015 à 2016. Les Franciliens ont privilégié les grandes maisons (5 pièces et surtout 6 pièces et plus) pour une surface médiane de 103 m².

Une hausse des prix progressive

Les prix sont repartis à la hausse début 2016 dans Paris. Un mouvement lent qui s’est progressivement étendu à toute l’Ile-de-France. C’est évidemment la capitale qui est la plus touchée par la hausse, signalant les tensions sur l’offre et la pression de la demande sur ce marché. La progression s’est intensifiée au cours de l’année dans Paris atteignant 4,4% au 4e trimestre 2016. Les notaires franciliens attendent un prix au m² d’environ 8 500 € en avril, et une augmentation annuelle de 5,6%.

Plus que 4 arrondissements à moins de 8 000 € le m²

Au 4e trimestre 2016, les prix dans la capitale oscillent entre 6 270 € le m² dans le quartier Pont de Flandres (19e) et 14 820 € à Odéon (6e). Paris ne compte plus que quatre arrondissements (le 12e, le 18e, le 19e et le 20e) à moins de 8 000 € le m², contre six au 1er semestre 2016. Le rapport entre l’arrondissement le plus abordable et le plus onéreux est historiquement faible. Le 6e est 1,76 fois plus cher que le 19e contre 2,5 fois au 2e trimestre 2001.

 

Par Olivia Delage