Immobilier Montagne : Stabilisation des prix en Savoie et Haute-Savoie

La chambre FNAIM Savoie Mont-Blanc vient de publier ses chiffres du 1er semestre. Voici l’analyse de son président Jean-Jacques Botta.

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FNAIM Savoie Mont-Blanc, les chiffres du premier semestre 2017 montrent un marché dynamique sur les deux départements de la Savoie et de la Haute-Savoie, avec 30 924 compromis de vente signés en douze mois, à fin juillet 2017. Cela représente une hausse de 9,1 % sur un an, soit 2 577 transactions supplémentaires par rapport à fin juillet 2016. La tendance au dynamisme, confirmée en 2016, semble donc se poursuivre. Entretien avec Jean-Jacques Botta, Président à la Chambre FNAIM Savoie Mont-Blanc.

Avec un nombre de transactions record en 2016, le marché sur ce premier semestre semble suivre la même tendance. Peut-on parler de prospérité ?

Jean-Jacques Botta : Une augmentation de 9,1 % du volume de ventes sur les deux Savoie est caractéristique d’un marché dynamique, bien sûr. Cependant, je préfère parler d’un marché en équilibre car toute comparaison doit se faire à périmètre constant ; or le nombre de logements ne cesse d’évoluer, impactant ainsi le nombre de transactions. Pour ce premier semestre 2017, les prix semblent se stabiliser. D’un côté, les acquéreurs ont réajusté leurs achats immobiliers en rapport à leur budget, ce qui explique la légère baisse de la surface moyenne des acquisitions. De l’autre, les propriétaires ont tempéré leur demande, ce qui a ralenti la hausse des prix. Je parle d’équilibre car acheteur comme vendeur profitent de ce marché

Les élections présidentielles et législatives ont-elles eu un impact sur le deuxième trimestre ?

Jean-Jacques Botta : Elles en ont toujours un, surtout les présidentielles. Cela dit, cette année, l’impact était moins important que pour les deux élections précédentes. Peut-être que l’envie de changement a primé sur l’incertitude liée aux élections et qu’ainsi, l’impact sur le marché a été amoindri. Un marché dynamique dopé par des taux bancaires très bas et des banques qui continuent de prêter a contribué à amoindrir l’attentisme lié au contexte de l’élection présidentielle sur la résidence principale. La montagne suit la même évolution, à l’exception du secteur du très haut de gamme où les clients internationaux sont plus sensibles à la fois au taux de change et aux mesures fiscales des pays où ils pourraient investir.

En montagne, là où les dernières années montraient un engouement pour les studios et T1, les transactions de T2 et T3 représentent aujourd’hui les deux tiers du marché. Est-ce un changement réel et durable ? Concerne-t-il également les investisseurs étrangers ?

Jean-Jacques Botta : Ce changement était déjà sensible en 2016 ; l’évolution de la demande se confirme cette année. Il s’agit en effet d’un changement réel, sans doute durable. Les modes de vie en vacances ont changé. Auparavant, le temps passé sur les pistes de ski occupait souvent la plus grande partie de la journée. À présent, c’est moins le cas. Les retrouvailles en famille ou entre amis sont devenues le cœur du séjour. Les vacanciers profitent davantage de leur hébergement, ce qui explique pourquoi ils ont besoin de plus de surface, de confort, mais aussi d’une réelle division des espaces. Ce phénomène est encore plus important durant l’été. Quant aux investisseurs étrangers, ceux-ci sont en majorité d’origine européenne, avec des demandes comparables : actuellement, les 2 et 3 pièces qui se trouvent sur le marché ont été conçus dans les années 90/2000 avec des surfaces appropriées à l’utilisation que souhaitent les investisseur en résidence secondaire alors que ce n’était pas toujours le cas des appartements conçus dans les années 70/80. Il ne faut donc pas s’étonner de la prédominance des transations dans ce type de bien

Globalement, quelle est votre analyse pour les deux Savoie ?

Jean-Jacques Botta : Aujourd’hui, le marché est bien équilibré entre les prétentions des vendeurs et les possibilités des acheteurs. Il s’agit d’un marché de confiance : les taux d’emprunt sont bas et surtout l’intérêt des français pour la pierre se maintient, qu’il s’agisse d’une résidence principale ou d’une résidence secondaire. Les agents immobiliers ne sont pas pour rien dans cet équilibre. Ils ont su faire preuve de pédagogie auprès des vendeurs et des acquéreurs. En retour, ces derniers leur font confiance, participant ainsi à l’équilibre du marché en ville comme à la montagne. En France, nous le savons bien, la forte demande de logements génère une situation tendue dans beaucoup de territoires et plus particulièrement en Savoie Mont Blanc. L’investissement immobilier est grandement contributif de l’économie réelle et ne peut être considéré comme non productif. Un propriétaire de logement qui le met en location participe, bien évidemment, à l’économie locale et soutient l’emploi. Ceci est d’autant plus vrai en station. Les propriétaires qui rénovent et investissent dans leur appartement, pour proposer un logement qui répond aux demandes des touristes, ne peuvent pas être considérés comme des rentiers alors qu’ils soutiennent l’activité économique principale, voire unique, de nos communes de montagne. Le gouvernement fait fausse route en stigmatisant l’investisseur immobilier. Nous devons absolument exclure de l’IFI les investissements immobiliers locatifs, en ville comme dans nos stations de montagne.

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Par MySweet Newsroom