Savez-vous qui était le baron Haussmann (1809-1891) ?

Découvrez qui était Georges-Eugène Haussmann avec la saga des « Figures de l’Immobilier » réalisée par le Crédit Foncier.

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Le Crédit Foncier revient sur les grandes figures ayant laissés une empreinte forte dans notre histoire commune. Premier portrait de cette série : le bâtisseur Georges-Eugène Haussmann. A qui l’on doit notamment les 20 arrondissements parisiens que l’on connait aujourd’hui.

Georges-Eugène Haussmann a été préfet de la Seine de 1853 à 1870. Sous l’impulsion de Napoléon III, les travaux de ce grand commis de l’Etat ont façonné Paris pour en faire une grande capitale et, aujourd’hui, l’une des villes les plus visitées au monde.

Haussmann, un Haut Fonctionnaire Bâtisseur

Georges-Eugène Haussmann,  fils d’un intendant militaire de Napoléon Ier, doctorat en droit en poche il s’inscrit très brièvement au barreau. Il choisira  finalement le service de l’État en entrant définitivement dans l’administration préfectorale dès l’âge de 22 ans. Secrétaire général de la préfecture de la Vienne à Poitiers en 1831, il enchaîna les postes de sous-préfet à travers la France durant la Monarchie de Juillet jusqu’à ce qu’il décroche sa première préfecture à Draguignan, dans le Var, en janvier 1849, tout juste six semaines après l’élection du Prince Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence de la République.

Suivent les préfectures de l’Yonne à Auxerre puis de la Gironde à Bordeaux, juste avant le coup d’État du 2 décembre 1851. Haussmann, profondément dévoué à la cause de l’Empire, s’investira dans l’éviction des adversaires de Napoléon III.

Devenu Empereur, Napoléon III nomme Georges-Eugène Haussmann à Paris, à la tête du département de la Seine, en 1853. L’Empereur con a au nouveau préfet de la Seine, la mission d’assainir et d’embellir Paris. Il succède ainsi au préfet Jean- Jacques Berger qui, certes, avait entamé́ la transformation de Paris mais dont l’action était trop timorée aux yeux de l’Empereur.

Georges-Eugène Haussmann restera Préfet de la Seine durant dix-sept ans, jusqu’en 1870, un vrai record de longévité, refusant à plusieurs reprises d’entrer au gouvernement impérial.

Paris, une ville insalubre au début du XIXème siècle

Au début du XIXe siècle, les conditions de vie sont déplorables à Paris : étroitesse et saleté des ruelles, rareté de l’eau courante, habitat misérable, manque de lumière, mauvais état des constructions. Se sont ensuivies notamment deux épidémies de choléra particulièrement meurtrières, en 1832 et 1849.

Le philosophe Victor Considerant décrit Paris en 1845 dans Exposition abrégée du système phalanstérien de Fourier : « Paris, c’est un immense atelier de putréfaction, où la misère, la peste et les maladies travaillent de concert, où ne pénètrent guère l’air ni le soleil. Paris, c’est un mauvais lieu où les plantes s’étiolent et périssent, où sur sept petits enfants, il en meurt quatre dans l’année ». Cette situation a ecte les trois quarts de la population alors que certains endroits les plus huppés, tels les faubourgs Saint-Honoré ou Saint-Germain sont épargnés.

Influencé par son séjour en Angleterre où il fut impressionné par la propreté des rues londoniennes, Napoléon III met en place une Commission des embellissements de Paris dont il confie la présidence au Comte Siméon, chargé d’établir des propositions qui serviront de feuille de route à Haussmann.

Haussmann transforme Paris

Haussmann va considérer la ville dans son ensemble. L’objectif n’est pas de réhabiliter un endroit précis mais d’entreprendre des travaux sur l’ensemble du territoire parisien, en particulier pour créer un réseau de voies de communication et de généraliser le système d’adduction d’eau.

Travaux du canal Saint-Martin Journal Universel, 1860, Paris

Patrice de Moncan  auteur de « Le Paris d’Haussmann » résume l’œuvre d’Haussmann en trois points : aérer, unifer et embellir Paris.

1) Aérer Paris consiste à y faire entrer l’air et l’eau : circuits d’adduction d’eau et un réseau moderne d’égouts, plantation d’arbres, création de places arborées et de parcs, aménagement des Bois de Boulogne et de Vincennes.

2) Unifier Paris consiste à créer un réseau de circulation : connexion entre les gares et le centre de Paris. Bien entendu, ce dessein implique la percée de certaines voies pour établir des voies de communication (tracé du boulevard de Strasbourg, du boulevard Saint-Michel, du boulevard Malesherbes, prolongement de la rue de Rivoli…).

3)  Embellir Paris implique de donner de la perspective aux monuments anciens tels que l’Hôtel de Ville ou Notre-Dame

 

En 1860,  Paris compte non plus 12 mais 20 arrondissements, ceux qu’on lui connait aujourd’hui

Avant 1860, Paris était composée des 12 premiers arrondissements centraux sur une superficie de 3 300 hectares pour 400 000 habitants.

En 1860, ce terrain de jeu semble étriqué au Baron Haussmann qui va obtenir l’annexion de 11 communes entières (Auteuil, Batignolles-Monceau, Montmartre, La Chapelle, Passy, La Villette, Belleville, Charonne, Bercy, Grenelle et Vaugirard) et 13 portions de villes : Les Ternes (anciennement Neuilly), Saint- Mandé (dépendant de Vincennes), quartier de la Gare (Ivry), Maison Blanche et Glacière (dépendant de Gentilly), Le Pré- Saint-Gervais et des portions de Clichy, Saint-Ouen, Aubervilliers, Pantin, Vanves, Bagnolet et Issy.

La population est multipliée par quatre, pour atteindre 1,6 million d’habitants, la superficie passant à 10 000 hectares dans le périmètre des vingt arrondissements que nous connaissons aujourd’hui.

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Par MySweet Newsroom