« Dans mon film, Maria raconte elle même Callas », Tom Volf, réalisateur

Tom Volf réalisateur du film « Maria by Callas, in her own words » était l’invité d’Ariane Artinian sur Radio.immo.

© adobestock

 0

Alors que l’exposition consacrée à la diva se termine – le 14 décembre, le film ‘Maria by Callas, in her own words » sort aujourd’hui en salle. Pour la première fois, 40 ans après sa mort, la chanteuse d’opéra la plus célèbre au monde y raconte sa propre histoire avec ses propres mots. De nombreuses images exclusives et inédites, des films Super 8 personnels, des enregistrements live inédits et des lettres intimes composent ce film en couleurs, porté par la voix de Fanny Ardant dans la version française et d’Isabella Rossellini dans la version anglaise.

Un film évènement et grand public à ne pas rater.  Son réalisateur revient sur son coup de foudre pour  Maria Callas à New York il y a quatre ans et retrace le parcours de Maria l’incomprise de Manhattan où elle est née à l’avenue Georges Mandel où elle s’est éteinte. Extraits de l’émission Toit & Moi à écouter sur Radio.Immo

Dans Maria By Callas, vous faites parler Maria la femme de Callas l’artiste…

Le point de départ était de mettre sa parole et son point de vue au centre, ce qui n’avait jamais été fait. Je voulais l’amener à un public qui la connaît mais qui pourrait la redécouvrir de façon différente, ainsi qu’à un public qui ne la connaît pas ou peu, comme c’était mon cas il y a un peu plus de quatre ans.

Comment avez-vous travaillé ?

J’ai parcouru le monde à la recherche de ses proches, amis, confidents, ceux qui l’ont vraiment connue. Toutes ces personnes m’ont confié quantité d’archives, de documents et de témoignages. Cette matière a permis à mon projet de faire un film de prendre forme. Mais compte tenu de la masse de documents recueillis, les autres projets ont découlé : une exposition et des livres. L’idée étant de pouvoir proposer l’ensemble de ces archives au public et de conquérir les nouvelles générations.

Comment vous est venue cette idée il y a quatre ans ?

Je dirai que c’est le destin qui m’a conduit à Maria Callas. À l’époque, j’habitais New YorK et un soir, j’ai découvert l’opéra italien, qui m’a amené à elle. Je n’étais pas du tout familier avec cet univers musical. La particularité de cet artiste est que, quarante ans, après sa mort, elle soit restée immensément populaire. Elle transcende les générations, les cultures, les styles, les cultures. Elle est universelle.

L’histoire a démarré à Manhattan. Ce n’est peut-être pas une coïncidence ?

En effet. Maria Callas est née à New York de parents grecs fraîchementsimmigrés avant sa naissance. Les rapports avec sa mère étaient très compliqués, car elle lui préférait sa sœur aînée, plus belle.Maria Callas était le vilain canard, jusqu’à ce que sa mère lui découvre ce don pour le chant. Elle l’inscrit à des cours de chant et en fait une enfant prodige en sacrifiant son enfance.

C’est à ce moment là que les rapports mère-fille se sont détériorent ?

Oui. Sa mère l’emmène en Grèce où elle fera son apprentissage avec Elvira de Hidalgo, qui deviendra sa mère de substitution. Tout au long de sa vie, Maria Callas entretiendra d’ailleurs une correspondance avec  son professeur de chant, qui constitue le fil rouge du film dit par Fanny Ardant. Mais c’est en Italie que sa carrière prend forme. Elle se marie avec un industriel plus âgé qu’elle, Giovanni Meneghini. Son succès grandissant exacerbe la jalousie de sa mère qui lui réclame des sommes pharamineuses et la menace de chantage. Les ponts sont coupés.

Puis les rapports avec son mari se disloquent…

Son mari devient son agent, mais le succès de Maria Callas lui monte à la tête. C’est alors qu’elle rencontre Aristote Onassis en 1959 au cours d’une croisière. Onassis l’aimera pour ce qu’elle est, pour Maria et non pour Callas. Elle prend du recul pour se consacrer à sa vie de femme. Elle ne donne seulement que quelques concerts. Pendant ce temps, elle quitte Milan où il vivait avec Onassis, puis déménage à Paris avenue Foch et achète un appartement au 36 avenue Georges-Mandel au milieu des années 1960. Elle y vivra les douze dernières années de sa vie. Mais sa voix lui fait défaut. En 1964-1965, elle remonte sur scène pour interpréter Tosca et Norma. Et le 29 mai 1965, elle ne parvient pas à terminer la dernière représentation de Norma.

L’appartement  de l’avenue Georges-Mandel est vendu à sa mort et racheté par différents propriétaires et complètement transformé. Aujourd’hui, l’immeuble n’a plus qu’une valeur symbolique.

Extraits de l’émission Toit & Moi à écouter sur Radio.Immo

Par Ariane Artinian