Savez vous qui était Paul Delouvrier (1914-1995)?

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Le Crédit Foncier revient sur les grandes figures ayant laissés une empreinte forte dans notre histoire commune. Second portrait de cette série : Paul Delouvrier le Père des Villes Nouvelles.

Paul Delouvrier a été délégué général au district de la région de Paris de 1961 à 1969 et préfet de la région de 1966 à 1969. Soutenu par le général de Gaulle, il a joué un rôle clé dans l’aménagement du territoire francilien, il est le père des villes nouvelles.

L’Architecte de la Région Ile de France

En 1944, résistant, Paul Delouvrier fut responsable d’un maquis gaulliste dans la région de Nemours. Après la guerre, il entra au Commissariat général au Plan dès sa création en 1946, en tant qu’inspecteur des nuances. À son retour au pouvoir, le général de Gaulle le nomme délégué général du gouvernement en Algérie où il sera chargé de mettre en œuvre le Plan de Constantine destiné à accélérer le développement économique du territoire.

Revenu en métropole, en 1961, Paul Delouvrier devint délégué au district de la région de Paris et fonda l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région. Il devint préfet en 1966 pour accompagner le projet d’aménagement et d’urbanisme de la région. Son action a été spectaculaire, avec la création de cinq villes nouvelles et le redécoupage administratif de la région qui passa de trois à huit départements.

Mettre fin à la croissance anarchique de la capitale

Sous le poids de la croissance démographique qui a accompagné́ les Trente Glorieuses (1946-1975), la population de la région parisienne augmenta quasiment de moitié́ en une vingtaine d’années, passant de 6,6 millions d’habitants en 1946 à 9,2 millions d’habitants en 1968. Pénurie de logements, de terrains à bâtir, circulation anarchique, furent la rançon de cette concentration qui poussa le général de Gaulle à con er à Paul Delouvrier la mission de remédier au déséquilibre entre Paris et sa périphérie pour absorber cet a lux de populations nouvelles.

Le Père des Villes Nouvelles

Paul Delouvrier publia alors le SDAURP, Schéma Directeur de l’Aménagement et d’Urbanisme de la région de Paris, en 1965, document fondé sur l’étalement de la population d’Île-de-France en créant cinq nouveaux centres urbains dans les banlieues existantes : Évry et Sénart au sud, Cergy-Pontoise au nord-ouest, Saint-Quentin-en-Yvelines à l’ouest et Marne-la-Vallée à l’est.

Ces villes nouvelles avaient pour vocation d’améliorer la qualité de vie de ses habitants : « L’urbanisme doit s’e orcer de répondre à une vision moins partielle de l’homme », ainsi que le précise Paul Delouvrier dans le texte fondateur du SDAURP.

Ces villes nouvelles ont été aménagées autour de quatre idées-forces :

  1. Créer de nouveaux pôles d’emploi et diminuer le temps de transport quotidien des habitants entre leur domicile et leur lieu de travail ;
  2. Proposer de nombreux services et loisirs grâce à la construction d’infrastructures : services administratifs, deux villes nouvelles sur cinq accueillant les préfectures des nouveaux départements, universités, commerces…
  3. Ouvrir un accès rapide à la capitale par la modernisation et le développement du réseau de transports : autoroutes, achèvement du boulevard périphérique parisien, mise en place du réseau express régional (le RER)
  4. Préserver les zones rurales et les espaces naturels en évitant l’éloignement des habitants des lieux de nature et en aménageant des parcs et des jardins.

L’action engagée dans la région capitale par Paul Delouvrier fut prolongée en province. Ainsi, quatre autres villes nouvelles furent construites à proximité des capitales régionales : Villeneuve d’Ascq dans le Nord, L’Isle d’Abeau en Rhône-Alpes, Val-de-Reuil en Haute- Normandie, Étang de Berre en Provence.

Une Réorganisation de l’Ile de France en 1964

La création de ces villes nouvelles s’accompagna d’une réorganisation de la région de Paris, qui sera rebaptisée Île-de-France en mai 1976. À l’époque, la région était découpée en trois départements : la Seine-et-Marne (77) à l’est, la Seine-et-Oise à l’ouest (78) et, enclavée à l’intérieur de celle-ci, la Seine (75) qui comprenait Paris et 80 communes alentour. La loi du 10 juillet 1964 décida d’un chamboule-tout : la Seine, dissoute au 1er janvier 1968, se réduisit à Paris qui garda le numéro 75. L’ancien département de la Seine annexait alors neuf communes de Seine-et-Oise à l’ouest et trente-quatre communes à l’est, obligeant les habitants à enjamber Paris pour rejoindre Versailles, chef-lieu de Seine-et-Oise. L’ensemble donna naissance à la petite couronne: 92 Hauts-de-Seine ; 93 Seine-Saint-Denis ; 94 Val-de- Marne. Quant à l’essentiel de la Seine-et-Oise, également dissoute au 1er janvier 1968, il fut éclaté en ce qu’on appelle la grande couronne : 78 Yvelines ; 91 Essonne ; 95 Val d’Oise.

Cette réorganisation allégea la Seine et la Seine-et- Oise qui, à elles seules, abritaient pratiquement 20 % de la population française de l’époque et rapprocha les habitants des centres administratifs auxquels ils étaient rattachés, par la création de cinq nouvelles préfectures.

Par MySweet Newsroom