Que va devenir le manoir de Givenchy ?

Après le décès du célèbre couturier, la question de l’avenir de sa propriété dans l’Eure-et-Loir est sur toutes les lèvres.

© adobestock

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C’était l’une des grandes histoires d’amour du couturier. Le manoir du Jonchet, situé à Romilly-sur-Aigre, est depuis les années 70 la propriété de Hubert de Givenchy, décédé le 10 mars dernier, à l’âge de 91 ans. Celui à qui on doit les robes les plus sublimes dont la célèbre tenue d’Audrey Hepburn dans le film Breakfast at Tiffany’s aimait se ressourcer dans cette vieille bâtisse du XVIIème siècle qu’il avait entièrement restauré. Des cloisons aux coffrages en passant par les sols couverts de pierres de Clamart sans oublier les cheminées, tout avait été fait pour redonner à la demeure son lustre d’antan. Givenchy avait, raconte-t-on, pour habitude de dire que sa propriété était bâtie comme une robe de haute couture.

Le terrain de 400 hectares fait place à une borderie de 6 000 buis et 700 peupliers. Mais le plus spectaculaire se trouve à l’intérieur du manoir. Là, les œuvres des plus grands artistes du XXème siècle s’y croisent : Braque, Picasso, Léger, Pompon et surtout Diego Giacometti. Givenchy se séparera d’ailleurs d’une trentaine d’œuvres lors d’une vente organisée par Christie’s en 2017. L’occasion de découvrir, en vidéo, une partie du manoir.

Une demeure historique

L’idylle entre le bien et le couturier n’avait pourtant pas commencé sous les meilleures auspices. Découvert en 1970, le manoir intrigue Givenchy sans pour autant susciter l’acte d’achat. Il faudra attendre quatre ans, à la suite d’une tentative d’acquisition de la demeure par un autre acheteur pour que Hubert de Givenchy se décide. Deux ans plus tard, le manoir est classé à l’inventaire des Monuments historiques.

Avant que le couturier ne mette la main dessus, la propriété fut détenue par de nombreux personnages issus de la haute aristocratie française et du monde des arts. Pierre Sublet d’Heudicourt, trésorier de l’ordinaire des guerres sous Louis XIV, la duchesse de Tourzel, dernière gouvernante des enfants de Louis XVI, le marquis de Tarragon, grand collectionneur d’oiseaux naturalisés et même l’architecte Fernand Pouillon eurent l’occasion d’élire domicile entre ses murs. Nul ne sait aujourd’hui ce que deviendra la propriété qui inspira le couturier. Mais après les formidables travaux engagés par l’artiste, il est à parier que la valeur du manoir devrait grimper en flèche sur le marché de l’immobilier.

Par MySweet Newsroom