Immobilier Paris : Combien ça coûte d’acheter près d’une école réputée ?

Lycées privés cotés et autres établissements publics avec de bons cursus sont très recherchés par les particuliers qui n’hésitent pas à acheter près de ces écoles, faisant ainsi grimper les prix de l’immobilier.

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Les meilleurs écoles françaises feraient-elles grimper les prix de l’immobilier ? La question mérite d’être posée lorsque l’on regarde le montant des biens situés près des meilleurs établissements et qu’on les compare avec le prix moyen du quartier en question. Par exemple, l’école maternelle Montessori 123 école, dans le XVème arrondissement, située au 28 rue Frémicourt propose un enseignement bilingue aux jeunes enfants qu’elle accueille sur dossier. Si dans l’arrondissement le prix moyen est estimé selon le site MeilleursAgents à 9 285 €/m² il augmente et passe à 9 434 €/m² dès que l’on souhaite s’installer rue Frémicourt.

Plus on se rapproche du 28, et plus les prix gonflent, pour finalement atteindre les 10 195 €/m² en moyenne en s’établissant au numéro 20 de la même rue. « Le XVème est un arrondissement très prisé par les familles car extrêmement bien pourvu en transports en commun et en écoles demandées. Plusieurs écoles bilingues attirent certains étrangers », constate Antoine Lavisse, directeur d’agence chez Vaneau Sèvres-Lecourbe. Une population dont le pouvoir d’achat immobilier est souvent très important.

L’effet cartable

Le phénomène se retrouve dans l’ensemble des arrondissements où l’on trouve les meilleurs établissements : « Le critère principal qui fait que les gens aiment le IXème est souvent les écoles qui ont une très bonne réputation. Même les vendeurs souhaitent rester dans le même quartier afin de continuer à scolariser leurs enfants dans ces mêmes écoles », confie Sylvain Cobac, directeur de l’agence Vaneau dans le IXème arrondissement. Cette appétence pour les biens situés près des meilleures écoles maternelles, primaires, collèges et lycées fait gonfler les prix dans les quartiers concernés de 5 % à 15 %, comme le soulignait MeilleursAgents dans une étude publiée en 2015.

On parle alors, d’un « effet cartable » sur les prix de l’immobilier. Une hyper-concentration due, pour les établissements publics, à l’affectation des collégiens et lycéens en fonction de la carte scolaire. Plus ils résideront près d’une école réputée et plus ils auront des chances d’y accéder. Un système qui favorise grandement les foyers les plus aisés au détriment des familles modestes avec pour conséquences une faible mixité sociale dans ces établissements. Car plus l’école sera bonne et plus les prix grimperont en flèche.

Par Ludovic Clerima