Urbanisme : Un guide pour adapter les rues au changement climatique

Un guide « La rue commune », conçu comme une méthode pour adapter les rues des villes au changement climatique en réduisant la place de la voiture, a été dévoilé mercredi par un groupement d’acteurs de l’urbanisme et de la construction.

Rue de rivoli à Paris

© adobestock

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Issu d’un appel à communs lancé en 2021 par l’Agence de la Transition écologique (Ademe), ce guide de plus de 400 pages, disponible sur le site internet de « La rue commune » (www.ruecommune.com), regroupe des solutions techniques et méthodologiques à destination des élus, des urbanistes et des citoyens.

Il est également le fruit d’une consultation citoyenne qui a recueilli près de 800 propositions.

« La rue est un maillage essentiel de la fabrique de la ville, on a un périmètre d’intervention incroyable pour adapter nos villes à l’enjeu climatique. Près de 80% des bâtiments actuels seront présents en 2050, il faut donc les adapter aux conditions de demain et c’est aussi vrai des espaces publics« , a déclaré lors d’une conférence de presse Franck Boutté, ingénieur et architecte.

Selon ce guide, les « rues communes » sont des « rues planes, sans trottoirs ni séparation entre les fonctions urbaines », où la voiture ne pourra plus stationner mais seulement circuler à la vitesse d’un piéton, soit 5 km/h.

Il s’agit d’accompagner la « démotorisation » des villes, à savoir la réduction du nombre de voitures par ménage, pour « libérer l’espace ordinaire des rues de l’emprise de la voiture ».

« Ainsi libérée et apaisée, la rue commune réinterroge nécessairement les aménagements nés du règne de l’automobile« , écrivent les auteurs. Ces nouvelles rues pourront donc accueillir des usages autres que la mobilité et qui seront susceptibles d’évoluer « au rythme de la journée, de la semaine et des saisons« .

Des critères qui s’adressent aux centres-villes mais aussi aux banlieues

Pour être éligibles, ces rues ne devront pas être des axes structurants, mais des axes secondaires sans ligne de bus, et devront être situées à 10 minutes à pied de transports en commun.

Elles pourront être situées aussi bien dans les centres-villes qu’en banlieue et devront pouvoir faire l’objet de travaux par la mairie.

Parmi les aménagements proposés, la désimperméabilisation des sols et la végétalisation dans une logique de « rafraîchissement urbain » arrivent en tête. Une méthodologie par étapes, avec des phases d’expérimentation, est également proposée.

« C’est une démarche progressive. On ne va pas enlever 50 ans d’accaparement de nos villes par la voiture du jour au lendemain« , a reconnu Vincent Cottet, urbaniste chez Richez Associés.

Par MySweetImmo avec AFP