Immobilier : « Pourquoi je ne prends plus de mandats de vente », Olivier Gigandon (Quartier Général Immobilier)

Ariane Artinian reçoit, pour Mon Podcast Immo, Olivier Gigandon, fondateur de l’agence immobilière de Quartier Général Immobilier. Rencontre avec un agent immobilier parisien qui refuse de prendre des mandats de vente.

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Se diversifier plutôt que d’engranger de nouveaux mandats, c’est le choix d’Olivier Gigandon, à la tête de Quartier Général Immobilier, agence immobilière situé à Paris 5e et qui rayonne sur toute l’Île-de-France, pour s’adapter au marché. Il s’explique au micro d’Ariane Artinian pour Mon Podcast Immo. Extraits choisis.

Mon Podcast Immo : Votre credo, c’est : « Aujourd’hui, je ne prends plus de mandat ». Comment est-ce possible ?

Olivier Gigandon : Disons qu’après avoir passé vingt-trois ans dans l’immobilier, j’ai une certaine expérience des crises immobilières. Pendant la crise de 2008, j’étais salarié chez Foncia, j’ai été le meilleur vendeur du groupe. En 2011, j’ai été meilleur vendeur des franchisés Foncia et pourtant c’était compliqué aussi. Aujourd’hui, je dirige l’agence immobilière Quartier Général Immobilier, et je considère qu’il faut vraiment se poser la question de savoir comment faire face à ce marché immobilier particulier qu’est Paris.

Dans la capitale, le prix moyen du mètre carré est passé schématiquement de 11 000 à 10 000 euros. On sait pourtant que quand le marché baisse, on perd 30 % des acheteurs, on garde 30 % d’acheteurs un peu compliqués, et restent 30 % qui sont en recherche permanente. Notre idée n’est pas d’accumuler, comme certains le font, des mandats au-dessus des prix du marché.

Mon Podcast Immo : Alors, comment gagnez-vous votre vie ?

Olivier Gigandon : Aujourd’hui, les agences immobilières parisiennes indépendantes ou en réseau disposent d’un stock annuel d’une centaine de mandats. D’un côté, nous avons des vendeurs qui ne veulent pas baisser leurs prix. Et de l’autre, des acquéreurs qui n’arrivent plus à obtenir de crédit. La situation a commencé à se gâter en septembre 2022. Or, il faut savoir que la gestion d’un mandat est longue et chronophage. Et comme cela coûte cher, mon idée a plutôt été de me diversifier en développant le service location avec le bail mobilité et en faisant des ventes sous forme d’appels d’offres ou d’enchères en ligne, activité que je pratique depuis sept ans.

Mon Podcast Immo : Cette crise a-t-elle quelque chose de singulier ou de similaire par rapport à celle de 2008 ?

Olivier Gigandon : Comme en 2008, comme pour la crise sanitaire, personne n’a pu anticiper que les taux d’intérêt passeraient de 1 à bientôt 3,5 %, d’où la difficulté à s’adapter. Je pense qu’il faut éduquer le vendeur en lui faisant comprendre que nous sommes dans une période particulière dans laquelle nous avons pleinement notre place. Par ailleurs, nous envisageons de développer une offre avec Squarimo, un acteur qui fait du B2B dans la transaction immobilière..

Mon Podcast Immo : Quels discours tenez-vous aux propriétaires qui veulent vendre ?

Olivier Gigandon : Je ne les dissuade pas systématiquement de vendre. Je les questionne sur l’urgence de la vente, je leur suggère par exemple de louer dans un premier temps. Ce discours franc et réaliste est ma marque de fabrique. Et il est indispensable par temps de ralentissement.

Par Ariane Artinian
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