Immobilier Ile-de-France : Le marché immobilier se met en pause, faute de biens à vendre

MeilleursAgents.com publie la 102ème édition du baromètre mensuel d’analyse du marché immobilier résidentiel à Paris, en Ile-de-France, dans les dix et cinquante plus grandes villes de France et en zone rurale. Son président, Sébastien de Lafond nous livre son analyse.

© mysweetimmo/adobestock

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Les taux d’intérêt restent stables à un niveau très bas

Les conditions macroéconomiques et, pour une part non négligeable, la concurrence entre les banques, maintiennent les taux à un niveau très attractif (1,70% sur 20 ans et jusqu’à 1,25% pour les meilleurs dossiers).

Les stocks de biens à vendre sont au plus bas en Ile-de-France

Selon les résultats du dernier baromètre MeilleurAgents.com, le marché conserve un dynamisme latent. Les biens mis en vente au juste prix trouvent très rapidement acquéreur. Mais, à Paris et en Ile-de-France, les stocks de biens à vendre sont aujourd’hui au plus bas. Dans ces conditions, le mécanisme vertueux d’achat-revente se grippe. En effet, les propriétaires souhaitant changer de foyer, veulent avant tout sécuriser leur achat avant de vendre leur bien. Ne trouvant pas ce qu’ils cherchent, la vente attend et le marché se met en pause. Cette pénurie d’offre modère les prix à Paris (+0,1% en avril) et les pousse à la baisse en petite et grande couronne (-0,1% en moyenne). Sébastien Créa, responsable de l’Agence Orpi Gestimmo à Meaux confirme : “Depuis le mois de décembre l’activité a bien ralenti, nous rentrons beaucoup moins de mandats, que ce soit pour les petites surfaces à Meaux mais aussi pour les grandes maisons aux alentours. Néanmoins il est pour l’instant difficile de savoir si ce recul s’explique par une réelle baisse des mises en vente ou par la dispersion des mandats entre les agences. ”

Attention aux agences qui gonflent les estimations de prix pour prendre les mandats

Dans un contexte de hausse ininterrompue des prix, la profession a attiré beaucoup de monde. Mais face à la concurrence, certains professionnels ont malheureusement tendance à surévaluer leurs estimations pour remporter le mandat. Et finalement les biens tardent à trouver preneur et finissent parfois par se vendre moins cher.
Autre phénomène observé dans certaines agences : la grève, qui fait suite à des perturbations météorologiques, ayant rendu certaines communes difficilement accessibles, commence à peser sur la demande. “Nous avions déjà eu moins de contacts ces derniers mois mais avec la grève, depuis quelques semaines, les acheteurs sont encore moins présents”, note un professionnel de l’immobilier situé à Trilport. Pourtant, en temps normal, nous sommes à 35 minutes de la Gare de l’Est ”.
Il sera donc extrêmement intéressant d’analyser l’évolution du marché dans les prochains mois
pour s’assurer que la saison des déménagements démarre enfin. C’est en effet en ce moment que les familles se lancent sur le marché pour être sûres d’être installées pour la rentrée scolaire de septembre.

La baisse des prix se confirme à Bordeaux

À Bordeaux, la baisse des prix initiée depuis trois mois se poursuit. Avec -0,4% sur le seul mois d’avril, les prix bordelais ont baissé de -1,1% sur les deux derniers mois et de -0,1% depuis le début de l’année. Sur 12
mois, la hausse reste quand même élevée à +8,3% mais la tendance semble bien s’être inversée, redonnant à Lyon, pour la première fois depuis un an, la tête du palmarès avec +8,8% sur 12 mois et +0,9%  3 au mois d’avril.

Lyon retrouve sa position de tête avec +0,9% en avril et +8,8% sur les 12 derniers mois

“Depuis l’année dernière la hausse est continue du fait de la demande très importante mais aussi des professionnels qui surestiment les biens pour remporter le mandat”, assure Alexia Gelas d’Angelo, directrice de l’agence Neyret Immobilier Lyon 7, qui dit espérer que “cela arrête d’augmenter ainsi.
Notre secteur, que l’on appelle aujourd’hui la Petite Croix-Rousse est très apprécié grâce notamment aux associations de commerçants très dynamiques. Nous avons par exemple vendu un 70 mètres carrés
rue de la Madeleine à 339 00 euros.”

Rennes enregistre la plus forte hausse (+1,1% en avril)

Alors que la hausse des prix reste limitée sur 12 mois (+4,9%) et depuis le début de l’année (+2,1%), le mois d’avril montre une embellie significative :+1,1%. C’est probablement le fruit d’un travail de longue haleine sur les infrastructures de la ville qui, en soulignant son attractivité pour les entreprises comme pour les particuliers, crée un surcroît de demande. Les prix restent cependant raisonnables -à environ 2 650 euros du mètre carré en moyenne pour les appartements et environ 3 370 euros pour les maisons- grâce à la politique du logement de la ville qui associe intelligemment réhabilitation de logements anciens, construction de neuf et promotion du parc social.
C’est ce que nous confirme François Eveillard, responsable réseau LFI La Française Immobilière (Groupe Pigeault), qui compte 13 agences immobilières sur Rennes et sa région : “Les politiques de la ville engagées il y a quelques années portent leurs fruits. Le tout nouveau centre des congrès, la deuxième ligne de métro à venir, la labellisation French Tech mais aussi le dynamisme sur le plan technologique et digital : autant d’atouts qui contribuent à attirer toujours plus d’entreprises.”
Autre argument majeur pour la ville : l’arrivée de la LGV qui place Rennes à 1h30 de Paris depuis l’été dernier.
Dans ce contexte, les agences immobilières constatent un regain très important de la demande : “Des Rennais tentés auparavant de s’installer à Paris, Nantes ou Bordeaux décident finalement de rester dans la capitale bretonne, observe François Eveillard. Par ailleurs, des Parisiens ou des Bretons partis il y a quelques années décident de (re) venir vivre à Rennes.”
Or ceux-ci disposent d’un pouvoir d’achat souvent supérieur à celui de la clientèle locale : “ Les acquéreurs
ayant précédemment vendu un bien à Paris ne sont pas à 20 ou 30 000 euros près ”, explique William Letellier, directeur de l’agence Gestion Immobilière Rennaise. Alors les biens partent à des prix complètement surévalués, semble regretter cet agent immobilier : ” Place de la République, un 42 mètres carrés s’est par exemple vendu 240 000 euros. À près de 6 000 euros du mètre carré, on n’est pas loin des prix de certains quartiers Parisiens.” Idem sur le marché des maisons : “Alors qu’avant nous avions un stock d’une dizaine de produits à la vente, maintenant, il n’yen a plus que 2 ou 3, constate François Eveillard. Ainsi une maison qui se serait vendue à 400 000 euros dans le quartier de Saint-Thérèse par exemple est désormais proposée à 450 000 euros”.
À l’inverse de Rennes, Nantes est à la peine avec -0,6% en avril, -1,4% depuis deux mois et -0,2% depuis le
début de l’année. Les autres capitales régionales connaissent des sorts contrastés au mois d’avril : baisse à Toulouse (-0,2%), stabilité à Marseille, hausses limitées à Nice (+0,3%) et Strasbourg (+0,4%), hausses plus fortes à Lille (+0,6%) et Montpellier (+1,0%).
Par MySweet Newsroom
Dans un contexte de hausse ininterrompue des prix, la profession a attiré beaucoup de monde. Mais face à la concurrence, certains professionnels ont malheureusement tendance à surévaluer leurs estimations pour remporter le mandat. Et finalement les biens tardent à trouver preneur et finissent parfois par se vendre moins cher.
Sébastien de Lafond, président, cofondateur, MeilleursAgents.com