Country Life : Hermes installe ses écuries au Musée de la Chasse et de la Nature
L’exposition Country Life présente jusqu’au 2 décembre, les chefs d’œuvres de la collection Mellon du Virginia Museum of Fine Arts dans une mise en scène d’Antoine Platteau, directeur de la Décoration de la maison Hermès. Pour amateurs d’art et d’équitation.
Sports équestre et art de vivre en plein air
En vous dirigeant vers l’exposition Country Life, vous serez d’abord accueillis par des sons inhabituels au musée : hénissements, bruits de sabots… Place au choc visuel ensuite avec la salle d’exposition temporaire, métamorphosée ! Grâce au talent d’Antoine Platteau, qui sublime les vitrines Hermès depuis 2014, nous voilà transportés en Virginie, à Oak Spring, dans l’écurie du milliardaire Paul Mellon, grand collectionneur d’art et mécène. Présentés pour la première fois en France, 41 tableaux du Virginia Museum of Fine Arts prennent place dans les stalles et boxes imaginés spécifiquement pour l’exposition. Ces chefs d’œuvres ont été légués au musée par Bunny (1910-2014) et Paul Mellon (1907-1999), incroyables collectionneurs qui consacrèrent une part importante de leur vie à l’art et aux musées. Les œuvres présentées au Musée de la Chasse et de la Nature font état de leur véritable passion pour les sports équestres et l’art de vivre en plein air.
Paysage, portraits de chevaux, chasse, course
Du British art du XIXe siècle au post-impressionnisme, de Géricault à Delacroix, de Stubbs à Degas, en passant par les paysages de Monet, Caillebotte ou Bonnard, l’exposition révèle aussi l’intérêt de ces remarquables collectionneurs pour l’anglomanie et la peinture impressionniste. Paysages et scènes de loisirs, portraits de chevaux et de lads, courses et chasse à courre rassemblent les grands maîtres, notamment français et britanniques : Monet, Géricault, Stubbs, Delacroix, Bonnard, Munnings, Degas, Caillebotte ou encore Wooton et Morisot.
La campagne, espace idéalisé pour urbain nostalgique de ruralité
L’exposition Country Life revient sur un moment de la civilisation occidentale, lié à la Révolution industrielle et l’essor des classes bourgeoises, qui tend à faire de la campagne un lieu voué à la villégiature. Selon le modèle de la country life , issu de la culture britannique, la terre, l’animal domestique – et en particulier le cheval – voient leur valeur productive associée à une valeur récréative. La campagne devient un espace de loisir pour toute une classe sociale généralement issue des villes et entretenant la nostalgie d’une ruralité idéalisée.
Paul Mellon, milliardaire gentleman farmer
Poursuivant la tradition familiale, le milliardaire et amateur d’art Paul Mellon (1907-1999) a collectionné avec passion des œuvres traduisant son attachement à un mode de vie en voie d’extinction. Certes, Mellon est lié à la tradition anglaise par sa mère, mais son héritage paternel l’assimile au monde de l’industrie et de la finance américain. Doté d’immenses moyens et voué à une vie sociale dans le milieu des affaires, il fait le choix d’une certaine ruralité. Avec Bunny, son épouse, ils vont s’appliquer à transposer au cœur de la campagne de Virginie le mode de vie des gentlemen farmers. Dans leur domaine d’Oak Spring, Bunny donne libre cours à son goût pour le jardinage tandis que Paul élève des chevaux de course. Saturant les murs du cottage, leur collection de peintures illustre cette relation rêvée à la nature, aux antipodes de l’agriculture industrielle qui, au même moment, transforme radicalement le paysage rural.