Les courtiers en crédit au top de leur forme

Avec les taux bas, l’appétence pour le crédit pas cher se ressent chez les particuliers. Pour preuve, le nombre d’intermédiaires de crédit immobiliers augmente à nouveau en 2018.

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880. C’est le nombre d’entreprises de courtage en crédit immobilier créée en 2018. Une tendance qui ne date pas d’hier puisqu’en seulement trois ans, c’est presque un tiers des acteurs actuels qui sont arrivés sur le marché : « Le nombre d’intermédiaires en opérations de banque est de 32 330 et a progressé de 13% entre 2017 et 2018 », précise-t-on chez J’aime mon courtier, société de courtage en crédit immobilier. Il faut dire que le contexte économique actuel se prête à ce type d’activité. Les taux d’emprunt, historiquement bas, tournent en moyenne autour des 1,44 % et sont le meilleur moyen pour les particuliers de financer leur acquisition tant les prix de l’immobilier sont élevés.

Mais l’engorgement n’est pas loin pour cette jeune profession, et comme l’analyse Sophie Ho Thong, présidente de J’aime mon courtier, « l’année 2019 sera une année charnière pour les courtiers en crédit immobilier en raison de la digitalisation du métier et d’une diminution importante du nombre de conventions octroyées par les établissements bancaires, jusqu’à moins 60% pour certains partenaires. Les courtiers indépendants doivent anticiper ce changement profond dès aujourd’hui pour assurer leur avenir car d’ici deux ans, il n’y aura plus de place sur le marché pour les courtiers isolés et non outillés. »

Un mouvement de concentration auquel participe… les banques en diminuant tous les ans le nombre de partenaires pour des raisons de coût de gestion. Ainsi, pour l’année 2019, BNP résilie plus de 60% des conventions de ses partenaires prescripteurs. La Caisse d’épargne passe, elle, de 8500 conventions en 2011 à 3000 aujourd’hui.

2019, année de tous les dangers ?

Une donnée d’autant plus alarmante qu’entre le contexte social actuel en France et l’application de mesures impactant le secteur, comme la fin de l’exonération de taxe sur la garantie décès des contrats d’assurance emprunteur, menacent le pouvoir d’achat et le moral des ménages. Même manque de visibilité sur l’impact du prélèvement à la source : « Si la hausse des tarifs d’assurance, bien que modérée, est une mauvaise nouvelle, nous sommes confiants sur le dynamisme du marché immobilier en 2019. 5…) Si remontée des taux de crédit il y a, elle devrait être très progressive et pas de nature à casser la dynamique de marché qu’on devrait continuer à observer… même si nous nous attendons tout de même à un impact temporaire de la mise en place du prélèvement à la source au 1er trimestre », indique Jérôme Robin, président du courtier en crédit immobilier Vousfinancer.

Par Ludovic Clerima
Les taux de crédit sont restés bas avec 1,44% en moyenne et ont permis d’atteindre un niveau de transactions élevé dans l’ancien avec plus de 970.000 ventes , malgré ce qui avait été annoncé fin 2017. Cela n’a pas pour autant permis de compenser la hausse des prix d’environ 3% en moyenne nationale. Par conséquent, ce sont les durées de crédit qui ont dû fortement augmenter de 7 à 8 mois, ainsi que le montant des crédits qui a progressé d’environ 12 000 €.