« Les grands groupes ont évidemment un rôle à jouer dans la société ! », Marie-Claire Capobianco, BNP Paribas
La directrice croissance & entreprises et membre du Comité exécutif du groupe BNP Paribas se dit persuadée que les grandes entreprises ont un rôle clé à jouer pour rendre les villes plus inclusives. Retour sur son intervention au premier forum Global Cities Makers au micro d’Edouard du Penhoat.
Les intervenants qui se sont succédé sur la scène de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris avaient presque tous un point commun : leur discours embrassait des grands concepts théoriques et macro-structurels. Celui de Marie-Claire Capobianco avait donc de quoi surprendre : son intervention presque tout entière tournait autour de deux projets concrets : l’association de la Cravate solidaire, et l’éco-quartier de la Cité fertile, à Pantin (Seine-Saint-Denis)… « Tous les concepts que l’on développe pour la ville de demain sont très utiles et ils servent le futur de nos métropoles, nous explique-t-elle, mais au quotidien, il faut bien que les gens vivent concrètement, c’est à dire se déplacent, travaillent, se restaurent, se logent… »
Si elle a préféré centrer son discours sur deux exemples concrets, c’est parce que l’expérience lui a montré que de telles illustrations pouvaient être très évocatrices : « Un groupe comme BNP Paribas, ce sont 45 000 personnes rien qu’en Île-de-France, continue Marie-Claire Capobianco, et nous voyons évoluer nos modes de travail : des employés qui travaillent en équipe sur un projet bien distinct et qui se séparent ensuite, des employés qui peuvent avoir besoin du télétravail… Cela nécessite certains moyens. »
Vers des métropoles plus inclusives ?
Si l’on comprend que Marie-Claire Capobianco ait bénéficié d’une place de choix pour voir évoluer le monde du travail, le lien avec l’association de la Cravate solidaire est moins évident à établir à première vue. « Cela correspond pourtant à l’idée que l’on se fait d’une métropole inclusive, explique-t-elle. Comment faire pour que des jeunes venus de quartiers difficiles, qui n’ont pas les moyens de s’acheter les vêtements qui conviennent aux codes de l’entretien d’embauche, puissent se procurer ce genre de tenues ? » Elle précise d’ailleurs que le partenariat avec la BNP a permis de collecter 4 tonnes et demie de vêtements !
Au-delà de la Cravate solidaire, l’exemple permet à Marie-Claire Capobianco de développer sa vision des métropoles de demain : « Nous avons un rôle, une contribution à apporter à la société… Notre programme Banlieues, crée après les émeutes de 2005 a justement pour fonction de recréer du lien entre tout ce qui fait une ville, dans le cas présent entre les banlieues et la ville elle-même. Il n’y a évidemment aucune opposition à faire entre un groupe immense et des petits acteurs. L’enjeu est de faire travailler l’ensemble des parties en bonne intelligence. »
Signe que le groupe entend développer ce type de partenariats, BNP Paribas s’est récemment engagé avec la Cité fertile de Pantin : « Il s’agit d’un éco-quartier crée sur d’anciennes immenses friches de la SNCF, nous explique-t-elle. En tant que premier employeur de Seine-Saint-Denis, nous nous devions d’y participer ! Ce futur éco-quartier, destiné à tout le monde, représente bien le modèle de la ville de demain que nous souhaiterions voir émerger !’