« L’Atelier des Lumières, un lieu brut qui a une histoire, une identité propre ! », Bruno Monnier

Depuis son ouverture en avril 2018 avec une exposition numérique consacrée à Gustav Klimt, l’Atelier des Lumières qui met actuellement Van Gogh à l’honneur est devenu un lieu incontournable au sein du paysage culturel de la capitale.

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Bruno Monnier, Président,Culturespaces

Comment définissez-vous l’Atelier des Lumières ?

Bruno Monnier : L’Atelier des Lumières est un centre d’art numérique dédié aux expositions immersives. Nous proposons aux visiteurs une autre manière d’appréhender l’art grâce aux nouvelles technologies. Pour chaque projet, nous faisons appel à des artistes pour réaliser une création originale autour des grands noms de l’histoire de l’art. Dans le Studio, espace dédié à la création contemporaine, nous donnons carte blanche à des talents confirmés ou émergents.

Comment avez-vous choisi cette fonderie ?

B.M: Je souhaitais investir à Paris un lieu qui ait à la fois une histoire et une identité, c’est pourquoi nous avons choisi une ancienne fonderie au cœur du XIe arrondissement. C’est un quartier central à Paris qui accueillait autrefois beaucoup d’usines et d’ateliers et aujourd’hui, c’est toujours un quartier très vivant !  Après 2 ans de recherches, nous avons découvert cette fonderie de fer créée par la famille Plichon en 1835 et restée en activité pendant 100 ans. L’Atelier des Lumières est donc, à l’instar des Carrières aux Baux-de-Provence, un lieu brut, qui a une histoire, une identité propre !

Pourquoi avez-vous créé les Carrières de Lumières puis l’Atelier des Lumières ?

B.M: En mêlant musique et plaisir esthétique, les expositions numériques immersives permettent de proposer une (re)découverte originale des grands noms de l’Histoire de l’art et des jeunes talents. Elles peuvent être une première approche ludique de l’art pictural et devenir un formidable point de départ pour appréhender les œuvres. C’est pourquoi nous avons voulu créer le tout premier centre d’art numérique de Paris. L’objectif ? Proposer un modèle novateur, une expérience émotionnelle pour faire découvrir différemment les artistes classiques, modernes ou contemporains. Nous l’avions déjà constaté aux Carrières de Lumières qui accueillent depuis 2012 près de 600 000 personnes chaque année.

Prévoyez-vous d’ouvrir d’autres Centres d’Art Numérique en France ou à l’international ?

B.M: Tout à fait. Un centre d’art numérique, le Bunker de Lumières, en Corée du Sud sur l’île de Jeju a ouvert en fin d’année 2018. Nous sommes très heureux également que la ville de Bordeaux nous ait confié une partie de sa célèbre base sous-marine où nous ouvrirons, en 2020, les Bassins de Lumières.

Que découvrent les visiteurs dans l’Atelier des Lumières ?

B.M: Totalement immergés dans l’image et la musique, grâce à des projections du sol au plafond en très grand format et en très haute définition, les visiteurs sont au cœur de l’œuvre, emportés dans une aventure sensorielle, musicale et esthétique. Les enfants comme leurs parents sont émerveillés par les images. Mais le mieux reste de découvrir par soi-même !

Pourquoi le numérique est-il si important ?

B.M: Le mariage de l’art et du numérique offre une complémentarité dans l’appréhension des œuvres. Le format permet de s’adresser à tous les publics, toutes générations confondues. Il parle notamment à une génération plus jeune dont le numérique fait partie du quotidien : pour écouter de la musique, lire la presse, regarder la télévision… Les expositions numériques permettent, par ailleurs, de profiter dans un même lieu d’œuvres majeures de l’histoire de l’art, parfois trop fragiles pour être déplacées. Culturespaces gère aussi des musées traditionnels à Paris et en région qui proposent des expositions classiques. Nous voyons bien que les visiteurs ne cessent pas d’aller au musée, et c’est tant mieux ! Nous proposons simplement une autre voie, complémentaire de celle des musées.

Pour 2019, pourquoi avoir choisi Van Gogh ?

B.M: Nous pensions à Van Gogh depuis longtemps. La matière, les couleurs, les traits et motifs de ses œuvres se prêtent parfaitement à une exposition immersive. D’autant plus qu’en seulement dix ans, Van Gogh a réalisé plus de 800 tableaux et plus de 1000 dessins : une production gigantesque qui nous permet de créer une exposition numérique solide. Par sa peinture, Van Gogh a bouleversé l’histoire de l’art et le numérique peut être un formidable moyen pour rendre compte de son univers.

Quel est le lien avec Japon rêvé, image du monde flottant ?

B.M: Van Gogh a été influencé par l’art japonais. À Paris, il côtoie les impressionnistes qui ad- mirent le japonisme. Les estampes japonaises et les ukiyoe (littéralement « images du monde flottant ») marquent définitivement ses œuvres. Lorsqu’il s’installe en Provence, il espère y retrouver la culture du pays du Soleil levant. Il écrit alors à son frère Théo : « Tu sais, je me sens au Japon ». Pour souligner cette fascination de Van Gogh, nous avons fait appel au Studio Danny Rose qui présente une création originale sur les œuvres et les décors imaginaires du Japon.

Par MySweet Newsroom