« Chargée d’accueil à la CAF, je suis devenue investisseuse, experte en colocation de luxe »

Issue d’un milieu modeste, Audrey Perrin, n’avait pas le profil d’une investisseuse. Cela ne l’a pas empêché d’être multipropriétaire, spécialiste de la colocation haut-de-gamme.

Audrey Perrin

© Mael Vallat. Audrey Perrin, est coach en investissement immobilier, spécialiste de la colocation.

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Rien ne prédestinait Audrey Perrin à investir dans l’immobilier. « Dans mon monde, l’immobilier n’existait pas. Mes parents n’ont jamais acheté ne serait-ce que leur résidence principale. Alors investir dans l’immobilier, c’était à des années-lumière de ma réalité. » Issue d’une famille modeste, élevée avec « un besoin de sécurité extrême », Audrey passe des concours pour entrer dans l’administration. « Pour moi, c’était la voie royale, l’assurance de revenus réguliers et d’un emploi stable ». En 1999, elle intègre la Caisse d’allocations familiales (CAF) de Saint-Etienne en qualité de technicien conseil chargé de l’accueil, un emploi qui la sécurise.

« Au regard de l’expérience vécue par mes parents, je me suis toujours dit que j’achèterai mon appartement dès que je le pourrai. Une fois en CDI, je suis donc allée voir un banquier pour avoir une estimation de ma capacité d’emprunt », se souvient-t-elle.

A l’époque, Audrey habite dans un petit immeuble de quatre appartements au cœur de Saint-Etienne. Quelques jours après son rendez-vous à la banque, une de ses voisines lui apprend que le propriétaire d’un des appartements de l’immeuble le rénove en vue de le vendre. « Je l’ai immédiatement contacté, j’ai visité le bien et j’ai fait une offre qui a été acceptée. Je n’en revenais pas de la facilité avec laquelle ce bien s’était présenté à moi ! » Audrey prend alors conscience de la force du réseau qui lui servira, par la suite, à plusieurs reprises.

Un heureux concours de circonstances

Désormais propriétaire de son appartement, Audrey s’apprête à déménager lorsqu’elle apprend qu’une de ses collègues cherche un appartement pour sa fille. « Comme je n’avais pas encore mis fin à mon propre bail, j’ai accepté de lui louer l’appartement que je venais d’acheter pour la dépanner provisoirement. » Les mois passent, la locataire en question se plait beaucoup dans l’appartement et y reste plus longtemps que prévu. « Un beau jour, elle vient me voir pour me demander si cela me dérangerait si sa cousine venait s’installer avec elle dans l’appartement qui était un T2 bis où il était facile de créer une seconde chambre. J’ai accepté à la condition de modifier le bail et le loyer. Au lieu de faire payer 400 euros, j’ai demandé 250 euros par personne, soit 500 euros. Et c’est comme ça que l’aventure de la colocation a commencé ! »

Deux ans plus tard, la voisine d’Audrey – celle-là même qui l’avait informée de la vente du premier bien – lui propose de racheter son propre appartement à un prix défiant toute concurrence. « Il s’agissait d’un viager sans rente dont je pouvais disposer au bout de 5 ans, date à laquelle cette personne partirait dans une résidence médicalisée », explique Audrey qui va mettre toutes ses économies dans ce deuxième achat.

Changer de mindset pour changer de vie

En 2012, elle achète la formation d’Olivier Seban sur l’investissement immobilier et assiste à un de ses séminaires à Paris au cours duquel elle décide d’aller lui parler. « Je lui ai simplement dit : « Pardon mais j’aimerais hacker votre cerveau« . Je voulais comprendre comment, en partant de rien comme lui, on pouvait devenir millionnaire. » Olivier Seban la prend au mot et pendant cinq ans, Audrey va le suivre sur tous ses séminaires. « Il a complètement révolutionné ma façon de penser. Avant cette rencontre j’achetais des biens, après ça, j’ai investi dans l’immobilier ».

Les années qui suivent, Audrey continue à se former, apprend à bien s’entourer et multiplie les investissements. « Je me suis spécialisée dans les colocations haut de gamme. Travaillant encore à la CAF, j’étais au fait des aides auxquelles les locataires pouvaient prétendre dans le cadre d’une colocation. Pour le prix d’un studio, ils pouvaient ainsi disposer d’un grand appartement de standing. »

En parallèle, Olivier Seban lui demande d’intervenir dans ses séminaires pour partager son expérience. De plus en plus de monde l’encourage à créer sa propre formation ce qu’elle ne tarde pas à faire. « En 2014, j’ai lancé le blog « Les revenus autrement » pour partager mes connaissances et, en 2015, j’ai créé un programme en ligne sur la colocation. » Finalement, en 2018, Audrey se résout à quitter son poste à la CAF. « Abandonner mon CDI n’a pas été facile, toujours par rapport à mon besoin de sécurité, mais c’est une des meilleures décisions que j’ai prises ! » Depuis, Audrey a étoffé son offre de formation. « Je propose toujours mon programme en ligne sur la colocation qui est éligible au compte professionnel de formation (CPF) et je réalise aussi des accompagnements sur mesure où je suis mes clients à chaque étape de leur projet immobilier. »

Mais, pour elle, l’essentiel est ailleurs. Généreuse de nature, Audrey donne une bonne partie de son temps et de son argent à plusieurs grandes causes telles que l’éducation des petites filles en Thaïlande. « Accumuler de l’argent ne m’intéresse pas, il me tient à cœur de contribuer, de permettre à ces enfants d’avoir une éducation et une vie où elles auront le choix d’être qui elles souhaitent. C’est aussi cela que me permet l’immobilier ».

Par Sophie Herber