Immobilier Trouville : Après une hausse de 10% à 15% en 2 ans, les prix devraient s’assagir

Après deux années d’activité soutenue, le marché animé surtout par des vacanciers, est en voie d’atterrissage. Zoom sur les prix de l’immobilier à Trouville dans le Calvados (14) avec Aurélie Bonnet, fondatrice d’Aurélie Bonnet Immobilier.

Trouville

A Trouville, les acquéreurs s'emballent moins selon Aurélie Bonnet, lauréate du Prix Féminin de l'immobilier MySweetimmo.

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Avec deux BTS en poche, Aurélie Bonnet est à la tête aujourd’hui trois agences immobilières dans le Calvados : Trouville, Deauville et Saint Gatien. A la rentrée, cette trentenaire battante – elle a remporté notre Prix Féminin de l’immobilier l’an passé, proposera la franchise immobilière basée sur son concept. En attendant, elle nous livre son analyse du marché immobilier de Trouville où elle a ouvert une agence immobilière dès 2015.

Hors saison, cette commune pleine de cachet, ne compte que 4.600 habitants. En été, sa population est presque multipliée par 5 ! Cet attrait des vacanciers ne date pas d’hier. A l’époque de Napoléon III,  la vogue des bains de mer commençait tout juste à faire courir le Tout-Paris à Deauville, une station chic reliée à Trouville-sur-Mer par le pont des Belges au dessus de la Touques.

10 000 euros le mètre carré pour une vue mer sur les Planches

A proximité du Casino, la promenade des Planches reste le quartier le plus coté. Des villas et des hôtels historiques de la plage– l’Hôtel de Paris, le Trouville Palace, l’Hôtel des Roches Noires – profitent d’une situation les « pieds » dans l’eau, aucune rue ne les séparant de la plage. Un atout rare dans les stations balnéaires. « La plupart de ces bâtisses ont été divisées en appartements. Comme ces biens à la vente sont très rares, ils se négocient autour de 10.000 euros du mètre carré, s’ils disposent d’une pleine vue mer » commente Aurélie Bonnet.  

Juste derrière le front de mer, les biens restent encore prisés. Certaines transactions se font même off market. Pour un duplex en parfait état, de 58 mètres carrés sans ascenseur, sans vue mer, mais proche de la plage, des acquéreurs ont déboursé un peu plus de 400.000 euros !

Quai Albert 1er, à deux pas du centre de la thalassothérapie, les appartements de la résidence le Beach lancée par Pierre et Vacances démarrent à 7.000 euros le mètre carré.

Bon secours, un quartier vivant pour concilier résidences secondaire et investissement

Prés du célèbre marché aux poissons, le secteur Bon Secours est également recherché. Ambiance plus commerçante avec les échoppes de la rue des bains. « Nombre d’acquéreurs non locaux jouent à la fois la carte de la résidence secondaire et de l’investissement locatif. Mais pour optimiser son placement, mieux vaut acheter des petites surfaces d’environ 20 mètres carrés qui seront louées pour un court séjour. En revanche un bien plus spacieux attire des familles qui restent une semaine » poursuit Aurélie Bonnet.  Dans son agence de Trouville, quasiment 90% des transactions sont conclus à titre de résidence secondaire, complétée ou non par de la location saisonnière.

Les parisiens s’arrachent les maisons de pécheurs

Aujourd’hui encore, Trouville reste un  petit port de pêche avec une vingtaine de chalutiers. Des mouettes et des goélands  dansent autour des bateaux de pêche rentrant de leur expédition. Près de l’Eglise Notre-Dame des Victoires, les parisiens s’arrachent les maisons de pécheurs des rues de Normandie ou Guillaume le Conquérant. Justement dans cette rue, une maison rénovée de 60 mètres carrés répartis sur trois niveaux et disposant d’une terrasse de 15 mètres carrés, a été vendue pour la rondelette somme de 460.000 euros. « Typiquement trouvillais, ce type de bien facile d’entretien,  vendu en uni propriété continue de faire l’objet d’une forte demande » analyse Aurélie Bonnet.

Plus d’un million pour les plus belles villas Belle époque en bon état

Vu les prix élevés de Trouville, les locaux s’éloignent du bord de mer. Dans le quartier sans caractère du Centre des Impôts, rue Léon Tellier, un deux pièces de 43 mètres carrés à rafraichir s’est signé 199.000 euros. Sur les hauteurs de Trouville, les biens de facture courante restent relativement abordables. Située dans une copropriété, une maison de 75 mètres carrés a trouvé preneur pour 380.000 euros. En revanche, les grosses villas d’Epoque d’au moins 150 mètres carrés sur des grands terrains, peuvent franchir le seuil du million d’euros lorsqu’elles sont en bon état.

Vers une accalmie du marché immobilier à Trouville

Si les prix du marché trouvillais se sont valorisés entre 10 et 15% en deux ans, ils devraient stagner, voire légèrement reculer dans les prochains mois. Sous l’effet conjugué de la hausse des taux et de la guerre en Ukraine, la fête est finie. Les acheteurs s’emballent moins. Dans ce marché en demi-teinte, les petits prix –entre 100.000 et 350.000 euros- pourraient mieux résister que les autres.

En attendant, la récente hausse des prix a incité nombre de locaux à s’éloigner pour s’installer à St Arnoult ou à Touques. Ou encore plus loin, à Pont L’évêque ou  même à Lisieux.

Par Martine Denoune, journaliste
Merci Aurélie Bonnet, fondatrice d’Aurélie Bonne Immobilier,d’avoir répondu aux questions de la rédaction de MySweetimmo.
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