Immobilier (très) haut de gamme : « Paris, ville préférée des ultrariches devant Miami et New York », Thibault de Saint-Vincent (Barnes)

Thibault de Saint-Vincent, président de Barnes fait le point sur les envies immobilières des ultra riches au micro d’Ariane Artinian.

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Ils sont 395 000 personnes à travers le monde à disposer d’un patrimoine de plus de 30 millions de dollars. On les appelle les UHNWI, Ultra High-Net-Worth Individuals. Ils raffolent du wagyu. Et c’est à Paris qu’ils aiment investir. A l’occasion de la sortie du BARNES City Index 2023, Thibault de Saint-Vincent, président de Barnes, décrypte les envies immobilières des ultrariches au micro d’Ariane Artinian.

Mon Podcast Immo : Qui sont aujourd’hui ces Ultra High-Net-Worth Individuals ?

Thibault de Saint-Vincent : La population des UHNWI n’a cessé de croître depuis vingt-cinq ans, de 130 000 en 1998 à 395 000 aujourd’hui. Ce que nous observons, c’est que les UHNWI se comportent de plus en plus comme des entrepreneurs, en investissant par exemple dans des villas à Saint-Barthélémy ou sur la Côte d’Azur avec la volonté d’optimiser le bien, de faire des travaux, de le mettre en location saisonnière et recruter du personnel, en bref, d’adopter un modèle presque hôtelier. À la campagne, ils vont se lancer dans l’agriculture bio ou l’élevage de wagyu (bœuf du Japon). Enfin, beaucoup achètent en société.

Mon Podcast Immo : Quel est leur sociologie ?

Thibault de Saint-Vincent : Il s’agit à plus de 85 % d’hommes, de toutes nationalités avec une dominante américaine et chinoise. La France est en 10e position. Ce qui est intéressant c’est de voir leurs villes de prédilection. Le Barnes City Index établit le classement les 50 villes les plus recherchées par cette clientèle fortunée en fonction de trois critères : affectif, pratique et financier. Cette année, le Top 5, c’est Paris, suivie de Miami, New York, Austin et Dubaï.

Mon Podcast Immo : Comment s’explique ce classement ?

Thibault de Saint-Vincent : En Europe, après Londres, Paris reste une ville très internationale avec le quartier du Marais, les 6e et 7e arrondissements, et une partie du 8e et du 16e. En moyenne, à Paris, nous faisons un peu plus de 20 % de notre clientèle internationale très diversifiée (Europe, Moyen-Orient, Amérique du Nord et du Sud, Asie), voire 50 % dans certains quartiers.

Miami a explosé avec la crise sanitaire avec l’arrivée de clients de New York, Boston, qui ont fini par s’installer définitivement. Comme pour Austin, je dirais que Miami est une ville du future, avec une population très jeune qui a envie d’aller de l’avant. A l’instar de Dubaï dont 95 % de la population est composée d’expatriés.

Mon Podcast Immo : Observez-vous des changements dans la demande ?

Thibault de Saint-Vincent : Il y a une vraie demande pour les biens clé en mains, luxueusement rénovés, avec tous les services, qui vont se vendre très cher, entre 25 000 et 40 000 euros le mètre carré dans les beaux quartiers de Paris. Le bord de mer et la montagne connaissent aussi un gros succès. Saint-Barthélémy fait désormais partie de ces lieux incontournables pour les ultrariches, avec un prix d’entrée assez élevé : 5 millions d’euros. Tout comme Aspen, les Hamptons, Palm Beach, ainsi que la Côte d’Azur et le Costa Rica. A la montage, Whistler, au Canada, arrive en tête. On trouve également les Alpes françaises (Megève, Courchevel, Meribel) et les Alpes suisses (Verbier, Crans et Gstadt), beaucoup de nos clients s’y sont installés en résidence semi-principale.

Mon Podcast Immo : Ce marché est très déconnecté du bien standard ?

Thibault de Saint-Vincent : Oui. Cependant nous sentons quelques tensions avec des rétractations (5 % après signature des promesses de vente) pour refus de prêt, que nous n’avions pas auparavant. Nous voyons aussi les stocks augmenter (de l’ordre de 25 %), notamment à Paris et dans les grandes villes. Ce qui laisse à penser que 2023 connaîtra un palier entre -5 et +5 %, sans forte chute.

Mon Podcast Immo : En quoi consiste votre collaboration avec Varenne ?

Thibault de Saint-Vincent : Nous nous sommes rapprochés d’eux pour nous renforcer sur la rive gauche, ce qui nous permet d’être le premier acteur également dans ce secteur. C’est un plus pour les clients : chaque entité garde son identité et sa manière de travailler, afin de leur offrir un plus grand panel de biens à la vente.

Mon Podcast Immo : Quel est votre taux de mandats exclusifs ?

Thibault de Saint-Vincent : Il s’élève à 30 % avec une tendance à grimper car, aujourd’hui, de plus en plus de propriétaires réalisent que pour qu’un bien ne soit pas galvaudé, une exclusivité est préférable à un bien mis en vente tous azimuts. Nous privilégions aussi le « off market », soit 30 % de nos biens sur lesquels nous communiquons en « one to one », sans publicité.

Par Ariane Artinian
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