Immobilier de commerce: URW a la pandémie derrière lui, temporise sur les cessions

Le géant des centres commerciaux Unibail Rodamco Westfield (URW) a passé l’épreuve de la pandémie, avec des indicateurs revenus à leurs niveaux de 2019.

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Même si URW a passé l’épreuve de la pandémie, le géant de l’immobilier de commerce n’a pas encore passé le cap du désendettement. Ses promesses de cessions tardant à se concrétiser. En 2022, son bénéfice net récurrent, indicateur de référence pour les foncières, s’est établi à 1,34 milliard d’euros, en hausse de 33,2% par rapport à 2021.

C’est conforme et même légèrement supérieur aux dernières prévisions du groupe, qui visait un bénéfice récurrent de 9,10 euros par action et atteint 9,31 euros. Pour 2023, il table sur une fourchette entre 9,30 et 9,50 euros.

Ses loyers nets, autre indicateur de référence des foncières, ont été de 2,21 milliards d’euros, en hausse de 29,1% par rapport à 2021.

Des chiffres encore inférieurs à ceux de 2019, mais pour Jean-Marie Tritant, le président du directoire du groupe franco-néerlandais, « les effets du Covid (…) se sont totalement estompés sur les trois derniers trimestres« , s’est-il félicité auprès de l’AFP.

Le chiffre d’affaires des commerçants présents dans ses centres a en effet dépassé ses niveaux de 2019, à 103% en moyenne.

Si la fréquentation des centres reste à 90% de son niveau de 2019, elle est compensée par des durées de visite et des dépenses plus importantes par client. Faire en sorte que les visiteurs dépensent davantage à chaque passage, via la publicité ciblée, est un des axes stratégiques du groupe.

Le taux de vacance a baissé, à 6,5%, permettant au groupe de faire jouer la concurrence sur ses emplacements et de négocier des loyers plus élevés.

En 2022, « les commerçants étaient beaucoup plus tournés sur l’expansion, ce qui nous a permis de plus nous focaliser sur les petites et moyennes boutiques, qui sont en général celles qui paient les loyers les plus élevés« , a expliqué Jean-Marie Tritant.

Autre bonne nouvelle, la reprise de son activité de congrès et expositions, aux palais des congrès de la Porte Maillot, d’Issy-les-Moulineaux ou au parc des expositions de Villepinte. Leur revenu récurrent, qui avait énormément souffert pendant la pandémie, dépasse désormais ses niveaux de 2019.

Amaigrissement

Les investisseurs ont plutôt bien réagi aux résultats: peu après 9h00, le titre URW à la Bourse de Paris prenait 1,72% à 62,66 euros.

Les investisseurs semblent ne pas montrer d’inquiétude particulière quant à la dette d’URW, qui a justifié un vaste plan de réduction de son portefeuille de centres commerciaux en Europe et aux Etats-Unis.

Fin 2022, la dette du groupe était de 20,7 milliards d’euros, soit 1,7 milliard de moins qu’un an plus tôt.

URW est engagé depuis deux ans dans une cure d’amaigrissement pour compenser les effets de l’absorption, en 2018, du groupe australien Westfield et de son copieux portefeuille américain.

Dans le cadre de ce plan, il ne versera pas de dividende à ses actionnaires pour la troisième année consécutive.

La hausse des taux d’intérêt, et les incertitudes entourant l’économie mondiale, l’ont empêché de tenir le rythme du calendrier de cessions qu’il s’était imposé: sur les 4 milliards d’actifs qu’il s’était engagé à vendre en Europe avant la fin 2022, il n’en a cédé que 3,2 milliards.

« On sécurisera les 800 millions (restants) en 2023« , a assuré M. Tritant à l’AFP.

Quant à la « réduction radicale de son exposition » aux Etats-Unis, promise de longue date, elle devrait intervenir en 2023 ou 2024, « dès que les marchés s’améliorent ».

Pour l’heure, le groupe s’y débarrasse, au fil de l’eau, d’actifs « régionaux », les moins importants, comme il l’a fait fin décembre avec deux centres dans le Connecticut et dans l’Etat de New York.

Par MySweetImmo avec AFP