« Prolongation de l’IRL : Vers un déséquilibre de l’offre et de la demande », Martin Menez

Pour Martin Menez, Président de Bevouac, la prolongation du dispositif de plafonnement de la hausse des loyers pourrait s’annoncer comme un nouveau coup de massue pour les propriétaires/bailleurs.

Martin Menez, Président de Bevouac

© Bevouac

Martin Menez, Président de Bevouac

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L’Assemblée nationale vient d’adopter, à une large majorité, une proposition de loi prolongeant le dispositif de plafonnement de la hausse des loyers à 3,5% pour les ménages et les PME.  Ce dispositif, qui avait été mis en place pour une durée d’un an, pourrait être prolongé jusqu’à la fin du 1er trimestre 2024, s’il venait à être adopté par le Sénat.

L’Etat ne laisse pas de place à la loi du marché de l’offre et de la demande

Sans nier la légitimité d’une intervention de l’Etat pour faire évoluer la réglementation et l’encadrement des loyers, afin d’éviter de potentielles dérives, il y a dans cette réglementation un mauvais calibrage qui ne laisse pas de place à la loi du marché de l’offre et de la demande. C’est un un nouveau coup de massue pour les propriétaires-bailleurs et donc pour le marché de la location, déjà sous tension !

Il est, certes, nécessaire de protéger les locataires afin de les aider à combler un besoin essentiel : le logement. En revanche, pourquoi faire peser une nouvelle contrainte sur les propriétaires-bailleurs, principaux porteurs de cette offre. Entre la rénovation énergétique obligatoire et coûteuse, l’encadrement des loyers, l’explosion de la taxe foncière et du coût de l’énergie, de plus en plus de bailleurs jettent l’éponge et décident de vendre leurs logements, réduisant de fait l’offre locative, déjà trop faible pour répondre aux besoins actuels et de plus en plus sollicitée dans un contexte où l’accession s’est complexifiée.

Privilégier les mesures pour diminuer la tension locative

Il faut cesser immédiatement ces mesures punitives et vexatoires, pour privilégier des mesures incitatives, à même de créer un choc de l’offre, diminuant de fait cette tension locative. Voici trois pistes à envisager d’urgence :

  • Une réduction d’impôt, plus significative et à l’assiette plus large que celle proposée aujourd’hui, pour les propriétaires-bailleurs qui décident d’acheter pour louer dans l’ancien. Avec comme 2e bénéfice, une accélération de la rénovation énergétique du parc de logements ;
  • Différencier l’imposition sur les locations courtes et longues durées, en fiscalisant davantage le 1er type de location. En effet, de nombreux propriétaires-bailleurs se sont rabattus vers ces locations courtes durées, bien moins contraignantes et bien plus rémunératrices ;
  • Une hausse de la taxe sur les logements vacants, pour dissuader les placements patrimoniaux « dormants » qui amputent toujours plus l’offre locative.
Par MySweetImmo