« Crédit immobilier : Arrêtons d’empiler les normes et mesures inefficaces ! », Côme Robet

La production et l’octroi de crédit sont en danger mais, pour Côme Robet, Président de CNCEF Crédit, le Haut Conseil de Stabilité Financière persiste et signe. Pour lui, la montagne semble avoir accouché d’une souris !

Côme Robet

© CNCEF Crédit

Côme Robet, Président de CNCEF Crédit

 0

Loin d’agir sur les véritables verrous, le HSCF donne naissance à une série d’ajustements techniques auxquels on pardonnerait de complexifier une mécanique déjà bien grippée s’ils étaient efficaces !

Les nouvelles mesures du HCSF ne feront pas la différence

La Banque Centrale Européenne a décidé de corriger sa politique de taux très bas et le HCSF essaye de s’y adapter. Il n’en demeure pas moins que les mesures adoptées ne sont pas de nature à faire vraiment la différence.

Ramener le montant des gros travaux de 25 à 10% du coût global de l’opération pour bénéficier de 27 ans de durée maximale d’emprunt au lieu de 25 suffira-t-il à refaire passer une majorité d’emprunteurs sous le couperet des 35% de taux d’endettement ?

Le fait d’apprécier désormais le taux de dérogation à cette règle sur trois trimestres glissants et non au mois le mois va-t-il inciter les banques à utiliser cette faculté à plein ?

Que dire de la complexité de l’exclusion des intérêts du prêt relais dans le calcul du taux d’endettement ? Nous souhaitons bon courage aux conseillers bancaires et aux courtiers pour l’expliquer à leurs clients.

Enfin, le réexamen du dossier en cas de refus, qui « doit être simple, accessible et efficace » se heurte d’abord à un manque total de clarté dans son application et ensuite au fait qu’une banque n’a pas à motiver son refus. Cerise sur le gâteau, il ne sera que « transitoire et temporaire » !

Des mesures qui ne facilitent pas l’emprunt

Avec ces mesures, la montagne semble avoir accouché d’une souris puisque de l’aveu même du gouverneur de la Banque de France à l’AFP « Aucun de ces ajustements ne risque de mettre les ménages en situation de surendettement ». Nous en sommes malheureusement convaincus. Il y a effectivement très peu de chances qu’ils parviennent d’abord à décrocher un emprunt avant de ne plus réussir à le rembourser.

Nous en ririons si la situation n’était pas si préoccupante. Et prévisible. Parce que le scénario reste le même depuis la remontée des taux et ses conséquences. Les instances nous jouent une valse à trois temps, bien rodée : annonces d’assouplissement possible par le ministre de l’Economie, « rappel à la loi » du gouverneur de la Banque de France et, pour finir, maintien du statu quo par le HCSF avec justification tenant à la protection des ménages et prise de mesures dilatoires et inefficaces.

Quel est l’objectif du gouvernement ? Ne pas agir, attendre un effondrement du marché avant de le rebâtir avec une énième politique du logement qui sera vue comme salvatrice ? Il ne faut pas jouer avec le feu.

Cette réunion était selon nous celle de la dernière chance pour redonner espoir et confiance aux Français et aux professionnels de l’immobilier. C’est une opportunité perdue. Nous attendons de nos décideurs qu’ils assument les conséquences d’une catastrophe sociale qu’ils ont eux-mêmes organisée.

Source : CNCEF Crédit
Par MySweetImmo