Immobilier, Argent, Fiscalité… : Ce qui va changer en 2018
PTZ, dispositif Pinel, ISF, IFI, flat tax… Tout savoir sur les nouveautés du projet de loi de finances pour 2018.
Le projet de loi de finances 2018 a été dévoilé par Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes Publics, et Benjamin Griveaux, secrétaire d’Etat en charge du projet de loi de finances 2018. « Le cap fixé est très clair, il tient en trois chiffres » explique Bruno Le Maire en ouverture de la conférence, « 5, 3 et 1 : 5 points de dette publique en moins d’ici la fin du quinquennat, 3 points de dépenses publiques en moins, et 1 point de prélèvement public en moins d’ici la fin du quinquennat ». Ce qui va changer pour les particuliers.
Taxe d’habitation : dispense pour 80% des foyers
Pas de suppression nette en 2018, mais la taxe d’habitation sera légèrement réduite, pour 80% des ménages, avec en ligne de mire, une suppression totale en 2020. C’est votre revenu fiscal de référence (RFR) qui va déterminer si oui ou non vous serez exempté de cette taxe. Rendez-vous sur votre feuille d’imposition. Une fois que vous aurez consulté ce montant, tout dépendra de votre situation familiale. Vous êtes célibataires ? Vous serez dispensez si vous disposez de revenus inférieurs 30 000 €, soit 27 000 € de RFR. Vous êtes en couple, sans enfants ? Vous serez dispensez si vous disposez de revenus inférieurs 48 000 €, soit 43 000 € de RFR. Vous êtes en couple, avec 2 enfants ? Vous serez dispensez si vous disposez de revenus inférieurs 61 000 €, soit 55 000 € de RFR.
CSG : hausse généralisée
Le gouvernement prévoit une suppression progressive des cotisations chômage et d’assurance maladie pour les contribuables. Ces cotisations partiellement supprimée au 1er janvier 2018 devraient l’être en totalité à l’automne. Pour compenser cette perte importante, la cotisation sociale généralisée (CSG) va augmenter de 1,7 points. Si c’est une bonne nouvelle pour les salariés du privé, qui verront leur fiche de paye un peu plus remplie à la rentrée, le goût est plus amer pour les retraités « aisés » qui se verront payer la CSG entièrement.
Budget: Eric Woerth regrette l’augmentation de la CSG « au détriment des retraités » pic.twitter.com/TUyRFdkNOj
— BFMTV (@BFMTV) 27 septembre 2017
Néanmoins, pas de changement réel à prévoir pour les travailleurs de la fonction publique. Ces dernières devraient obtenir une compensation, pour contrebalancer l’augmentation de la CSG. Enfin, pour les travailleurs indépendants, la situation pourra soit s’améliorer, soit se détériorer, selon leur revenus. Ceux dont les revenus ne dépassent pas 4000 euros en sortiront gagnants.
Revenus du capital : flat tax pour tous
Un prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30% prélèvements sociaux inclus va être mis en place sur les revenus du capital (intérêts, dividendes, plus-values de cession de valeurs mobilières…) à partir du 1er janvier 2018. Une mesure qui devrait favoriser notamment les plus riches : « au sein des 10 % des ménages ayant les plus hauts revenus, ce sont plus de 7 ménages sur 10 qui verraient leur imposition sur les revenus mobiliers baisser » d’après l’OFCE.
Si vous avez un PEL, les revenus issus de ce PEL seront taxés au 1er janvier 2018, et ce, dès la première année d’ouverture. Par contre si vous êtes un épargnant très important, vous n’avez pas à craindre cette « flat tax ». En effet, le taux d’imposition sera de 30%, alors qu’il allait jusqu’à 45% auparavant.
IFI : le nouvel impôt sur la fortune immobilière remplace l’ISF
L’impôt de solidarité sur la fortune ne sera plus vraiment un impôt sur la fortune, mais un impôt sur la fortune immobilière. L’ISF sera maintenant calculé sur la valeur des biens immobiliers du contribuable. Ce dernier qui pourra toujours déduire cet impôt d’autres taxes sur l’immobilier, telles que la taxe foncière. Une mesure assez décriée par les détracteurs du gouvernement, qui l’accusent de favoriser les français les plus riches.
Avec Macron tout le monde doit faire un effort pour redresser le pays. Sauf les riches. Suppr de l’ISF. Flat Tax sur les revenus du Capital. pic.twitter.com/gAKLksKA0L
— Benoît Hamon (@benoithamon) 28 septembre 2017
PTZ et Pinel : dispositifs prolongés mais allégés
Comme cela a été dit la semaine dernière, le prêt à taux zéro et le dispositif Pinel vont être prolongés en 2018, et même plus encore. Le dispositif Pinel d’aide à l’investissement locatif permet de bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu pour l’acquisition d’un logement neuf, en contrepartie d’un engagement à le louer sous conditions de loyer plafonné. Il devait prendre fin au 31/12/2017. Il sera prolongé aussi jusqu’au 31/12/2021.
Le prêt à taux zéro accordé sous conditions de ressources pour compléter un prêt principal et aider les ménages à acheter leur première résidence principale devait prendre fin au 31 décembre 2017. Il sera prolongé jusqu’au 31 décembre 2021 mais ne sera pas attribué de la même manière sur l’ensemble du territoire. En effet, pour bénéficier du prêt à taux zéro, il vous faudra rénover le logement à hauteur de 25% de la valeur du bien.
Ces deux dispositifs ne seront accordés que lors d’un achat en « zone tendue », c’est à dire là où le prix au m2 est le plus élevé. Paris par exemple, ou certaines communes en Île-de-France ou encore sur la Côte d’Azur.
Le diesel sera plus cher
Une augmentation de 10% des taxes sur le diesel entrera en vigueur au 1er janvier 2018. Une augmentation qui correspond à environ 7 centimes de plus par litre. Une mesure qui vise à rééquilibrer les prix entre le diesel et l’essence. La question qui persiste est : et si l’essence continue d’augmenter ?
15 milliards d’euros d’économies
Autre changement qui découle directement de ce projet de loi de finances 2018, des économies importantes vont être réalisées l’an prochain. Les dépenses de l’Etat seront baissées de 0,7 points, soient 15 milliards d’euros d’économies environ. Sur ces 15 milliards, cinq viendront de la sécurité sociale. Concernant les économies de l’Etat, elles regrouperont l’allègement des allocations logement, et des contrats aidés, ces derniers dont l’enveloppe sera réduite de 1,5 milliards d’euros.
Enfin, des suppressions d’emploi sont également à prévoir. A savoir que 1600 emplois à temps plein seront supprimés, dont 354 au sein de l’Etat, et le restant pour ses antennes, comme Pôle Emploi par exemple. Plusieurs centaines de postes vont également être supprimés dans les ministères, comme à Bercy ou au ministère de l’Agriculture où 828 postes vont disparaître.
Néanmoins, effet inverse : des postes vont être créés dans la fonction publique. La sécurité publique (police, gendarmerie…) va gagner 1870 postes en temps plein. Le ministère de la Justice également, et l’Armée se voit renforcée de plus de 500 postes.
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