Les mésaventures immobilières de Françoise Nyssen, ministre de la Culture

D’après le Canard Enchaîné, la ministre aurait fait agrandir les locaux parisiens de sa maison d’édition sans en informer le fisc ou la Mairie de Paris.

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Et c’est reparti pour un tour ! Alors que Françoise Nyssen se croyait débarrassée de ses histoires immobilières, voilà qu’une nouvelle information, révélée par le Canard Enchaîné, lui explose au visage. L’hebdomadaire satirique affirme ainsi que la ministre de la Culture aurait fait agrandir de 150 m² les locaux de son siège parisien, « sans autorisation de travaux ni déclaration au fisc », écrit le journal dans son édition du mercredi 22 août 2018. Détenus par la société civile immobilière Séguier, gérée par Françoise Nyssen, les quelques 320 m² de bureaux se trouvent en plein cœur de Saint-Germain-des-Prés. En 2012 la SCI devient pleinement propriétaire des locaux d’où la possibilité pour la ministre de réaliser des travaux d’agrandissement en ajoutant plusieurs mezzanines et escaliers.

Seul hic, pour le « Canard », « dans les archives de la direction de l’urbanisme de la Mairie de Paris, pas la moindre trace de dépôt d’une demande d’autorisation de bâtir ». Une procédure pourtant obligatoire dès que l’on souhaite ajouter plus de 20 m² à un bâtiment, sans oublier que les locaux en question sont classés monument historique. Les travaux n’auraient, par ailleurs, pas été signalés à l’administration fiscale ce qui, toujours selon le quotidien satirique, aurait permis à la SCI Séguier « de réduire d’un tiers l’impôt immobilier (la cotisation foncière des entreprises) qu’elle acquitte chaque année pour son siège parisien ».

Une histoire de travaux

Attaquée, Françoise Nyssen n’a pour l’instant pas souhaité répondre. Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Grivaux, lui, est allé au secoure de sa collègue. Il souligne que « le Canard enchaîné pose la question du permis de construire qui aurait du être sollicité et du paiement de la fiscalité qui est associée. Actes Sud s’est installé à la fin des années 90, dans des locaux qui comportaient déjà des mezzanines. Quand on est locataire et qu’on s’installe quelque part, on demande rarement s’il y a eu toutes les autorisations. »

La ministre de la Culture avait déjà été épinglée par le journal en juin dernier pour des faits quasi similaires. Elle aurait ainsi, en 2011, agrandit le siège d’Actes Sud situé à Arles, sans les autorisations nécessaires. Sa situation a par la suite été régularisée quelques temps avant son entrée au gouvernement.

Par Ludovic Clerima