Paris franchit le cap historique des 11 000 €/m² !

Une tornade. Un cataclysme. Un tsunami. Alors que la crise du Covid-19 écrase l’actualité, un événement vient de marquer l’histoire de l’immobilier : à Paris, le prix du m² dépasse les 11 000 € ! Comment en est-on arrivé là ? Et qu’est-ce qui nous attend demain ?

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Le prix immobilier à Paris ? 11 014 €/m² !

Bon, bah, voilà, ça y est, le chiffre vient de tomber… Selon les données du baromètre LPI-SeLoger, le prix de l’immobilier dépasse 11 000 €/m² dans la capitale. Le prix au mètre carré à Paris se monte actuellement à 11 014 € ! À l’échelle du Big Bang, cette somme est certes insignifiante mais force est de reconnaître que ce nouveau record qu’a atteint le prix de la pierre parisienne ne passera pas inaperçu dans l’Histoire (avec un H !) du marché immobilier de la Ville-Lumière. Force est donc de constater que les prix de la capitale se sont déconnectés, encore un peu plus, du pouvoir d’achat des classes moyennes parisiennes. Plus que jamais, celles-ci voient ainsi se réduire davantage leurs chances d’acquérir un logement à Paris et augmenter la probabilité qu’à terme, ces mêmes classes moyennes soient obligées de quitter la capitale afin de pouvoir espérer accéder à la propriété… Symptomatique d’une véritable politique de la terre brûlée, la flambée des prix à Paris a, en effet, eu pour conséquence de rendre ces derniers impraticables pour une large partie de la population parisienne.

Des prix immobiliers « ex-orbitaux » mais une hausse qui ralentit

50 % sur orbite, 50 % exorbitants, les prix des logements parisiens sont 100 % “ex-orbitaux” ! Pour autant, aussi stratosphériques soient les prix parisiens, leur “hausse ralentit toujours”. C’est le constat que dresse Michel Mouillart, porte-parole du baromètre LPI-SeLoger, car selon notre indicateur, la hausse sur 1 an des prix parisiens se chiffre à 5,4 % contre un gain annuel de 5,7 % dans le précédent baromètre et de 5,8 % le mois d’avant. Mais s’il est bien réel, ce ralentissement fait suite à cinq années de flambée du prix de l’immobilier parisien. De 8 378 €/m² en 2015, à la même époque, les tarifs immobiliers parisiens sont ainsi passés à 11 014 €, accusant 31 % de hausse en cinq ans (11 014 – 8 378 / 8 378 x 100).

Le spectre d’une bulle immobilière plane-t-il sur la capitale ?

Les prix parisiens progressant plus rapidement que le pouvoir d’achat des habitants, doit-on craindre une surévaluation du marché de la Ville-Lumière ? et qu’une bulle immobilière soit en train de se former ? Si tel était le cas, une baisse brutale de la demande aurait pour conséquence de faire chuter les prix des logements. Leurs propriétaires seraient alors obligés de rembourser un emprunt plus important que la valeur de leurs biens… De l’avis des spécialistes, bien que le marché de l’immobilier parisien se soit incontestablement emballé, aucune bulle immobilière ne semble s’être formée. Car aussi excessifs qu’ils puissent paraître, les prix parisiens résultent essentiellement d’un déséquilibre entre une offre (restreinte et rigide) et une demande (exponentielle). À ce stade, il est également utile de rappeler que la ténuité des taux d’emprunt, la rareté du foncier parisien, le déficit de constructions, le peu de biens proposés à la vente et l’attrait des – riches – investisseurs étrangers pour notre capitale ont aussi leur part de responsabilité dans l’explosion des prix parisiens. Le resserrement dont font actuellement l’objet les conditions de crédit bancaire changera-t-il la donne ? Rien n’est moins sûr…

1 618 €/mois : le loyer moyen à Paris

Selon le baromètre des loyers SeLoger, le prix du loyer à Paris atteint – charges comprises – 1 618 € par mois pour une location vide et 1 838 €/ mois dans le cas d’un meublé parisien. Avec la bagatelle de 2 336 € mensuels pour une location vide, c’est dans le 7e arrondissement que louer un logement coûte le plus cher… Une enquête réalisée à partir des données du baromètre LPI-SeLoger et du baromètre des loyers a récemment montré que s’il rembourse autant de mensualités d’emprunt qu’il paye de loyer, soit 1 465 €, le locataire parisien d’un T2 ne pourra s’offrir que 28 m² dans la capitale. Pour autant, une enquête de l’Observatoire du Moral de l’Immobilier (OMI) tend à montrer qu’une majorité de locataires parisiens sont globalement satisfaits.

Bon à savoir : Contre toute attente, à Paris, une location vide se loue plus rapidement qu’un meublé : 23 jours contre 24.

Plus de 11 000 €/m² dans plus de 50 % des arrondissements parisiens

Intra-muros, les prix des logements parisiens s’envolent et dépassent les 11 000 €/m² dans 11 arrondissements sur 20. Les prix de vente signés dépassent ce seuil dans les :

  • 7e : 13 991 €/m²
  • 6e : 13 477 €/m²
  • 8e : 12 719 €/m²
  • 16e : 12 444 €/m²
  • 4e : 12 226 €/m²
  • 5e : 11 693 €/m²
  • 3e : 11 529 €/m²
  • 17e: 11 386 €/m²
  • 1er : 11 265 €/m²
  • 2e : 11 109 €/m²
  • 9e : 11 026 €/m²

Seul le 19e arrondissement affiche des prix – légèrement – inférieurs à 8 000 €/m². Dans ce secteur populaire du nord-ouest de la capitale, comptez 7 998 €/m² pour devenir propriétaire dans l’ancien.

Une marge de négociation qui atteint 3,3 % sur les prix des appartements

Selon les données recueillies par le baromètre LPI-SeLoger, à Paris, les prix des appartements sont négociés de 3,3 % de leur prix de vente affiché. Mais il ne s’agit là que d’une moyenne car la grande rareté de l’offre et la forte tension du marché immobilier parisien font qu’il n’est pas rare qu’un bien s’y vende – très – rapidement (à l’issue de la première visite !) et au prix !

Bon à savoir : Sur 1 an, les prix des logements reculent (- 2,6 %) dans le 4e arrondissement.

Par MySweet Newsroom