Déconfinement : « La reprise est intense, ça bouillonne, jusqu’ici tout va bien ! », Eric Allouche, ERA

Eric Allouche, directeur de ERA Immobilier est l’invité d’Alexis Thiebaut au micro de Mon Podcast Immo.

Le Fil d'Ariane · L'immobilier post-confinement - Eric Allouche - ERA
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Mon podcast Immo se tourne vers l’avenir. Quel visage aura demain le secteur de l’immobilier en France ? Quelles leçons les grands acteurs ont-ils tiré de cette crise ? Qu’est ce qui va changer ? Eric Allouche, directeur de ERA Immobilier, a répondu aux questions d’Alexis Thiebaut.

Comment se passe le déconfinement chez ERA ?

Le déconfinement est complet et total puisque toutes les agences sont ouvertes et fonctionnent, en respectant bien sûr les nécessités sanitaires du moment, puisque même si le déconfinement a été décrété, la crise sanitaire demeure. Il faut effectivement rester vigilant. On a d’ailleurs créé un protocole très précis concernant les dispositifs que doivent mettre en place les agences immobilières qui, évidemment, sont toutes juridiquement et financièrement indépendantes. Néanmoins, elles doivent toutes respecter un certain nombre de règles pour préserver la santé des clients et de leurs collaborateurs.

Quel constat vous faites de ces deux mois de confinement ?

Premièrement, l’immobilier reste un besoin primaire. Tout le monde a besoin de se loger. C’est une valeur sûre parce que c’est un bien tangible, c’est à dire inscrit dans la matérialité, c’est un bien concret, par opposition au virtuel (la Bourse, les placements financiers).

Autre point : les taux nous ont permis de voir un volume de vente important. Ils doivent demeurer attractifs, tout simplement pour soutenir la croissance. Voilà pourquoi je reste optimiste concernant l’immobilier en tant que tel.

Quelle leçons tirez-vous de cette crise ?

Qu’est-ce que nous apprend cette crise sanitaire ? Quelles sont les leçons qu’on peut en tirer ? Déjà, cette crise nous a tous surpris, même si on savait qu’il y avait des risques de crises sanitaires. On l’a vu en Asie : les asiatiques étaient beaucoup plus préparés que nous. Ils portent des masques depuis très longtemps. Ils ont vécu avec le SRASS, avec d’autres choses…

Cette crise nous a montré qu’il fallait qu’on s’adapte. Il y a plusieurs points essentiels. Le premier, c’est l’utilisation de l’électronique pour toutes nos activités. Ce n’était pas nouveau puisqu’on utilisait déjà énormément l’électronique. La signature électronique pour sécuriser nos actes, que ce soit les mandats, les compromis, tout ce qui doit être signé… on peut le faire de manière électronique. C’est tout à fait légal. C’est tout à fait validé et c’est rentré dans les habitudes.

Ensuite, la visioconférence et tout ce qui est communication à distance. C’est utile pour maintenir une relation humaine.

Enfin, les visites virtuelles pour pouvoir sélectionner les biens. Les visites virtuelles sont essentielles puisque ça permet de voir des biens sans se déplacer, en évitant les risques, que ce soit vis à vis de la personne qui reçoit ou de celui qui se rend sur place. Les visites virtuelles sont essentielles pour ça. Pour sélectionner le bien. Mais le recours à la technologie a des limites. Tout simplement parce que quand on choisit un bien immobilier, que ce soit en vente ou en location, ce n’est pas anodin. Ça ne peut pas se faire que virtuellement. L’enjeu est essentiel : il s’agit d’habiter dans un endroit et l’on ne peut pas prendre une décision à la légère.

De même qu’on ne peut pas faire une estimation avec un algorithme. On sait qu’une estimation, c’est quelque chose qui doit se faire physiquement, tout simplement parce qu’il y a énormément de paramètres. Ne serait-ce que pour l’odeur, la luminosité… rien ne remplacera une visite humaine, que ce soit pour une estimation ou pour la décision d’achat. Le côté humain est essentiel. Donc, le recours à la technologie est extrêmement important, mais il a des limites.

Vous savez que Era veut dire : « Electronic Realty Associates ». Parce qu’à l’origine, il s’agissait de relier les agences immobilières par un moyen électronique. Alors évidemment, l’électronique est inscrit dans nos gènes depuis la création du réseau en 1971 aux Etats-Unis. Il s’agissait à l’époque de relier les agences immobilières par un fax. C’était la technologie de l’époque. Aujourd’hui, c’est l’internet. Donc on n’est pas du tout pris au dépourvu par cette situation. On s’adapte. La technologie était déjà très importante dans l’immobilier. Elle devient encore plus important et elle permet de nous adapter à cette situation.

Les leçons humaines de la crise ?

D’abord, aucun consultant-formateur ERA France (qui sont 12 en France et qui ont pour mission d’aider les agences à être performantes) n’a été mis au chômage partiel pendant cette période de confinement sanitaire. Nous avons voulu garder un lien humain avec nos franchisés et nos collaborateurs.

Nous en avons profité pour faire énormément de formation à distance. Nous avons mis en place tout un panel de formation à distance. Nous avons eu 6.500 interventions de formation à distance. Nous avons rédigé énormément de fiches. Toutes nos formations sont dispensées ou dispensables sous forme électronique. Même ceux qui nous rejoignent depuis la fin de la période de confinement, sont en formation à distance. Donc, humainement, nous nous sommes adaptés et le lien humain peut tout à fait continuer. Il est essentiel. Il a perduré pendant toute cette période de crise vis à vis de nos franchisés, vis à vis desquels nous avons été très proches. Il continue vis à vis des gens qui nous rejoignent et cela ne va pas s’arrêter.

L’humain est absolument essentiel. Quand un client vous confie un mandat, qu’il vous fait confiance, ce n’est pas uniquement un algorithme, c’est qu’il pense que vous allez avoir la compétence et la motivation qui va lui permettre d’arriver au succès.

La reprise chez ERA ?

« Ça bouillonne, ça bouillonne ». C’est une bonne surprise, la reprise est très intense. C’était un peu prévisible dans la mesure où le besoin immobilier est resté latent pendant toute cette période de confinement, qui n’a pas pu s’exprimer. Nous en saurons plus dans les prochaines semaines, dans les prochains mois, pour savoir si on est toujours dans la même tendance. Donc jusqu’ici, tout va bien. Énormément d’estimations. Les agences sont toutes en action. Il y a même des recrutements ! Nous recherchons des collaborateurs.

Quel regard portez-vous sur l’action en justice initiée par le CSN contre la FNAIM ?

Je pense que ce n’est pas utile. Les notaires sont nos amis, nos alliés, ils sont incontournables dans la transaction et nous n’avons pas besoin de nous fâcher avec eux. Ce procès est un mauvais procès. L’identification VESTA, nous la soutenons depuis le début. Il ne s’agit pas, évidemment, de mener une confusion vis à vis des notaires, qui restent incontournables puisque ce sont des officiers ministériels. Donc, il n’y a vraiment pas de risque de confusion des genres. C’est pourquoi je ne comprends pas trop cette attitude. VESTA est soutenue par toute la profession, elle a l’aval des autorités… Donc je ne comprends pas trop l’attitude du notariat. Nous devons plutôt nous concentrer pour travailler ensemble plutôt que mener une petite guerre qui ne repose sur rien, qui est motivée par une crainte infondée. Je pense qu’il faut se parler. Je pense qu’il faut communiquer et qu’il faut arrêter cette déperdition d’énergie qui nuit à tout le monde.

Le Fil d’Ariane · Immobilier : l’après Covid-19
Par MySweet Newsroom