Crédit immobilier : Pas d’assouplissement des recommandations du HCSF alors que les refus de dossiers de prêts explosent

Le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) a rappelé sa recommandation du 20 décembre 2019 en matière d’octroi de crédit recommandation (taux d’endettement inférieur à 33 % et durée de prêt limitée à 25 ans) alors que les professionnels du secteur espéraient un assouplissement de celle-ci.

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Lors de sa réunion mensuelle, le HCSF a réaffirmé ses recommandations du 20 décembre 2019 en matière d’octroi de crédit et ce, alors que la part des dossiers refusés a doublé cette année. En 2020 elle atteint 10,7 %, contre 5,5 % en 2019.

Le HCSF maintient sa recommandation de fin 2019 sans assouplissement…

Vousfinancer regrette qu’il n’y ait pas eu d’assouplissement afin de laisser davantage de latitudes aux banques d’apprécier le risque et de financer des acheteurs potentiels avec un reste à vivre suffisant. « Nous aurions souhaité que la part de flexibilité accordée aux banques passe de 15 à 30 % de leur production afin de leur laisser apprécier le risque et accorder au cas par cas davantage de crédits à des emprunteurs dont la situation financière et professionnelle le permet avec un reste-à-vivre suffisant », commente Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer.

De plus en plus de dossiers de crédit refusés

Parmi les emprunteurs qui ont vu leur crédit refusé en 2020, 37 % sont des primo et 26 % des investisseurs locatifs. En outre, sous l’effet de l’impact des recommandations, les investisseurs locatifs ne représentent plus que 11 % des dossiers financés cet été contre 26 % durant l’été 2019. Pourquoi ? « Outre les primo-accédants, les investisseurs sont fortement impactés par les recommandations : souvent propriétaires de leur résidence principale, ils dépassent facilement 33 % d’endettement. Et pour maximiser l’effet levier du crédit, ils empruntent souvent sans apport et sur des durées longues » explique Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer.

Les investisseurs pénalisés

Les recommandations excluent ainsi les acheteurs qui sont dans une optique d’investissement et qui ont représenté 27 % des acheteurs en 2019. Or 60 % du parc locatif appartient à des bailleurs privés. « Nous avons besoin d’investisseurs privés pour permettre aux Français qui souhaitent rester locataires – ou ne peuvent pas acheter – d’avoir une offre de bien suffisante pour maintenir peu d’inflation sur les loyers. Alors que la préparation de leur retraite est l’une de leurs préoccupations majeures, ces recommandations et leurs conséquences vont priver les Français d’un revenu complémentaire pour lequel ils bénéficient en outre de l’effet levier du crédit », analyse Sandrine Allonier.

Par ailleurs, dans le cadre du plan de relance, il est contreproductif de pénaliser le secteur de la construction, indirectement touché par ces recommandations, car la plupart des banques financent désormais les achats dans le neuf (Vefa ou construction) uniquement sur 23 ans + 2 ans de différé, contre 25 ans + 2 ans en 2019, ce qui limite la capacité d’emprunt et accroit les refus…

 

Par MySweet Newsroom
Nous aurions souhaité que la part de flexibilité accordée aux banques passe de 15 à 30 % de leur production afin de leur laisser apprécier le risque et accorder au cas par cas davantage de crédits à des emprunteurs dont la situation financière et professionnelle le permet avec un reste-à-vivre suffisant.
Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer