Immobilier et crise sanitaire : La hausse des prix se poursuit sur fond de pénurie de logements

En France, devenir propriétaire coûte de plus en cher. Et deux confinements (bientôt trois ?) n’y auront rien changé ! Problème : la pénurie de biens n’arrange rien et entretien la hausse des prix !

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« Nous vivons un moment particulier : aujourd’hui, seuls 34% des vendeurs jugent que c’est le bon moment pour vendre (selon une étude SeLoger menée en novembre 2020). Cette pénurie de biens qui s’installe contribue à entretenir la hausse du prix de l’immobilier en France. À cette raréfaction de l’offre fait écho une mutation de la demande, tant du côté des acquéreurs (de plus en plus aisés) que des logements ciblés (de plus en plus coûteux) », explique Séverine Amate, Porte-parole du Groupe SeLoger.

Des prix immobiliers dont la hausse persiste à accélérer !

Sur les douze derniers mois, le prix de l’immobilier hexagonal accuse ainsi une hausse annuelle de 6,6 %, contre + 4,7 % en 2019 et + 3,5 % en 2018. Comme le fait remarquer Michel Mouillart, « pour retrouver une progression aussi rapide, il faut remonter à septembre 2011, lorsque le bénéfice du PTZ dans l’ancien avait fait bondir la demande et déséquilibré le marché». Le porte-parole du baromètre LPI-SeLoger précise, en outre, que le « rythme de la hausse est particulièrement marqué sur le marché des maisons, avec + 7.5 %, contre + 5.3 % en 2019 et + 3.5 % en 2018 ».

Bon à savoir : Le prix au m² en France atteint 3 687 € au terme d’une hausse de 6,6 % sur 1 an (Source : Baromètre LPI-SeLoger / janvier 2021).

Une demande immobilière qui change de visage

Si elle a ébranlé le marché de l’immobilier, en le figeant lors du premier confinement puis en le ralentissant lors du second, force est de constater que la crise sanitaire n’a nullement empêché la course folle à laquelle se livrent les prix des logements dans l’hexagone. Pour autant, il est intéressant de constater qu’un changement s’est opéré. D’une part, l’offre qui venait déjà à manquer avant la crise sanitaire s’est encore raréfiée. D’autre part, la demande – qui reste plus forte que jamais – a changé de visage. Comme l’explique Michel Mouillart, la demande s’est déplacée sur des « produits de meilleure qualité et de localisation plus recherchée ». En effet, le durcissement des conditions d’octroi des crédits immobiliers et l’exclusion du marché des ménages modestes, qui s’est ensuivie, ont clairement conduit à une surreprésentation des ménages à fort pouvoir d’achat immobilier.

« Rien, dans les évolutions récentes, n’annonce un fléchissement du rythme de la hausse », explique Michel Mouillart.

Une hausse des prix immobiliers qui s’étend aux marchés de périphérie

La hausse du prix de l’immobilier se diffuse intensément à l’ensemble du territoire, à commencer par les marchés situés en périphérie des grandes villes. « Sur l’ensemble des métropoles, les augmentations des prix des appartements anciens ont été plus rapides qu’avant le 1er confinement et elles ont résisté au 2nd. La pression de la demande n’a donc pas été altérée par la crise sanitaire et (…) les tensions se sont largement diffusées dans les communes adjacentes », relève Michel Mouillart.

Les marges de négociation font profil (très !) bas

À mesure que le marché de l’immobilier se tend, les marges de négociation rétrécissent. « La pénurie de biens disponibles à la vente a renforcé la concurrence entre des acheteurs qui ne négocient plus les prix proposés », constate Michel Mouillart. Jugez plutôt, elles s’établissent, en moyenne, à 3,6 % du prix de vente affiché pour les appartements et à 4,4 % pour les maisons.

Par MySweet Newsroom
Rien, dans les évolutions récentes, n'annonce un fléchissement du rythme de la hausse !
Michel Mouillart, porte-parole du Barmètre LPI-SeLoger