« Château, manoir, gentilhommière… Le marché se porte bien », Olivier de Chabot (Groupe Mercure)

Olivier de Chabot, directeur du groupe Mercure est l’invité d’Ariane Artinian.

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Olivier de Chabot, directeur du groupe Mercure dresse l’état des lieux du marché de l’immobilier patrimonial au micro d’Ariane Artinian.

Mon Podcast Immo : Comment se porte le marché de l’immobilier de prestige dans ce moment charnière ?

Olivier Chabot : Il se porte très bien. Nous terminons la troisième année post-covid sur les chapeaux de roues. À ce jour, nous sommes assez peu impactés par rapport à la hausse des taux d’intérêt et la capacité d’emprunt des acquéreurs. Par contre, nous aurons un atterrissage plus compliqué lié à la hausse des matériaux et à la restauration des grandes propriétés.

Mon Podcast Immo : Quel est le produit type que l’on trouve chez Mercure et pour quel prix ?

Olivier Chabot : C’est un bien immobilier patrimonial, que ce soit un château, un manoir, une gentilhommière, un hôtel particulier. Nous sommes sur le créneau de la belle pierre qualitative, pas forcément ancienne – il peut s’agir d’une maison d’architecte contemporaine avec des matériaux de qualité. Après, on est dans le beau, dans le rêve.

Concernant le prix, tout dépend de la localisation du bien évidemment. La moyenne se situe entre 500 000 et 1,5 million d’euros pour 80 % des ventes. Un beau bien immobilier en France démarre à 450 000 euros en Bourgogne ou dans la Creuse, par exemple, et peut monter jusqu’à 20 ou 30 millions.

Mon Podcast Immo : Par quoi a été boosté ce marché ?

Olivier Chabot : Il a été boosté par le premier confinement qui a été traumatisant et qui a poussé des personnes à aller chercher de l’espace et de la sérénité, sans forcément être amateur de belles pierres. Cette clientèle était davantage tournée vers de belles maisons de campagne rénovées.

Mon Podcast Immo : Ces ventes se sont-elles effectuées à des prix stabilisés et où en est-on aujourd’hui ?

Olivier Chabot : Avec les crises de 2008 et 2013, le marché rural avait quasiment perdu 30 % ces dix dernières années. Il revient à ses niveaux en regagnant 15 à 20 %, mais nous n’avons pas retrouvé les grandes heures de 2000 et 2005. Si les autres marchés (urbain, montagne, bords de mer) explosent, il y aura forcément un effet d’accompagnement pour le marché rural.

Mon Podcast Immo : La crise énergétique a-t-elle un effet sur votre clientèle ?

Olivier Chabot : Conjoncturellement, cela fait réfléchir. J’ai l’habitude de dire qu’avoir froid dans un château, ce n’est pas une fatalité. Il ne faut pas oublier que 80 % des châteaux ont changé de mains dans les vingt-cinq dernières années, et ce qu’ont accepté les propriétaires de l’époque ils ne l’accepteraient pas aujourd’hui. Aujourd’hui, après le tout pétrole, nous avons l’innovation technologique (géothermie, panneaux solaires, bois). Ces propriétés sont entourées d’une surface foncière qui permet de les chauffer plus que correctement grâce au bois, sans compter les travaux de rénovation qui ont beaucoup évolué. Pour moi, c’est davantage la fiscalité (taxe foncière) de ces propriétés qui interroge. Il faut trouver un équilibre entre les plus et les moins.

Par Ariane Artinian