Bouygues engrange des commandes dans l’immobilier et réoriente sa stratégie avec Equans

Bouygues commence 2023 avec un carnet de commandes rempli à un « niveau historique » dans son coeur de métier, la construction et le BTP, et réoriente sa stratégie vers la gestion énergétique des bâtiments après l’intégration à grands moyens d’Equans en 2022

Batiment avec le logo Bouygues Immobilier

© adobestock

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Le conglomérat du BTP, des médias et des télécoms a enregistré en 2022 un bénéfice net en recul de 13,5% à 973 millions d’euros, mais le bénéfice opérationnel a progressé de 16,38% à 2 milliards d’euros.

Le bénéfice net est en recul car il se trouve lesté de 90 millions d’euros de coûts exceptionnels liés notamment à des frais d’opérations de fusions-acquisitions concernant l’énorme rachat du groupe de services techniques Equans à Engie l’an passé, et à des frais liés au projet de mariage entre TF1 et M6, finalement avorté en septembre.

Ces résultats sont à comparer à une base favorable en 2021 qui intégrait des plus-values de cessions de data-centers et des cessions d’actions d’Alstom.

Malgré la guerre en Ukraine, l’inflation et l’envolée des taux d’intérêts, l’activité est restée soutenue dans la quasi-totalité des métiers.

Le chiffre d’affaires global s’est inscrit en hausse de 18% à 44,3 milliards d’euros, en progression surtout à l’international (+34%).

« La croissance est tirée par l’intégration d’Equans, par Colas et la construction, et dans une moindre mesure par les télécoms« , relèvent les analystes d’Oddo dans une note.

Seul Bouygues immobilier a vu son chiffre d’affaires baisser (-4%), dans un marché « globalement attentiste », selon le communiqué du groupe.

Le chiffre d’affaires de la division « construction et services » s’est, lui, établi à 30,5 milliards d’euros, en hausse de 9%, essentiellement porté par Colas.

Fin décembre 2022, le carnet de commandes de la construction et des services était « en hausse de 2% à 33,8 milliards d’euros, un niveau historique », s’est félicité le groupe.

La branche construction enregistre une progression des ventes de 3% à 13,17 milliards d’euros et offre « une bonne visibilité » avec un « haut niveau de carnet de commandes » de 20,6 milliards d’euros.

Intégration d’Equans

Pour la suite, « dans un environnement instable, marqué par l’inflation, la hausse des taux d’intérêt et la volatilité des devises, Bouygues vise pour 2023 un chiffre d’affaires proche de celui de 2022, et une augmentation du résultat opérationnel courant de ses activités (ROCA) », a indiqué le groupe riche de 196.000 collaborateurs.

Côté Bouygues Telecom, l’activité commerciale est « restée dynamique », avec des ventes en hausse de 4% et la conquête de 449.000 nouveaux clients mobiles et 674.000 dans la fibre (FTTH). Au total, le parc mobile et fibre compte 19,9 millions de clients.

Dans l’autre vitrine du groupe, TF1, le bénéfice net a reculé de 21,8% en 2022, à 176 millions d’euros, malgré une progression de ses ventes de 3% et les bonnes performances publicitaires durant la Coupe du monde de football. L’année aura été ternie par le mariage raté de TF1/M6 à cause des concessions demandées par l’autorité de la concurrence.

A 6,6 milliards d’euros, la reprise d’Equans et de ses 70.000 salariés, est le plus gros rachat de l’histoire de Bouygues. Elle « nous positionne dans une nouvelle dynamique de croissance », et « significative » a commenté Olivier Roussat, directeur général du groupe lors de la présentation des résultats.

En 2022, Equans, intégré à la branche Bouygues Energies et Services en octobre, aura contribué pour 3,8 milliards d’euros au chiffre d’affaires global. Son chiffre d’affaires annuel est de l’ordre de 13,8 milliards.

Bouygues vise « une légère croissance de son chiffre d’affaires en 2023 et 2024 », avant une « accélération » en 2025.

Avec des services techniques allant de la gestion de l’énergie dans les bâtiments à la sécurité-incendie en passant par la ventilation, climatisation, chauffage ou le numérique, ce rachat doit permettre à Bouygues d’accélérer dans le secteur porteur des services à la transition énergétique.

Avant l’acquisition, la division « construction et services » pesait 75% dans l’activité du groupe (dont 10% pour les services).

L’intégration d’Equans déplace « son centre de gravité » vers une activité « beaucoup plus orientée vers ce sujet des énergies et services », a souligné M. Roussat. Un secteur amené à peser désormais pour un tiers du portefeuille d’activités (48% pour la seule construction), selon les projections.

Par MySweetImmo avec AFP