Immobilier : Le secteur de l’entretien-amélioration à son tour dans l’impasse
Au 1er trimestre 2024, la croissance des travaux de performance énergétique est en perte de vitesse. Ce ralentissement impacte l’activité en entretien-amélioration, qui enregistre son premier recul en glissement annuel depuis la crise sanitaire (-0,5 %).
Selon la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB) qui publie sa Note de conjoncture du 1er trimestre 2024, l’activité des entreprises artisanales du bâtiment diminue de 1,5 % en volume par rapport au 1er trimestre 2023. Les chiffres mettent en évidence un ralentissement de la baisse de la construction neuve ainsi qu’un premier repli en glissement annuel du volume d’activité en entretien-amélioration qui portait jusqu’à présent la croissance du secteur. Le niveau des carnets de commandes continue de baisser (13 jours de moins qu’un an auparavant) et les besoins en trésorerie concernent une part plus importante des entreprises ce trimestre (5 points de plus qu’à fin 2023).
Bien que la construction neuve enregistre un recul moins rapide ce trimestre qu’au trimestre précédent (-3,5 % contre -4,5 % au 4e trimestre 2023), elle continue de fortement pénaliser l’activité du secteur et aucun élément ne laisse présager un retournement prochain de la tendance.
Une perte de vitesse de la croissance des travaux de performance énergétique
Les chiffres relatifs à l’activité en entretien-amélioration confirment le bien-fondé du combat mené par la CAPEB pour faire évoluer les modalités du dispositif MaPrimeRénov’ et l’importance des mesures annoncées par les Ministres de la Transition écologique et du Logement le 8 mars dernier. En effet, ce premier trimestre 2024 a connu un premier repli de l’activité en entretien-amélioration, en glissement annuel (-0,5 %) après trois trimestres de stagnation. Ce repli s’explique tout particulièrement par la perte de vitesse de la croissance des travaux de performance énergétique (+ 0,5 %, contre + 1,5 % au trimestre précédent). Il était donc temps d’agir. Les mesures qui entreront en application le 15 mai constituent une étape indispensable pour relancer l’activité et la réalisation de travaux de rénovation énergétique par les particuliers en 2024.
Une solution : rendre le dispositif MaPrimeRénov’ pérenne
L’enjeu désormais est de travailler à la pérennité de l’optimisation du dispositif MaPrimeRénov’ pour permettre la réalisation effective de rénovations d’ampleur en grand nombre que la CAPEB appelle de ses vœux. Elle porte ainsi avec détermination l’instauration d’un parcours de travaux sur plusieurs années qui s’appuierait notamment sur la mise en œuvre d’aides bonifiées au fur et à mesure de la réalisation des travaux.
Des mesures similaires pourraient s’avérer tout aussi pertinentes pour stimuler le marché de l’accessibilité des logements. Un pan majeur de l’activité en entretien-amélioration des artisans du bâtiment qui représente un enjeu sociétal tout aussi crucial que la rénovation énergétique pour l’enjeu environnemental. Rappelons en effet qu’à l’horizon 2050, un tiers de la population française aura plus de 60 ans et que 85 % des séniors désirent vieillir chez eux.
Sans compter le levier que représente l’activité de rénovation pour parvenir à créer un choc d’offres de logements ambitionné par le Gouvernement. Assurer les conditions pour que la croissance du secteur de l’artisanat du bâtiment puisse s’épanouir à la hauteur de son potentiel d’activité, c’est garantir aux Français demain de vivre mieux et plus longtemps dans des logements décarbonés et accessibles.
Les logements à rénover et ces rénovations ne se feront pas sans les entreprises artisanales du bâtiment
« Ce premier recul de l’entretien-rénovation confirme ce que nous avions prédit et craint. Les mesures obtenues par la CAPEB le 8 mars dernier devraient permettre d’endiguer ce recul. Donnons-nous les moyens de ne plus nous retrouver dans la situation d’impasse, que nous avons connue, en travaillant dès maintenant la concrétisation du parcours de travaux pour 2025. Les défis qui reposent sur l’activité en entretien-amélioration sont nombreux et cruciaux pour notre société : satisfaire les besoins des Français en logement, accélérer la rénovation énergétique et l’accessibilité des logements. Il y a des millions de logements à rénover et ces rénovations ne se feront pas sans les entreprises artisanales du bâtiment. J’en appelle au Gouvernement à poursuivre la mise en œuvre de dispositifs qui leur donnent la possibilité de répondre à ce potentiel colossal d’activité», conclut Jean-Christophe Repon, président de la CAPEB.