Restrictions aux locations de meublés de tourisme: « Une décision qui va dans le bon sens », Arnaud Hacquart

Arnaud Hacquart, président d’Imodirect, salue la décision du conseil communautaire de la Vallée de Chamonix-Mont-Blanc qui a voté à l’unanimité une délibération visant à mettre en place des restrictions aux locations de meublés de tourisme.

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Arnaud Hacquart, président d’Imodirect

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Le conseil communautaire de la Vallée de Chamonix-Mont-Blanc, qui rassemble les communes de Chamonix, Les Houches, Vallorcine et Servoz, toutes quatre classées « zones tendues » depuis août 2023, a voté à l’unanimité une délibération visant à mettre en place des restrictions aux locations de meublés de tourisme afin d’enrayer la flambée des prix et favoriser le logement permanent.

Du bon sens …

C’est une décision de bon sens, qui doit inspirer une politique d’harmonisation au niveau national et doit donc trouver écho dans d’autres zones tendues. Depuis des années, un nombre incalculable de logements tombe dans l’eldorado de la location saisonnière au détriment d’une offre de logement pérenne – et ô combien nécessaire – pour nos concitoyens.

… mais il faut aller plus loin

Il est nécessaire d’aller plus loin, et il est urgent de réaligner au niveau national l’ensemble des règles entre les locations saisonnières et les locations « classiques », vides ou meublées. Cela doit bien entendu concerner les règles fiscales, qui incitent aujourd’hui à mettre son logement en location courte durée – un non-sens total –, mais également les règles liées à la location : normes concernant les DPE, nécessité d’un « Permis de louer », encadrement et plafonnement des loyers, etc.

L’idéal serait bien évidemment de maintenir le rythme de la rénovation énergétique pour le bien de tous et d’alléger la pression fiscale pour redonner le goût à l’investissement locatif.

Car, en plus de rendre certains marchés inaccessibles pour ceux qui y résident, cette envolée des locations saisonnières se fait également au détriment des hôtels et donc de l’emploi. Une location « Airbnb » ne fait que rarement travailler des salariés contrairement à l’hôtellerie.

Les marchés immobiliers rongés par les location Airbnb

Cette situation se vérifie bien entendu dans les zones touristiques comme la montagne, les bords de mer, les grandes villes, mais également de plus en plus dans les villes moyennes, qui voient leurs marchés immobiliers rongés petit à petit par le phénomène des locations courtes durées.

Le risque est réel de nous retrouver d’ici quelques années avec un marché immobilier totalement détourné de son objectif premier, garantir une offre de logement suffisante et pérenne aux actifs et aux habitants, ce qui aurait un impact majeur sur notre cohésion et notre économie. Il est donc urgent de réorienter les politiques publiques afin d’inciter l’investissement locatif longue durée.

Par MySweetImmo