Baromètre des prix immobiliers LPI – IAD : une hausse générale à fin avril 2025 à confirmer
Sur toute la France, les prix immobiliers progressent de 0,7% sur un an, contre 4,6% en avril 2024 en glissement annuel selon le baromètre d’avril 2025 de l’Observatoire des prix immobiliers – IAD. Cette reprise s’observe aussi bien pour les appartements que les maisons.

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Sur un marché déstabilisé par une insuffisance persistante de l’offre de logements anciens, les vendeurs révisent résolument leurs ambitions de prix à la hausse. D’ailleurs, les prix immobiliers affichés progressent très rapidement. « Au cours des trois derniers mois, ils ont ainsi progressé de 1,5% sur l’ensemble du marché : + 1,4% pour les appartements et + 1,6% pour les maisons, relève l’Observatoire des prix immobiliers – IAD. Au total, pour l’ensemble du marché, l’augmentation est de 0,7 % sur un an. Il y a un an à la même époque, les prix étaient en recul de 4,6%, en glissement annuel« .
Prix immobiliers : une amélioration amorcée depuis la fin du printemps 2024
Le retournement de la courbe des prix s’est amorcé dès la fin du printemps 2024. Et la dynamique du marché s’est progressivement transformée sur l’ensemble du territoire. “Pour autant, la fonte de la primo accession déclenchée par le rationnement du crédit décidé par la Banque de France n’avait pas bénéficié du recul des prix. Et elle ne devrait pas non plus tirer avantage de la reprise du marché”, précise LPI-IAD.

La hausse des prix des logements anciens se généralise partout sur le territoire. Ainsi, sur un an, les prix des appartements augmentent de 5,4% en moyenne dans 53% des villes de plus de 40 000 habitants. L’augmentation est même à deux chiffres dans 16 villes. Parmi elles : Angoulême, Calais, Meaux ou Quimper. Et cette progression des prix concerne maintenant la moitié des grandes villes de plus de 100 000 habitants. Du côté des maisons, la moitié des villes connaissent une hausse de 6,7% en moyenne. Dans 23 villes comme Caen, Limoges, Saint-Etienne, Toulouse, elle dépasse même les 10%.
La hausse des prix immobiliers concernent plus la Province que l’Ile-de-France
Dans son rapport, le baromètre LPI-IAS souligne que les augmentations des prix sont toujours plus fréquentes en Province qu’en Ile de France. Sur le marché des appartements, elles se constatent dans 63% des villes de Province (+ 6,1% en moyenne) contre 34 % des villes en Ile de France (+ 3,1% en moyenne), bien qu’elle s’élève rapidement de mois en mois. Sur le marché des maisons, les hausses s’observent en Province dans 53% des villes (+ 6,4 % en moyenne) et 43% des communes en Ile de France (+ 7.3 % en moyenne).

La hausse des prix immobiliers concerne aussi le marché du neuf. “Progressivement, les ventes de logements neufs se redressent, aussi bien sur le marché des maisons individuelles que sur celui des appartements, constate le LPI-IAD. La demande bénéficie encore de l’amélioration des conditions de crédit et surtout de l’élargissement d’une offre bancaire particulièrement attentive au rétablissement de ce marché. En outre, dans le même temps le retour d’accédants à la propriété plus aisés alimente le redressement des ventes.”
Vers un rétablissement de l’immobilier neuf ?
L’augmentation des prix des logements neufs bénéficie de ce renouveau du marché. Ainsi depuis le début de l’année, la hausse s’inscrit dans le paysage : au cours des trois derniers mois, les prix ont augmenté de 0,6%, aussi bien sur le marché des maisons individuelles que sur celui des appartements. Aussi, après plus d’une année de recul, les prix des logements neufs se redressent donc rapidement. “La mise en œuvre des mesures de relance de la construction neuve décidées par la Ministre du Logement va maintenant permettre à la demande de réaliser plus facilement ses projets immobiliers. Et la remontée des prix des logements neufs va encore se renforcer« , estime Michel Mouillart, professeur d’Economie, FRICS, et porte-parole du baromètre LPI-IAD.

Mais prudence, cette reprise est fragile et reste à confirmer. En effet, pour le LPI, “le ralentissement de la croissance économique, la remontée du chômage et la fragmentation de la vie politique nationale alimentent le renforcement des incertitudes, risquant de paralyser les décisions des agents économiques. D’ailleurs, la dégradation de l’environnement économique international vient donner raison à ces inquiétudes.” Depuis le début de l’année, la demande de crédit des ménages faiblit donc et les intentions d’achat de logements sont moins nombreuses.
Des ventes immobilières en repli sur le premier trimestre 2025
Pourtant, les achats de logements anciens réalisés par des particuliers au cours du 1er trimestre ont progressé de 7,5%, en glissement annuel, selon le LPI-IAD. Et sur un an, l’activité est en augmentation de 6,5%, alors qu’à la même époque en 2024, les ventes reculaient de 21,8 %. Sauf qu’en glissement trimestriel, sur les trois premiers mois, les cessions de biens baissent de 1,1%. “Certes, la fin de l’année 2024 avait été exceptionnelle, mais après un bon début d’année 2025, la baisse des taux des crédits immobiliers devient moins rapide, estime le baromètre LPI-IAD. L’amélioration des conditions
de crédit n’est donc plus suffisante pour compenser l’impact négatif de la hausse des prix
des logements anciens sur la solvabilité de la demande”.

En outre, le nombre de prêts bancaires accordés est encore de 26% inférieur à son niveau moyen des années 2016-2019, alors que 85% des achats de logements anciens ont recours au crédit immobilier. « Aussi, même si un retournement de conjoncture paraît peu probable sur le marché de l’ancien, ce dernier ne devrait pas bénéficier d’une nette amélioration de son activité, à l’avenir« , conclut le baromètre.

