5,4 millions d’euros de dommages et intérêts pour avoir effacé….des graffitis !

Une amende colossale vient d’être infligée au propriétaire d’un immense monument industriel à New-York, dont la façade était recouverte de graffitis. Les artistes l’ont attaqué pour avoir recouvert leurs oeuvres de peinture blanche.

© adobestock

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L’histoire débute en 2013, lorsque le propriétaire d’un gigantesque bâtiment industriel décide de repeindre sa façade, d’un blanc immaculé. L’immeuble, baptisé « 5pointZ »et situé dans le quartier de Long Island, à New-York aux Etats-Unis, abritait auparavant une usine de compteurs à eau. Une nouvelle fraîcheur réalisée en pleine nuit, avant la destruction totale du bâtiment, survenue en 2014. A la place de l’immeuble, trônent désormais deux grandes tours renfermant des logements de luxe.

« La Mecque du graffiti »

Seulement voilà, les 20 000 m2 avaient été investis par bon nombre de street artistes, qui recouvraient la façade de leurs oeuvres multicolores depuis de longues années. Coeur vibrant du hip-hop et du street-art, « 5pointZ » était surnommé « La Mecque du graffiti ». Et ce n’était pas pour déplaire à Jerry Wolkoff, le propriétaire des lieux, qui avait initialement donné son accord pour accueillir les artistes sur les murs de son domaine. Des touristes du monde entier affluaient dans cet endroit, pour admirer les oeuvres bombesques, d’artistes plus ou moins connus dans le milieu du street art. Ces derniers ont tenté pendant un an de sauver le bâtiment, en lançant des pétitions, et allant même jusqu’à envisager de racheter le bâtiment. Mais c’était peine perdue face aux ambitions du propriétaire. Après avoir découvert au petit matin le bâtiment repeint, et leurs peintures disparues, 21 artistes décident de porter plainte contre le propriétaire, pour avoir enfreint le « Visual Artists Rights Act », la loi qui protège les droits des artistes.

Verdict : le street art est un art à protéger.

C’est seulement le 12 février dernier que la justice américaine rend sa décision. D’après elle, le geste du propriétaire Jerry Wolkoff, qui consistait à repeindre le bâtiment, était illégal. Puis, le montant des dommages et intérêts a été calculé et le verdict est implacable : le propriétaire des lieux est condamné à verser en tout 6,75 millions de dollars, soient 5,4 millions d’euros, au collectif de 21 artistes rassemblés. En effet, les oeuvres recouvertes ont été considérées par le juge comme de vraies oeuvres d’art, qui méritaient d’être protégées, et ce, même si elles ont été réalisées sur la propriété d’autrui, une première aux Etats-Unis.

Par MySweet Newsroom