Nicolas Hulot décide de quitter le gouvernement

Le ministre de la Transition écologique et solidaire a décidé, à la surprise générale, de démissionner sans avoir prévenu au préalable le président de la République.

 0

Coup tonnerre au gouvernement ! Alors qu’il était l’invité de la matinale de France Inter, le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot a pris tout le monde de court en annonçant qu’il quittait le gouvernement. « C’est la décision la plus douloureuse que j’ai eu à prendre », confessait sur les ondes le désormais « ex » ministre. Une décision prise sans en avoir discuté au préalable avec le président de la République et le Premier ministre.

Interviewé par Nicolas Demorand et Léa Salamé, Nicolas Hulot a confié son incompréhension face à l’apathie générale sur le climat et la protection de la biodiversité : «  Nous assistons à la gestation d’une tragédie bien annoncée dans une forme d’indifférence ». Lassé de voir l’écologie « reléguée en dernière position », l’ancien ministre de la Transition écologie a préféré retrouver sa liberté d’action en quittant définitivement le champ politique.

En déplacement à Copenhague, le président de la République a réagi à l’annonce de la démission de Nicolas Hulot : « C’est une décision personnelle qu’il a prise. Si j’ai choisi Nicolas Hulot il y a quinze mois, c’est parce qu’il est un homme libre. Je souhaite pouvoir toujours compter sur son engagement d’homme libre et convaincu. Ce que nous avons à bâtir c’est une société du XXIe siècle pour vivre avec une alimentation saine dans un environnement sain. C’est un combat sur le long terme. Un combat qui ne se fait pas du jour au lendemain », soulignait Emmanuel Macron.

Un chantier en suspens

L’ancien ministre s’était confronté, en novembre dernier, au secteur immobilier via une série de mesures qu’il souhaitait mettre en place dans le secteur et qui seront, dès demain, sur le bureau de son successeur dont on ignore tout. Parmi ces grands chantiers à venir, on peut citer la mise en place d’un bonus-malus lors des transactions immobilières. La mesure consistait à récompenser ou pénaliser les propriétaires qui rénovaient ou pas leur logement avant de le vendre.

Elle aurait pris la forme d’une modulation de la taxe foncière ou des droits de mutation en fonction des résultats du diagnostic de performance énergétique. Un outil que le ministre souhaitait améliorer et rendre plus fiable afin de s’en servir pour sa réforme. Mais près d’un an après l’annonce de ce projet, rien ne semble avoir évolué, et avec la démission de Nicolas Hulot, il est fort à parier que l’idée d’un bonus-malus dans l’immobilier demeure dans l’un des cartons de l’ancien ministre de la Transition énergétique.

Par Ludovic Clerima