La taxe foncière augmente dans 13 000 communes

Pour compenser la disparation prochaine de la taxe d’habitation, les collectivités publiques n’hésitent pas à recourir au levier de la taxe foncière.

 0

Les craintes des propriétaires seraient-elles avérées ? A l’annonce de la fin prochaine de la taxe d’habitation pour 80 % de la population, nombre de particuliers et spécialistes de l’immobilier craignaient que la perte de cet impôt face grimper la taxe foncière. L’hypothèse semble se vérifier selon les résultats de l’observatoire des taxes foncières de l’Union nationale des propriétaires. Près de 13 000 communes ont augmenté le montant de cet impôt.

Parmi les plus mauvais élèves on retrouve la ville de Nice dont la taxe aurait augmenté de 19 % en un an. « C’est le résultat de l’instauration d’un nouveau taux de 6,40 % au profit de la Métropole de Nice, alors que le taux de la ville n’a pas évolué », précise l’Unpi. Une information contestée par le maire de la ville, Christian Estrosi, interrogé par Europe 1. Villeurbanne arrive à la seconde place avec 10 % de hausse, suivie de Limoges et Mulhouse légèrement au-dessus des 4 %.

Sur la période 2012-2017, c’est Lille qui enregistre la plus forte hausse, avec 30,01 %, suivie par Créteil avec 19,12 % puis Nantes avec 19,09 %.

La multiplication des taxes additionnelles

L’observatoire note également qu’année après année de nouvelles taxes, liées à l’immobilier, apparaissent et viennent alourdir le poids de la fiscalité locale. C’est notamment le cas de la taxe spéciale d’équipement (Tase), créée en 2012 et déjà perçue par 18 000 communes ou de la taxe additionnelle spéciale annuelle (Tasa), instaurée dans le cadre de la loi de finances pour 2015 en Île-de-France « en vue de financer les dépenses d’investissement en faveur des transports en commun ». A cela s’ajoute la taxe Gemapi, conçue au profit d’intercommunalités qui exercent une compétence en matière de gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations, et perçue par une dizaine de villes en 2018. « L’UNPI dénonce la multiplication des taxes additionnelles à la taxe foncière. Même si elles sont drapées dans des taux en apparence minimes, ces taxes viennent incontestablement alourdir les taxes foncières et contribuer à leur augmentation », indique l’association.

Une hausse inquiétante de la fiscalité locale qui pourrait, selon l’Unpi, avoir à terme un impact sur la propriété immobilière.

Par Ludovic Clerima