À quoi ressembleront nos villes de demain ? ULI France esquisse une première ébauche

L’association ULI France organisait le 7 novembre sa conférence annuelle, à Paris. Les participants planchaient cette année sur « les nouvelles frontières du résidentiel », ou comment imaginer la ville de demain.

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Il ne sera pas question ici de tour végétalisée ni de gratte-ciel défiant les lois de la physique. En imaginant la ville de demain, l’association ULI France (Urban Land Institute) s’est attachée à analyser les modèles économiques qui façonnent les paysages urbains actuels, et à imaginer ceux qui semblent sur le point d’éclore. Entre co-living et résidences partagées, bienvenue dans la ville du futur.

Vers la fin des logements standardisés…

Forte de l’expertise de centaines d’acteurs de terrain, ULI France constate que les constructions neuves telles qu’elles sortent de terre aujourd’hui ne semblent plus avoir d’avenir. « La standardisation actuelle des logements ne correspond ni à un besoin, ni à une demande », assène Stéphane de Faÿ, directeur général de l’établissement public d’aménagement Bordeaux-Euratlantique.

Or, une fois ce constat posé, il reste encore à lui apporter une réponse. Celle-ci pourrait se trouver dans la communauté, que les acquéreurs valorisent de plus en plus. « Cette notion prend de plus en plus d’importance », concède Stéphane de Faÿ, qui confirme que les aménagements en cours dans la métropole bordelaise prennent largement en compte l’idée d’après laquelle les futurs acheteurs souhaiteront vivre dans des quartiers où il sera facile d’échanger, de se retrouver et de nouer des liens avec ses voisins immédiats.

… qui déboucherait sur des villes du co-living ?

Ce terme, très à la mode, semble donc répondre en tout point aux nouvelles demandes des acquéreurs particuliers. Schématiquement, il s’agit d’appliquer à l’échelle d’un immeuble, voire d’un quartier, les caractéristiques traditionnelles d’une colocation. Chaque habitant dispose ainsi d’un espace privé, comme une chambre et une salle de bain. Les espaces communs, en revanche, sont partagés entre les habitants de la communauté : cuisines, salles de séjour, bibliothèques, salles de sport, espaces de réception…

« Le co-living est en train de se développer en Europe, malgré quelques barrières culturelles, explique Claire Flurin, cofondatrice et directrice exécutive de Co-Liv. Entre les difficultés croissantes pour accéder au logement et la mobilité géographique qui ne cesse de croître, cela fait au moins deux raisons pour lesquelles le co-living se développe. Sans compter qu’aujourd’hui, nous préférons d’avantage avoir accès à quelque chose, plutôt que de posséder quelque chose ! » conclut-elle.

L’ensemble des acteurs présents à la conférence ULI s’accordent néanmoins à dire que le co-living doit encore dépasser plusieurs barrières avant de s’imposer définitivement dans nos villes. Les risques de communautés fermées et centrée sur un unique centre d’intérêt (religieux, alimentaire, politique…) peuvent ainsi faire basculer la démarche vers l’exact inverse de ce qu’elle entend représenter.

Enfin, on s’accorde à dire que le logement individuel classique tel que nous le connaissons restera la norme dans la ville du futur. Une norme qui devra tout de même cohabiter avec de nouveaux usages !

© Claire Flurin (à gauche) et Stéphane de Faÿ (cravate rouge) lors de la conférence annuelle d'ULI France
Claire Flurin (à gauche) et Stéphane de Faÿ (cravate rouge) lors de la conférence annuelle d’ULI France
Par Édouard du Penhoat