Les métropoles régionales de plus en plus attractives

Selon les dernières données de l’Insee, le phénomène de métropolisation s’accélère dans le pays. Au grand bonheur des capitales régionales.

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Les métropoles plus dynamiques que jamais

Selon les données de l’Insee portant sur le recensement de la population effectuée en 2018, ces derniers voient leur démographie grimper de 0,7 % sur un an. Nantes, Bordeaux, Rennes, Toulouse ou encore Lyon figurent parmi les villes qui attirent le plus. Leur population respective croît de près de 1% tous les ans. « Dans les villes de la métropole du Grand Paris, la situation est plus contrastée », indique Vincent Vallès du service recensement national de la population pour l’Insee. «Si la population augmente en 2018 de 0,3 %, cette hausse était en 2017 de 0,6 %. Il y a aujourd’hui plus de gens qui quittent ce territoire que de gens qui viennent s’y installer. Ce qui maintient la croissance démographique pour le Grand Paris, c’est à ce jour le nombre de naissances enregistrées sur le territoire. »

Entre 2011 et 2016, les 22 métropoles du pays ont vu leur population augmenter chaque année de 102 600 nouveaux habitants. Hors celle du Grand Paris, elles concentrent 18 % de la population pour une superficie de seulement 2 % sur le territoire. L’essentiel des Français résident toujours dans les communautés d’agglomérations (35 % de la population), ainsi que les communautés de commune (34 % de la population). Ces dernières occupent respectivement 19 % et 78 % du territoire français. « Au-delà de 30 minutes en voiture des métropoles, la dynamique démographique des communautés de communes s’essouffle », précise Vincent Vallès.

Une diagonale de plus en plus vide

Si la croissance démographique se concentre sur les métropoles, celles situées dans ce que l’on appelle « la diagonale du vide » ne cessent de perdre en population. « Il faut distinguer le nord de la France où, si le seuil de fécondité est toujours élevé. La plupart des jeunes quittent en masse ces villes pour aller vers la métropole la plus proche. Au sud, où ce sont essentiellement des lieux de retraite pour personnes âgées, le nombre de décès supplante celui des naissances », souligne l’analyste de l’Insee.

Reste qu’en 10 ans, le constat illustré dans la carte ci-dessous est bluffant. L’ensemble des villes qui traversent la France, du nord-est du pays jusqu’au sud du Massif central en passant par la Bourgogne, voient leur population décroître : « Les îlots de croissance se raréfient sur ces territoires (…) D’autres apparaissent dans une dynamique similaire. Elles se situent principalement en Normandie et dans le Centre-Val de Loire sur un axe Vimoutiers-Nogent-le-Rotrou, dans le centre de la Bretagne, dans les massifs alpins du Beaufortin et de la Vanoise et dans les massifs pyrénéens », indique l’Insee. Un phénomène dont les statisticiens ne savent pas s’il prendra fin un jour…

Par Ludovic Clerima