Un an après, les riverains de l’aéroport de Nantes toujours aussi inquiets

Le gouvernement a beau avoir abandonné le projet d’un aéroport à Notre-Dame des Landes, le sujet est loin d’être clos. Les riverains de l’aéroport actuel subissent toujours plus de nuisances.

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Le 17 janvier 2018, Édouard Philippe tranchait en quelques phrases un nœud de discorde vieux d’un demi-siècle : le Premier ministre annonçait l’abandon du projet d’un aéroport à Notre-Dame des Landes, en Loire-Atlantique. Plus d’un an après cette décision, le sujet est pourtant loin d’être enterré. Les riverains de l’aéroport actuel, Nantes-Atlantique, se disent excédés par l’augmentation du trafic aérien et des nuisances sonores.

Un croissance de 13 % en un an

Les chiffres ne mentent pas : avec 6 millions deux cent mille passagers en 2018, le trafic a augmenté de pratiquement 13 % en un an (12,94 %), d’après des résultats rapportés par le site spécialisé Air & Cosmos. Et c’est précisément cette forte hausse qui suscite la colère croissante des riverains de la piste. À Saint-Aignan de Grandlieu ou Bouguenais, le site 20 Minutes a recueilli des témoignages d’habitants, soit excédés par les nuisances sonores des avions qui décollent et atterrissent au-dessus de leur tête, soit inquiets de la pollution suscitée par ces appareils.

Pour se faire entendre, 600 personnes ont ainsi manifesté samedi 19 janvier dans les rues de Nantes, pour demander à l’État de transférer pour de bon l’aéroport ailleurs.

Seul un réaménagement est prévu

La Direction générale de l’aviation civile avait certes prévu que le trafic augmenterait à Nantes-Atlantique, mais elle ne tablait pas sur une hausse aussi rapide du nombre de passagers. Après l’abandon du projet de Notre-Dame des Landes, il est désormais prévu de réaménager la structure actuelle. Le gouvernement semble vouloir éviter de revivre le scénario des dernières décennies, et ne pas vouloir se lancer dans la création d’un nouvel aéroport de l’ouest français.

Le réaménagement de Nantes-Atlantique devrait coûter au bas mot 500 millions d’euros, d’après les calculs des services de l’État. Plusieurs associations rappellent que cette somme ne comprend ni l’indemnisation du Vinci, ni celle des riverains pourtant promise par le Premier ministre.

Cette bataille de chiffres ne sera pas tranchée tout de suite : une grande concertation doit s’ouvrir au printemps, qui décidera notamment de la provenance des fonds et de la manière dont ils seront redistribués. Quant au travaux, l’échéance est encore plus lointaine : le nouveau concessionnaire ne sera connu qu’en 2021.

 

Par Édouard du Penhoat