Où les étrangers achètent-ils en France ?

La Côte d’Azur, les Alpes, la Dordogne… Les acheteurs étrangers, résidents ou non, ont toujours aimé la France. Moins présents dans l’hexagone depuis 2016, ils se sont remis à acheter en Ile-de-France au 1er semestre 2018.

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5,9% des logements sont vendus à des acquéreurs étrangers

Qu’ils soient résidents ou non, les acquéreurs étrangers sont moins présents sur le marché immobilier français depuis 2016. Selon une étude relative aux achats de logements dans l’Hexagone par les étrangers, publiée par les Notaires de France en  janvier 2019, 5,4% des transactions de logements anciens réalisées en France en 2017 ont été réalisées par des acquéreurs étrangers*. Malheureusement, depuis 2016, ils achètent moins. La plus forte baisse concerne la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, où leur part a perdu 1 point en 2017. De leur côté, les étrangers non résidents** représentent 1,6% des acquéreurs de logements anciens sur le territoire métropolitain (0,7% en Ile-de-France et 1,8% en province). Leurs départements de prédilection ? La Creuse et la Dordogne (environ 10% des transactions les concernent) ainsi que les Alpes-Maritimes (7%). Le poids des non résidents parmi les acquéreurs étrangers a chuté sur les dix dernières années : de 43% en 2007 à 29% en 2017. Au 1er semestre 2018, la part des transactions réalisées par des acquéreurs étrangers en France est en légère augmentation (5,9%). Cette hausse est peu significative en province. Elle l’est davantage en Ile-de-France : la part des étrangers atteint alors 10%.

Les britanniques restent les premiers acquéreurs étrangers

En France, Britanniques, Belges et Allemands ont représenté un peu plus de la moitié des acquéreurs étrangers non résidents en 2017. Malgré une baisse de la part des Britanniques (-7  points entre 2016 et 2017), ils se maintiennent depuis 10 ans à la 1ère place des nationalités étrangères les plus représentées parmi les acquéreurs non résidents.

En Ile-de-France, la part des étrangers résidents (7,5% des transactions) est prépondérante par rapport à celle des étrangers non résidents (0,9% des transactions). Elle atteint son plus haut niveau en Seine-Saint-Denis (16%). C’est à Paris qu’elle est la plus faible, autour de 5%. Dans les autres départements franciliens, cette part varie de 6% à 9%. En revanche en province, les étrangers non résidents (2,2% des transactions) sont quasiment aussi présents que les résidents (2,7% des transactions). Ils sont surtout actifs dans des départements du Centre-Ouest et sur la Côte d’Azur : sur les dix dernières années, un peu plus de 10% des biens ont été achetés dans la Creuse, la Dordogne et les Alpes-Maritimes par des étrangers non résidents.

Donne moi ta nationalité, je te dirai ce que tu achètes

Les étrangers non résidents sont davantage acquéreurs sur l’individuel (65%) et un peu moins sur le collectif (35%). Leurs acquisitions concernent principalement les petits appartements (24% de studios et 35% de 2 pièces) et les grandes maisons (35% de 6 pièces et plus). Ces proportions sont cependant très variables selon la nationalité des acquéreurs.  Les Italiens achètent quasiment exclusivement des appartements (92%), dont une forte proportion de studios (31%). Les Scandinaves privilégient également le collectif (60%) et acquièrent une part importante de 3 pièces (33%). Notons que 90% des achats réalisés par les Italiens ou les Scandinaves sont réalisés dans des zones urbaines. À l’inverse, les Néerlandais mais aussi les Britanniques et les Belges achètent davantage de maisons (en majorité des 6 pièces et plus). La moitié de leurs achats s’effectue dans des zones rurales.

 

*Etranger : un acquéreur est considéré comme étranger si sa nationalité n’est pas Française. Les étrangers ont été regroupés selon leur nationalité : Britanniques (ressortissants du Royaume-Uni), Italiens, Belges, Suisses, Néerlandais, Danois/Suédois/Norvégiens, Allemands, Espagnols/Portugais, Irlandais, autres nationalités européennes (y compris les Russes), Américains (ressortissants des États-Unis d’Amérique), autres nationalités.

**Non résident : un acquéreur est considéré non résident si sa résidence fiscale n’est pas en France au moment de la transaction

Par Olivia Delage