Procès Balkany : les résidences du couple dans le viseur de la justice

Le tentaculaire procès des époux Balkany repose en grande partie sur les soupçons qui entourent plusieurs de leurs résidences. De Saint-Martin à Marrakech, des propriétés aussi luxueuses que discrètes.

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Quelle est l’étendue du patrimoine des époux Balkany, et de quelle manière ont-ils réussi à le constituer ? Ces deux questions vous effleurent peut être, alors que le procès du maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) et de son épouse s’est ouvert lundi 13 mai devant le tribunal correctionnel de Paris. Elles passionnent la justice depuis six ans. Les magistrats soupçonnent les deux élus (Isabelle Balkany est la première adjointe de son époux) d’avoir dissimulé une grande partie de leur richesse (au bas mot, 13 millions d’euros) aux yeux de l’administration fiscale française. Éléments clés de ce patrimoine : trois propriétés de luxe.

Deux villas à Saint-Martin…

Chronologiquement, il faut remonter à l’orée des années 90 pour trouver la première trace obscure de la constitution de ce patrimoine.  La villa Serena, sur l’île antillaise de Saint-Martin, n’a pourtant rien d’une sombre propriété. Le bleu de sa piscine n’a rien à envier à celui de la mer, qui borde la propriété. Comme le raconte France Info, une dizaine de personnes peuvent y vivre sans se serrer, et profiter de la fraîcheur d’une salle multimédia quand l’eau du bassin devient trop chaude. Ça n’est qu’en 2016 que le couple finit par avouer que la villa lui a bien appartenu, alors qu’ils prétendaient jusqu’ici n’en être que des locataires occasionnels. Acquise en 1989, revendue 13 ans plus tard, la villa Serena est aujourd’hui disponible à la location saisonnière.

Ne pas croire, pourtant, que la vente de ce havre de tranquillité signifie que le couple abandonne les Antilles. Cinq ans avant de se séparer de Serena, Isabelle Balkany a acquis une autre propriété, bientôt renommée villa Pamplemousse. Les prestations entre les deux propriétés sont similaires : vue sur mer, piscine, bar… Ici encore, il a fallu attendre 2014 pour qu’Isabelle Balkany reconnaisse être propriétaire de la demeure. Si elle affirme l’avoir acquise grâce à un héritage familial, la justice lui reproche surtout de n’avoir jamais informé le fisc de cet achat immobilier…

… et un riad à Marrakech

Si le maire de Levallois et son adjointe ont fini par reconnaître qu’ils étaient les propriétaires de ces villas, l’affaire est plus complexe pour le riad de Marrakech… À l’heure actuelle, les deux prévenus continuent d’affirmer qu’ils ne sont pas les propriétaires de cette demeure située en banlieue de la ville marocaine. Pourtant, plusieurs éléments plaident en leur défaveur… Les magistrats, en démêlant l’écheveau complexe de sociétés-écran et de prête-noms, découvrent que le riad a bien été vendu, en 2010, pour 2,75 millions d’euros.

L’heureux acquéreur en est la SCI Dar Guycy, société civile immobilière constituée au Maroc. Or, dans « Guycy », on trouve la contraction des prénoms de deux petits-enfants du couple… Le « Gyu » de Gyula, et le « cy » de Lucy… Sans compter les perquisitions menées dans la résidence, pendant lesquelles les enquêteurs ont trouvé des peignoirs signés « PB », les déclarations d’agents immobiliers qui leur ont fait visiter les lieux, ou celles des employés de maison qui affirment n’avoir jamais vu dans le riad que… Patrick et Isabelle Balkany !

 

Par Édouard du Penhoat