Les logements à Marseille sont-ils économes en énergie ?

Passage obligé pour tous les propriétaires qui souhaitent vendre ou louer leur logement, le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) permet d’en évaluer la consommation en énergie et le taux d’émission de CO2. Marseille fait-elle figure de bonne élève ? On vous répond.

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Dans une enquête sur l’état du DPE en France, SeLoger a analysé les performances énergétiques du parc immobilier phocéen qu’un rapport de l’administration du développement durable qualifie « d’habitat indigne et dégradé d’une rare ampleur ». Voici où se trouvent les logements les plus (et les moins) énergivores de Marseille.

Les 11e et 12e marseillais peu gourmands en énergie

En termes de diagnostic de performance énergétique (DPE), les meilleurs scores ont été enregistrés dans les 11e (La Millière, La Pomme) 12e (Les Caillots, La Fourragère) arrondissements de Marseille.  En effet, les données qu’a compilées SeLoger y font d’état d’une consommation annuelle se limitant à 155 kWh/m². Si ce score ne permet pas (à 5 kWk près !) aux logements des 11e et 12e marseillais de prétendre à une étiquette énergétique de classe C (entre 91 et 150 kWh/m²/an), force est de constater qu’ils restent dans la moyenne.

Les quartiers nord de Marseille en milieu de tableau !

Contre toute attente, en termes de performance énergétique, les logements des quartiers nord de Marseille ne s’en tirent pas si mal ! Jugez plutôt, bien que ce secteur de la ville abrite bon nombre d’immeubles construits (parfois à la va-vite) dans les années 60 et bien souvent dégradés, les scores, relevés dans les 13e (Château Gombert, La Croix-Rouge), 14e (Les Arnavaux, Bon-Secours), 15e (Les Aygalades, Les Borels) et 16e (Les Riaux, L’Estaque) arrondissements, oscillent entre 167 et 179 kWh/m²/an, ce qui leur vaut une étiquette énergie D. Pour autant, ces résultats ne sauraient masquer l’état de vulnérabilité énergétique dans lequel se trouvent les habitants des quartiers nord car si le climat méditerranéen fait qu’elle reste relativement faible, la dépense énergétique de leurs logements pèse lourd dans le budget (modeste !) de ces ménages aux revenus peu élevés. « D’autant que réchauffement climatique oblige, une étude a récemment montré que l’augmentation des besoins en énergie, notamment pour les climatiseurs, pourrait augmenter de 10 à 60 % d’ici 2050 », précise Bertrand Gstalder, Président du Groupe SeLoger.

Bon à savoir : 100 % des biens immobiliers phocéens, dont  SeLoger a recueilli les DPE, sont classés D. Énergétiquement parlant, Marseille fait mieux que Paris où seulement 2 arrondissements sont classés D et les 18 autres sont classés E !

Les logements les plus énergivores sont situés dans le 1er arrondissement

L’enquête menée par SeLoger sur les performances énergétiques des logements phocéens proposés à la vente ou à la location sur son site montre que c’est dans le « ventre de Marseille » que l’on trouve les habitations les plus gourmandes en énergie (chauffage, climatisation, eau chaude, ventilation…).  En effet, dans le 1er arrondissement de Marseille (Belsunce, Noailles, Saint-Charles), la consommation annuelle se monte à 197 kWh/m², ce qui correspond à une étiquette énergie D.

DPE : l’hyper-centre de Marseille est à la traîne

Il ressort de l’étude de SeLoger que les médailles d’argent et de bronze au classement des arrondissements phocéens dont l’habitat est le moins bien isolé et consomme le plus d’énergie reviennent aux 6e et 3e marseillais avec une consommation annuelle de 191 kWh/m². C’est donc peu dire qu’en termes de DPE, l’hyper-centre de Marseille a encore des efforts à fournir ! Ce résultat a toutefois de quoi surprendre car si le 3e (Saint-Lazare, Belle de Mai) abrite de nombreux logements dégradés (voire parfois indignes !), souvent situés dans de petites copropriétés datant d’avant 1949, le 6e (Castellane, Lodi) compte, quant à lui, parmi les arrondissements les plus aisés de la ville.

À Marseille, une « valeur verte » réduite à la portion congrue

« Que ce soit à la hausse comme à la baisse, la consommation en énergie d’un logement est susceptible d’impacter son prix de vente », indique Bertrand Gstalder. Aussi appelée « valeur verte », cette variation de valeur, qui trouve son origine dans le niveau de performance énergétique de l’habitation, tend toutefois à s’atténuer dans les zones dites tendues (Paris, Lyon, Marseille, Nantes…) au sein desquelles le marché immobilier se caractérise par un réel déséquilibre entre l’offre et la demande. En clair, et en l’état actuel de la législation, le DPE d’un bien immobilier situé à Marseille n’a que peu d’influence sur son prix. Reste à voir si le durcissement, dont va progressivement faire l’objet le bilan énergétique, fera évoluer les choses…

Le DPE, utile comme jamais !

Parce qu’il permet d’estimer la consommation en énergie (électricité, gaz) d’un appartement ou d’une maison, le Diagostic de Performance Énergétique (DPE) constitue également un parfait instrument de mesure pour évaluer le degré de précarité énergétique du parc immobilier français. Car ce n’est qu’en mesurant les performances (ou les contre-performances, pour certains !) des logements hexagonaux qu’il devient possible de mettre en place des dispositifs permettant d’empêcher la précarité énergétique ou, à tout le moins, de limiter son impact.

Quelles aides financières pour « éco-rénover » ?

Qu’un propriétaire entreprenne de réaliser des travaux d’éco-rénovation pour réduire sa facture énergétique (électricité, gaz), pour participer à la lutte contre le dérèglement climatique ou encore pour se conformer à une législation qui tend à se durcir à l’encontre des habitations énergivores, des frais devront être engagés. Pas de panique, il est possible de profiter d’aides financières. En voici la liste :

Il est également à noter que les conseillers FAIRE(Faciliter, Accompagner et Informer pour la Rénovation Énergétique) sont disponibles pour répondre à vos questions et vous aider dans vos démarches. Ils sont joignables – gratuitement – au 0 808 800 700.

Bon à savoir : pour un logement classé A et d’une superficie de 100 m², la dépense annuelle en chauffage sera inférieure à 250 € mais elle pourra dépasser 2 250 € s’il est classé G.

Par MySweet Newsroom