Immobilier neuf : 55 % des porteurs d’un projet d’achat sont des primo-accédants

Immobilièrement parlant, la crise sanitaire aura eu un impact considérable, incontestablement rebattu les cartes du marché et contribué à bousculer bon nombre de certitudes. Le neuf n’y échappe pas. Face à la crise, la demande évolue. Le point avec Sébastien Blanc du groupe SeLoger.

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Alors que la pénurie de biens s’installe et que la demande reste forte, de nouvelles exigences émergent sur le marché de l’immobilier neuf. À l’occasion des Assises Nationales du Logement et de la Mixité Urbaine, Sébastien Blanc, Directeur Marchés neuf et construire au sein du Groupe SeLoger, expose son analyse.

Dans le neuf, les primo-accédants rêvent d’une maison !

C’est peu dire que les maisons font figure de Graal auprès des futurs acquéreurs d’un logement neuf. Une étude SeLoger neuf montre ainsi que 42 % des acheteurs potentiels (que ceux-ci aient déjà prévu d’acheter un bien neuf ou qu’ils hésitent encore avec l’ancien) veulent faire construire.

« La proportion de personnes voulant acheter une maison progresse même de 5 points depuis le mois de mai dernier », constate Sébastien Blanc. Outre l’objet de l’acquisition, l’étude s’est aussi intéressée à la nature des futurs acheteurs. Or, il apparaît que 55 % des porteurs d’un projet d’achat d’un bien immobilier neuf sont des primo-accédants. Toutes choses étant égales par ailleurs, sur le marché de l’ancien, ce sont 40 % des acheteurs qui accèdent à la propriété pour la toute première fois.

Les critères des acquéreurs d’un logement neuf ont évolué

Immobilièrement parlant, la crise sanitaire aura eu un impact considérable, incontestablement rebattu les cartes du marché et contribué à bousculer bon nombre de certitudes. En matière de logement, il est donc juste de dire qu’il y un « avant » et un « après » confinement(s). Assignés à résidence par deux confinements qui leur ont fait prendre conscience des limites de leurs habitations, les Français ont revu la priorisation de leurs critères de recherche d’un bien immobilier. Tout d’abord, il est intéressant de constater que la présence d’un espace extérieur (balcon, terrasse, jardin) est devenue un critère essentiel aux yeux de 23 % des futurs acheteurs d’un logement neuf. « Les recherches avec extérieurs augmentent (entre + 10 % et + 41 %) sur SeLoger et Logic-Immo », précise Sébastien Blanc. D’autre part, les Français expriment désormais un besoin criant d’espace. Depuis le confinement de mars dernier, la superficie des biens recherchés est en constante augmentation. C’est particulièrement vrai pour les surfaces de plus de 100 m².

Loin de créer des tendances, il est toutefois permis de penser que la crise sanitaire les a sinon révélées, à tout le moins renforcées. Le désir de logements plus spacieux, plus confortables et disposant d’un accès à un extérieur, par exemple, préexistait au Covid-19. Mais deux confinements ont fait que ce désir est rapidement devenu un besoin, lequel besoin a plus de chances d’être satisfait si l’on achète dans le neuf plutôt que dans l’ancien.

La crise sanitaire a ébranlé la confiance des futurs acquéreurs

À la lecture de l’enquête SeLoger, il ressort que les acheteurs – qu’ils aient déjà tranché en faveur d’un logement neuf ou qu’ils n’aient pas encore arrêté leur choix – restent confiants quant au bien-fondé et à la concrétisation de leur projet immobilier. Jugez plutôt, 37 % des acquéreurs d’un logement neuf pensent ainsi que c’est le bon moment pour passer à l’action. Pour la moitié des porteurs d’un projet d’achat, l’immobilier reste une valeur sûre de placement. Pour autant, force est de constater que les chiffres que nous venons d’évoquer sont en recul par rapport à ceux qui avaient été relevés à la rentrée. 41 % des sondés estimaient alors qu’il était opportun d’acheter son logement et 57 % considéraient que l’immobilier constituait un placement sûr…

C’est principalement la crainte non seulement d’une poursuite de l’augmentation du prix de l’immobilier neuf (pour 38 % des futurs acheteurs interrogés) dans les six prochains mois mais aussi d’une remontée des taux d’intérêt (pour 37 % des sondés) qui contribue à faire douter les porteurs d’un projet d’achat d’un logement neuf. « Ces craintes s’avèrent fondées sur les prix : les tensions sur l’offre de biens neufs font grimper les prix (+ 5,2 % sur le 2nd semestre 2020) », souligne Sébastien Blanc.

Bon à savoir : Le prix moyen – affiché – au m² dans le neuf atteint 4 898 € en France, au 2nd semestre 2020 (Source : SeLoger neuf).

Vers une accélération de la périurbanisation

Pour leurs projets d’achat d’un logement neuf, les Franciliens ainsi que les habitants du Nord-est de la France tendent à orienter leurs recherches vers le Nord-Ouest et le Sud-Est. Il s’agit toutefois là d’une exception car, de façon générale, les projets immobiliers neufs sont essentiellement envisagés dans la région d’origine des futurs acheteurs. Pour autant, cette délocalisation de la demande n’est en rien un exode urbain. « On ne peut pas véritablement parler d’exode urbain dans le neuf mais plutôt d’un phénomène futur de périurbanisation renforcée dans les dix principales villes de France : Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Toulouse, Nice, Nantes, Strasbourg, Montpellier, Nice », fait remarquer Sébastien Blanc. Rappelons que la périurbanisation désigne la tendance des agglomérations des métropoles, en proie à la pression démographique, à s’étendre à leurs périphéries.

 

Par MySweet Newsroom
La proportion de personnes voulant acheter une maison progresse même de 5 points depuis le mois de mai dernier. Les recherches avec extérieurs augmentent (entre + 10 % et + 41 %) sur SeLoger et Logic-Immo.
Sébastien Blanc, Directeur Marchés neuf et construire au sein du groupe SeLoger