« L’immobilier, une valeur refuge exceptionnelle par temps de crise », Jean-Marc Torrollion, FNAIM

Jean-Marc Torrollion, président de la FNAIM est l’invité d’Ariane Artinian au micro de Mon Podcast Immo.

MySweet'Immo · L'immobilier, une valeur refuge exceptionnelle par temps de crise
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Où en est le marché de l’immobilier un an jour pour jour après le premier confinement ? Quelles sont les tendances qui se dégagent du 1er trimestre  2021 ? Faut-il avoir des mesures gouvernementales ?Jean-Marc Torrolion, président de la FNAIM répond à Ariane Artinian au micro de Mon Podcast Immo. Extraits choisis.

Mon Podcast Immo : Comment avez-vous vécu cette année de crise ?

Jean-Marc Torrollion : Nous avons vécu cette année de crise sanitaire dans un premier temps avec une forme de sidération. Le fait que le marché s’arrête, que le marché de la transaction soit d’un seul coup interrompu a été pour nous, entrepreneurs, une expérience hors norme.  Ce que nous retenons de cette année 2020 et de ce début 2021 c’est l’exceptionnelle résistance de ce marché puisque l’on signe une année 2020 avec 1 024 000 transactions.

Si l’on regarde les années précédentes, certes nous avons eu 1 067 000 transactions en 2019 mais nous en avions 968 000 en 2018 et moins de 900 000 en 2017. Je ne m’attendais pas au fait qu’au 11/05/2020 nous franchirions la barre du million de transactions.

Cela est positif et rassurant, et nous permet de constater que les Français ont une perception juste de «ce qu’est l’immobilier»; c’est protecteur contre l’inflation, c’est tangible et en cette période de crise, l’immobilier reste une valeur refuge exceptionnelle.

Mon Podcast Immo : Le confinement n’a t-il pas contribuer à augmenter la valeur de la maison ? Le gouvernement ne vous a t-il pas quelque peu aider en renvoyant tout le monde à la maison ?

Jean-Marc Torrollion : Le gouvernement nous a aidé indirectement et directement. Il nous a aidé directement grâce à l’exceptionnel soutien à l’économie accordé sur cette année 2020. Un soutien qui a participé à la solvabilisation et à la confiance des ménages dans le fait de s’engager en 2020 sur un projet immobilier.

Indirectement, malheureusement, c’est la pandémie qui nous a « aidé ». En effet, durant le confinement, les familles se sont retrouvées en tête-à-tête avec leur logement sur une certaine durée. Leur bien avait de multiples fonctionnalités, un logement refuge avec une sécurité sanitaire, un lieu de travail voire lieu d’éducation.

Pour une grande partie des français, le confinement a permis de reconsidérer la vision de son logement, positivement ou négativement.

Mon Podcast Immo : Le premier trimestre 2021 se termine, où en est-on et où va-t-on selon vous ?

Jean-Marc Torrollion : Le premier trimestre 2021 confirme que nous avons une belle clientèle d’acquéreurs en recherche de bien, y compris en investissement, mais que nous avons beaucoup moins de vendeurs. Cela signifie que l’équilibre du marché va se faire sur des volumes différents de ceux que nous avons pu connaître dans les années passées, aux alentours 920-930 000 transactions ; et sur des prix qui résistent, le point d’équilibre entre l’offre et la demande s’ajuste sur un marché encore favorable à la vente.

Il y a plusieurs bémols sur le marché : le bémol des taux d’intérêt qui restent déterminant, celui de l’économie globale, et enfin le bémol du ressenti qu’il y aura sur les biens classés F et G sur le DPE. En effet, les biens classés F et G sont au nombre de 5 millions, ils représentent 17% de nos transactions dans le cadre de la nouvelle loi climat résilience qui s’apprête à être adoptée.

Mon Podcast Immo : Qu’est-ce que cela va avoir comme conséquence ? Un effondrement de la côte des logements les plus énergivores ? Va-t-il y avoir des baisses de prix ?

Jean-Marc Torrollion : Effectivement il va y avoir une reconsidération de la valeur de ces biens, surtout si l’on se positionne sous l’angle investisseurs. Il y a aussi un risque d’avoir son bien mis en vente puisque les personnes qui souhaitaient louer leur bien classé F ou G ne vont pas vouloir faire de travaux. L’erreur serait de considérer que ce classement ne concerne que les biens en location. N’oublions pas que la location c’est une solution défensive pour tous les propriétaires qui occupent un logement et qui demain seront amenés à intégrer une maison de retraite ou à être muté. Priver de cette faculté de louer 5 millions de logements n’est pas anodin. Il y aura effectivement une valeur verte négative ou positive qui va se mettre en place sur tous les biens en France.

Mon Podcast Immo : Qu’attendez-vous des annonces gouvernementales de ce soir ?

Jean-Marc Torrollion : J’attends la protection de l’activité économique. Pour le secteur de l’immobilier, j’attends de la reconnaissance notamment sur le fait que tout a été mis en place pour que les choses se déroulent correctement. Nous sommes capables de fermer nos agences mais il faut absolument maintenir l’activité économique, l’activité de visites. Nos protocoles sanitaires sont prêts, donc j’espère que l’activité économique sera préservée.

Ce n’est pas facile car nous avons une responsabilité d’employeur, nos salariés doivent travailler en sécurité, nous avons une responsabilité de citoyens et ce pays doit sortir de cette pandémie.

Par Ariane Artinian
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