Démêlons le vrai du faux sur les tendances du marché immobilier

Alors que la crise sanitaire a dessiné de nouvelles tendances sur le marché immobilier, il est important de se méfier des raccourcis faciles et de vérifier la réalité. Démêlons le vrai du faux, chiffres à l’appui.

Vrai et faux

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Le marché de l’immobilier se porte bien

VRAI. Fin juin, on dénombrait 1 155 000 transactions au cours des douze derniers mois selon les notaires de France. « Il s’agit du troisième trimestre consécutif de hausse », précisent-ils. L’embellie touche toutes les régions de France, si bien, qu’entre août 2021 et août 2020, les prix signés (et non pas affichés dans les annonces) ont progressé de 2,7 % dans l’ancien à 3 634 € en moyenne selon le baromètre LPI-SeLoger, publié à la fin du mois de septembre. Ils retrouvent ainsi « un rythme d’augmentation comparable à celui de l’année 2016 » explique Michel Mouillart, son porte-parole. 

Même les grands investisseurs se tournent vers le logement afin de diversifier leur portefeuille. En 2020, 5,5 milliards d’euros ont été investis dans le logement en France, « concentrant 17 % de l’investissement total en Europe en 2020, contre 2 % dix ans plus tôt », évalue Sébastien Lorrain, directeur résidentiel de CBRE France.

Les prix immobiliers baissent (ou vont baisser) à Paris

FAUX. Suite à la crise sanitaire, la capitale jugée trop dense n’aurait plus la côte. C’est faux. Les acheteurs sont bien présents sur le marché, si bien que la pression sur les prix continue d’augmenter. En moyenne, les logements trouvent leur nouveau propriétaire pour 11 380 € du m² à Paris, un prix en augmentation de 6,3% sur un an (baromètre LPI-SeLoger, septembre 2021). 

Parmi les arrondissements qui enregistrent les plus fortes progressions de prix, notons le 4e arrondissement (+14,7 % ; 14 050 € au m²), le 6e et le 19e arrondissement (+12,1 %, respectivement 14 554 € au m² et 9 190€ au m²), le 5e arrondissement (+9,6 % ; 13 304 € au m²) ou encore le 11e arrondissement (+9,3 % ; 10 938 € au m²).

Les Français souhaitent quitter les grandes villes

VRAI. « Nous notons un regain d’intérêt pour les petites collectivités locales, car les Français cherchent les avantages des grandes villes, sans en cumuler tous les inconvénients », a décrypté Frédéric Violeau, notaire et membre du Conseil supérieur du notariat à Caen, dans le cadre de la première conférence du programme « Habiter la France de Demain » lancé par le gouvernement. Ils se tournent donc naturellement vers les villes moyennes.

« Les chiffres de l’Observatoire du Moral Immobilier SeLoger parlent d’eux-mêmes : un tiers des acheteurs recherchent un logement dans une petite ville (de 2 000 à 20 000 habitants), soit près de 3 fois plus qu’il y a un an » explique Séverine Amate, porte-parole du Groupe SeLoger.

Les taux des crédits immobiliers vont augmenter

FAUX. Les taux de crédit immobilier se stabilisent à leur niveau le plus bas jamais enregistré, avec un taux moyen à 1,05 % en septembre contre 1,15 % en janvier selon l’observatoire Crédit Logement CSA. « Les taux n’augmenteront pas ou très peu, car les bilans des banques sont encore très chargés en épargne, elles seront donc très actives d’ici à la fin de l’année », juge Pierre Chapon, co-fondateur et CEO du courtier en crédit immobilier Pretto. 

Les dernières recommandations du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) ne devraient pas changer la donne selon le professionnel. « D’abord parce que de nombreuses banques les ont anticipées. Ensuite parce que la concurrence entre les établissements bancaires va s’intensifier sur un nombre un peu plus restreint de clients à financer. Ce qui jouera en faveur d’un maintien des taux bas. » 

Avec la crise, les porteurs de projets n’ont plus confiance

FAUX. Après une croissance de +6 % en 2021, l’activité de l’Hexagone devrait progresser de 4 % en 2022 et l’épargne des Français ne cesse de gonfler. L’encours sur le livret A et le LDDS (livret de développement durabe et solidaire) est passé de 455,5 milliards d’euros en janvier à 472,4 en août dernier. « Les indicateurs s’améliorent, les clients sont là, les programmes se vendent bien », juge Pascal Boulanger, président de la fédération des promoteurs immobiliers. Dans le neuf, « si nous n’avons pas encore retrouvé le niveau d’activité d’avant 2020, c’est que nous manquons de logements à vendre ». Dans l’ancien, l’augmentation des prix sur un an (+2,7 %) démontre l’activité du marché. 

D’ailleurs, qu’ils souhaitent devenir propriétaire dans l’ancien ou dans le neuf, 24 % des acquéreurs et 21 % des vendeurs estiment que leur pouvoir d’achat va s’améliorer d’ici la fin de l’année, alors que 53 % des acquéreurs et 56 % des vendeurs misent sur sa stabilité, selon l’Observatoire du Moral Immobilier SeLoger.

De plus en plus de Français investissent dans la pierre

VRAI. « La pierre apparaît comme un investissement fiable et pérenne. L’immobilier, seul actif dont la volatilité est faible, se confirme comme une valeur refuge pour les Français », a estimé Jean-Marc Torrollion, président de la Fnaim, lors de la conférence de presse de mi-année en juillet dernier. Même son de cloche du côté de Century 21. Dans son réseau, près d’une transaction sur trois (30,5 %) représente un investissement locatif. 

Le profil des acheteurs est pourtant varié, puisqu’en France, 32 % des investisseurs sont locataires de leur résidence principale, toujours selon l’Observatoire du Moral Immobilier SeLoger, réalisé avec Opinion Way. Ce taux grimpe même à 50 % pour la région parisienne !

Les points-clés à retenir

  • Le marché immobilier se porte bien en 2021.
  • Les prix ne baissent pas globalement à Paris.
  • Les Français se lassent des grandes villes au profit des villes moyennes.
  • Les taux se stabilisent à un niveau très bas.
  • Les porteurs de projets ont confiance.
  • La pierre reste un investissement sûr et pérenne pour les Français.
Par MySweet Newsroom