Immobilier : « Même pas mort », l’ex neo syndic Bellman déploie ses super pouvoirs pour rebondir
Après avoir réduit la voilure et procédé à des licenciements cet été, la proptech devient un éditeur de logiciel et se développe en franchise. Bellman passe d’un modèle B2C à un modèle BtoB tout en restant fidèle à son ADN, améliorer le quotidien des copropriétaires.

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Antonio Pintp, cofondateur de Bellman
Après avoir défrayé la chronique avec sa campagne de pub qui donnait un coup de fouet dans le monde souvent poussiéreux des syndics de copropriété, Bellman s’est retrouvé encore une fois au centre des conversations cet été. Cette fois, les détracteurs du néo syndic se frottaient les mains des déboires financiers de la proptech. Après avoir réduit la voilure, en procédant à des licenciements et mis place un plan de sauvegarde de l’emploi, Antonio Pinto et Jonathan Ratier sortent du silence et font pivoter leur modèle économique : Belmann devient un éditeur de logiciel et se développe en franchise.
Un logiciel pour aider les syndics à mieux répondre aux attentes des copropriétaires
La startup Bellman se réinvente. Partant d’un modèle de syndic qui a fait de l’entreprise française l’un des principaux opérateurs de la place parisienne pendant 4 ans (40 000 copropriétaires), Bellman modifie son offre avec le soutien et la confiance de son tour de table qui mobilise 3 millions d’euros pour accompagner la transformation de la PropTech. Bellman passe ainsi d’un modèle B2C à un modèle B2B dont la finalité reste immuable : améliorer le quotidien des copropriétaires.
Forte de l’expertise acquise en tant que syndic, l’entreprise devient un éditeur de logiciel et un fournisseur de services pour les syndics existants et en devenir. La marque qui a déjà 20 gestionnaires de copropriétés franchisés Bellman annonce également la finalisation de plusieurs opérations de commercialisation de son logiciel avec des syndics qui gèrent entre 100 et 200 immeubles. Bellman a pour objectif de compter plus de 200 cabinets clients à l’horizon 2024.
Ce coup d’accélérateur apporté à la transformation de la PropTech a pour finalité de lever les entraves au bon exercice des métiers du syndic. Pour Jonathan Ratier, CTO et cofondateur de Bellman,“cette offre de simplification de la gestion de leurs tâches permettra aux syndics de mieux répondre aux attentes des copropriétaires tout en redonnant ses lettres de noblesse à un domaine de compétence difficile et peu valorisé.”
3 millions d’euros pour financer le nouveau business modèle de Bellman
C’est une véritable métamorphose qui est conduite par les équipes de Bellman pour cette offre qui prévoit également de permettre aux gestionnaires de biens de pouvoir faire de la gestion locative, en plus de leur mission de syndic. Cette offre complémentaire sera lancée en janvier 2023. Pour cela, la startup peut compter sur une trésorerie en bonne santé et la confiance de son tour de table qui est leadé par le fonds d’investissement Breega, aux côtés, notamment, de la famille d’Eric Setton (Iserda), et le fonds suisse Lakestar. Ainsi, 3 millions d’euros ont été mobilisés pour permettre à Bellman de négocier sereinement ce nouveau cap stratégique avec une rentabilité prévue début 2024.
“Antonio Pinto et Jonathan Ratier ont toute notre confiance depuis notre première rencontre, déclare Isabelle Gallo, Partner, Head of Venture Europe de Breega. Ce sont des dirigeants responsables qui ont cette capacité à anticiper sur les changements, à capter les signaux faibles du marché et à s’en saisir pour le faire évoluer. Ils inspirent l’action car ils sont partis de convictions, de valeurs auxquelles ils croient et que Breega partage, car ces valeurs donnent du sens à ce qu’offre Bellman à ses clients. C’est exactement le profil d’entreprises créatives et audacieuses dont a besoin le tissu entrepreneurial français pour innover.”
1 copropriétaire sur 2 est insatisfait de son syndic
Bellman qui bouscule depuis sa création il y a 4 ans le monde de la copropriété, redimensionne donc son business model afin de continuer à servir ses convictions et ses valeurs pour une gestion des syndics plus efficace et transparente, au bénéfice des 10 millions de copropriétaires français dont la satisfaction moyenne à l’égard des syndics est de 49%.
Dans un secteur très éclaté entre les gros opérateurs “historiques”, les TPE-PME et les PropTech qui sont apparues ces 5 dernières années, les copropriétaires manifestent un meilleur niveau de satisfaction à l’égard des cabinets indépendants (53 %) qu’à l’égard des grands groupes (44 %), sur un marché qui pèse 1,4 milliard d’euros. Cette information apporte un éclairage précieux sur les grands sujets qui divisent un secteur complexe et frappé d’immobilisme. L’arrivée de start-up comme Bellman qui dépoussière la gestion des syndics de copropriétés, bouscule les quelques gros opérateurs qui se partagent plus de 60% de l’activité, sans que leurs modèles apportent de solutions concrètes, performantes et opérationnelles aux métiers du syndic.
L’impact se fait ressentir sur les copropriétaires qui subissent et sont poussés à un désengagement de la vie de la copropriété. Ainsi, 1/3 des assemblées générales se tiennent en l’absence de la moitié des copropriétaires.
Des syndics mis en difficulté par des tâches chronophages
Si le métier est bien souvent décrié et les gestionnaires malmenés, c’est notamment parce qu’ils sont soumis à une charge de travail considérable. Accusés de tous les maux dès qu’une difficulté se présente, les gestionnaires sont en première ligne face aux copropriétaires insatisfaits, que ce soit pour des temps de réponse jugés trop lents, une absence de comptabilité transparente et rigoureuse ou encore des honoraires considérés comme étant trop élevés.
Absorbés par une multitude de petites tâches interminables et devant le poids de la réglementation, ils travaillent sous pression avec un manque de considération, voire de respect auxquels ils sont confrontés quotidiennement.
Pour assumer correctement les responsabilités que lui confient les copropriétaires, le syndic doit disposer d’outils adaptés pour, à la fois sa gestion administrative et comptable quotidienne, la gestion d’urgence (fuite d’eau, pannes…) et enfin faire avancer des dossiers plus complexes comme les mises aux normes énergétiques ou le ravalement des bâtiments, par exemple.
Une technologie innovante pour simplifier le travail des syndics
Bellman a la conviction que les métiers du syndic auront une importance de plus en plus centrale dans le quotidien des Français. Pour Julien Hagège, Directeur du Développement, “les nouvelles offres de logiciel et d’externalisation des équipes métiers peuvent changer la donne. Elles répondent aux besoins des cabinets d’administration de biens à la recherche d’efficacité et de simplification de leur organisation pour se développer et agir dans l’intérêt de la copropriété. ”
Telle qu’elle a été conçue, l’offre de services et de logiciels de Bellman promet d’automatiser la plupart des tâches des différents métiers du syndic et de faire gagner à chaque professionnel (gestionnaire, comptable, assistant), en moyenne, 1 heure de travail par jour.
Autre bénéfice pour les professionnels : gestionnaire et comptable pourront préparer tout au long de l’année l’assemblée générale des copropriétaires et non plus y passer des journées entières, juste avant sa tenue.
Répondre au besoin de transparence des copropriétaires
La solution Bellman intègre le besoin d’information et le souci de transparence exprimés par les copropriétaires qui pourront consulter, en temps réel, les informations et les sujets qui touchent à leur copropriété : suivi du traitement des dossiers disponibles (appels d’offres, déclarations, devis, avancée des travaux en cours, etc.), contrôle de la comptabilité, contact des copropriétaires, du syndic ou encore du gardien.
« C’est un gage de transparence et un gain de temps considérable pour les gestionnaires de copropriété qui consacrent une partie de leurs tâches à répondre aux demandes des copropriétaires sur l’avancée des projets », précise la proptech dans un communiqué.
Un modèle de franchise en plein développement : déjà 20 structures franchisées
En 2021, à la demande de gestionnaires de copropriétés, Antonio Pinto et Jonathan Ratier ont décidé de créer une offre de franchise de syndic “clé en mains”, disponible sur l’ensemble du territoire français. Elle permet à des gestionnaires de monter leur propre cabinet de syndic en bénéficiant des technologies, des produits, du savoir-faire et de l’accompagnement à la gestion complète d’un immeuble, que ce soit la comptabilité de copropriétés, la gestion administrative des employés d’immeubles ou encore du recouvrement. Chaque gestionnaire est donc assisté par différents experts afin de lui garantir plus de productivité et de proactivité pour ses clients.
“Bellman m’accompagne depuis le début pour créer mon cabinet”, déclare Amandine Guitton, co-Directrice du cabinet Bellman, G&E Gestion. “On a travaillé mon business plan ensemble, ils m’ont mis en relation avec un expert-comptable habitué de la franchise et du secteur de l’immobilier et ils investissent dans des campagnes marketing d’acquisition pour me fournir des opportunités commerciales qui correspondent à mes critères.“
Le modèle de franchise Bellman permet aux gestionnaires entrepreneurs de lancer leur activité avec la promesse d’atteindre la rentabilité en 1 an et demi ; de bénéficier des campagnes marketing de Bellman avec, en moyenne, 100 prospects générés par mois ; d’obtenir 20% de marge de plus qu’une structure traditionnelle qui emploie son propre assistant et son propre comptable.
13 anciens collaborateurs ont créé leur propre cabinet franchisé Bellman
Aujourd’hui, ils sont 20 à avoir fait le choix de devenir le patron de leur propre cabinet de gestion de copropriétés sous les couleurs de Bellman dont 13 anciens salariés touchés par le plan social mis en place par l’entreprise en juillet dernier. » Après Bellman, je pouvais difficilement imaginer retourner dans un cabinet traditionnel ou monter mon syndic avec un autre logiciel. C’est le meilleur outil que l’on puisse trouver actuellement sur le marché.”, conclut Farah Habi, aujourd’hui directrice du cabinet Bellman, Cabinet Carré Immo.