USA-immobilier: les reventes de logements chutent en novembre pour un 10e mois d’affilée
Les reventes de logements ont enregistré en novembre aux Etats-Unis un dixième mois d’affilée de baisse, du jamais vu depuis que ces données ont commencé à être compilées en 1999, les taux d’intérêt des prêts immobiliers ayant flambé depuis un an.
Alors que les ventes de maisons neuves sont en chute libre aux États-Unis, le mois dernier, seulement 4,09 millions de maisons et appartements ont changé de propriétaires en rythme annualisé, leur plus bas niveau depuis mai 2020.
C’est 7,7% de moins qu’en septembre, et 35,4% de moins qu’il y a un an à la même époque, a annoncé mercredi la Fédération nationale des agents immobiliers américains (NAR). C’est aussi moins que les 4,17 millions qui étaient attendus par les analystes, selon le consensus de MarketWatch.
« Le marché de l’immobilier résidentiel a été gelé en novembre », et le niveau de ventes est désormais proche de celui observé au printemps 2020, lors des premiers confinements liés au Covid-19, a souligné le chef économiste de la NAR, Lawrence Yun, cité dans le communiqué.
« Le principal facteur a été l’augmentation rapide des taux d’intérêt, qui rend l’accession au logement moins abordable et incite peu les propriétaires à mettre leurs logements en vente« , a-t-il détaillé.
Par conséquent, le nombre de logements disponibles à la vente reste proche des plus bas historiques, détaille la Fédération.
Le prix médian recule, et tombe au plus bas depuis le mois de février, à 370.700 dollars. Il est cependant supérieur de 3,5% au prix médian de novembre 2021.
Perspectives sombres pour 2023
Les taux d’intérêt des prêts immobiliers, qui étaient historiquement bas depuis le début de la pandémie de Covid-19, ont augmenté très rapidement depuis début 2022, en raison du resserrement de la politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed) destiné à lutter contre la forte inflation.
Ainsi, les taux sur 30 ans ont dépassé, fin octobre, les 7%. Ils reculent cependant depuis plus d’un mois, et étaient en moyenne de 6,31% mi-décembre, selon les données du groupe de refinancement immobilier Freddie Mac, qui font référence.
Et les perspectives pour le marché immobilier ne sont pas bonnes, car malgré le recul récent des taux immobiliers, ceux-ci « restent élevés », observe Daniel Vielhaber, économiste pour la compagnie d’assurances Nationwide.
Des propriétaires veulent surtout conserver… leurs taux !
Il souligne que « de nombreux propriétaires ont des taux d’environ 3% en raison d’un refinancement au cours des deux dernières années et n’ont pas intérêt à mettre leur maison en vente et à doubler leurs coûts d’emprunt lorsqu’ils déménageront« .
Par conséquent, le nombre de biens sur le marché devrait rester particulièrement bas, et Daniel Vielhaber s’attend « à ce que cela gèle les achats de maisons pendant la majeure partie ou la totalité de 2023 – jusqu’à ce que les taux d’intérêt baissent considérablement« .
D’autant plus qu’une récession en 2023 menace la première économie du monde – et la plupart des économies avancées de la planète.
L’inflation avait culminé en juin à 9,1% sur un an, son plus haut niveau depuis plus de 40 ans, selon l’indice CPI, qui fait référence. Elle a, depuis, ralenti, et était de 7,1% en novembre.