Vieillissement et immobilier: un rapport préconise de développer les résidences seniors

Un rapport du Haut-commissariat au Plan publié jeudi préconise de créer 200 à 300.000 places d’habitat alternatif, de type résidences seniors, afin de répondre au vieillissement de la population d’ici 2050.

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Dans les Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), il faudrait en outre créer 60.000 places, en plus des quelque 610.000 existant aujourd’hui, affirme ce rapport corédigé avec le cercle de réflexion Matières grises.

Pour les autrices, il sera rapidement nécessaire de développer des résidences seniors, plutôt destinées à des personnes « fragiles » mais pas encore dépendantes, car la génération des baby-boomers va arriver dans la tranche d’âge 75-84 ans.

« Cette nouvelle génération de personnes âgées est précisément celle qui a eu 20 ans en Mai 68. (…) Comment imaginer que cette génération puisse se résigner à vivre sa vieillesse à l’identique des générations qui l’ont précédée ?« , demandent-elles.

Le rapport identifie trois axes pour adapter l’habitat au vieillissement: le logement classique pour les personnes autonomes, l’habitat alternatif pour les fragiles, et les Ehpad quand la dépendance s’installe.

Le premier volet suppose d’adapter les logements (avec la massification du dispositif MaPrimeAdapt‘ qui doit être lancé en 2024) mais également l’urbanisme, pour faciliter les déplacements des seniors qui n’ont pas de voiture.

Pour les seniors modérément dépendants, les autrices préconisent de développer « l’habitat alternatif », regroupant résidences services seniors, résidences autonomie ou habitat intergénérationnel, notamment pour les territoires à faible niveau de vie, ou peu peuplés. Actuellement, faute d’alternatives, des personnes âgées y sont placées en Ehpad alors qu’elles n’en ont pas besoin, notent-elles. Elles préconisent également un « déploiement massif de l’offre d’aide à domicile« .

Pour les seniors sévèrement dépendants, la création de places en Ehpad deviendra urgente à partir de 2030, quand le nombre des plus de 85 ans va commencer à grimper en flèche pour quasiment doubler en 20 ans.

Des Ehpad plus ouverts

Les Ehpad devraient, selon le rapport, s’ouvrir davantage sur leur territoire, par exemple en ouvrant leur cantine ou en proposant des consultations gériatriques aux non résidents ; et en déployant leurs services (portage de repas, télésurveillance…) à domicile.

Dans un autre rapport également publié jeudi, le Haut-commissariat au Plan et Matières grises préconisent d’autres pistes de réformes.

Les auteurs estiment ainsi nécessaire de « changer le regard sur la vieillesse« . Pour cela, il faut notamment aider les seniors qui le souhaitent à se « maintenir en emploi », suggèrent-ils. Par exemple en baissant les cotisations des salariés les plus âgés, en rendant plus attractif le cumul emploi-retraites ou en offrant des solutions de répit aux seniors contraints de s’occuper de leur parent très âgé.

Anticiper le vieillissement démographique suppose aussi d’améliorer l’offre de soins et de mettre l’accent sur la prévention des maladies, et créer un interlocuteur unique chargé de coordonner les dispositifs à destination des seniors. En outre, au niveau local il faudrait établir des plans « d’aménagement et de mobilité » pour que les seniors puissent être autonomes dans leur déplacement le plus longtemps possible, affirme le rapport.

Par MySweetImmo avec AFP