Immobilier : Pas encore de reprise sur le marché mais les professionnels sont moins pessimistes

Si début de printemps ne semble pas encore être le temps d’une reprise du marché immobilier, les professionnels, s’ils font toujours grise mine, semblent moins pessimistes.

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Après un horizon dégagé assurant à l’immobilier une trajectoire sans histoire, ce début 2023 s’accompagne de quelques secousses ressenties chez les professionnels de l’immobilier, comme les notaires de ce panel. Si les transactions devraient conserver un bon rythme de croisière, les prix pourraient amorcer leur descente.

Immonot.com publie tous les deux mois la tendance du marché immobilier. Cette dernière est issue d’une enquête nationale réalisée fin février 2023 auprès d’études notariales réparties sur toute la France, décryptée par le Professeur Bernard Thion pour Immonot.com.

L’activité : trou d’air évité !

Ce début de printemps ne semble pas encore être le temps d’une reprise du marché immobilier.

Cependant, les négociateurs, s’ils font toujours grise mine, semblent moins pessimistes que cet hiver et parfois mêmes rassurant, tel Matthieu Rioual, à Brest, observant : « Le marché actuel correspond à un marché plus équilibré entre vendeurs et acquéreurs, ce qui conduit à voir réapparaitre des négociations de prix, des délais de ventes plus long, un œil plus précis sur le diagnostic énergétique ». Et cela se retrouve dans leur prévision d’activité pour la fin avril.

La proportion des notaires à prévoir une activité en déclin se réduit de 70% à 58%, ceux anticipant sa stabilité remontant de 27% à 35%, et enfin le nombre des optimistes doublant de 3 à 6%. Le renversement de situation que l’on prévoyait il y a 2 mois semble ainsi se confirmer.

Prix : baisse de pression constatée

Cette très légère amélioration de l’activité est liée à la détente sur les prix, résultat de l’évolution des facteurs qui les influencent. Entre augmentation des taux d’inflation qui réduit la proportion de l’épargne à s’investir dans l’immobilier, augmentation des taux d’intérêts qui renchérit le coût des emprunts et difficultés créées par les banques pour distribuer des prêts immobiliers, les acheteurs potentiels sont bien obligés de réduire leurs prétentions.

Suivant les données de l’Insee, tout au long de l’année 2022, le taux des prêts les plus fréquents est passé de 1% à 3% alors que l’inflation atteignait 6%, entraînant de ce fait une diminution de l’indice du prix des logements et celui des loyers. On considère en effet qu’un point supplémentaire pour les taux d’intérêts réduit de 10% le montant dont les acquéreurs peuvent disposer pour emprunter. La perte du pouvoir d’achat résultant à la fois de l’inflation et du coût des crédits pèse alors plus fortement sur les prix de l’ensemble du marché immobilier.

C’est ainsi que, pour le logement, la proportion de correspondants d’immonot prévoyant une baisse des prix passe en 2 mois de 56% à 67%, alors que 33% estime leur maintien au niveau actuel, et 0% une hausse. Pour les terrains, ces chiffres sont à peine meilleurs, les proportions étant respectivement de 50%, 46% et 4%.

Le conseil des notaires : vendre en priorité !

Pour les logements, pas d’hésitation, du moins pour plus des ¾ des notaires. Il faut d’abord vendre son logement avant d’en acquérir un autre et profiter de l’écart provenant de la baisse des prix, soit sous forme d’amélioration de la localisation ou du confort, soit d’une plus-value.

Cependant, cette position très favorable pour les acquéreurs risque de ne pas durer très longtemps car la demande reste forte, notamment en Bretagne et dans les Hauts de France. D’où cette répartition des conseils, beaucoup plus équilibrée, entre acheteurs et vendeurs de terrains constructibles avec 40% pour les premiers et 44% pour les second qui pourrait constituer les prémices d’un retournement du marché en fin d’année.

Par MySweetImmo
Les informations sont issues d’une enquête nationale réalisée fin février 2023 par immonot.