Agent immobilier : « Je n’ai pas le blues du dimanche soir, j’ai le blues du vendredi soir », Emmanuelle Sadone (Agence Sadone)

Après un parcours sans faute dans la finance et la tech, Emmanuelle Sadone rejoint l’agence immobilière créée, en 1980, par son père, Jean-Louis, et sa tante, Eve, à Neuilly-sur-Seine. Désormais, à la tête de l’agence Sadone, elle revient sur le jour où elle a fait le choix de rejoindre l’entreprise familiale.

Portrait de l'agent immobilier Emmanuelle Sadone, dirigeante de l'Agence Sadone à Neuilly

© adobestock

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« Nous sommes début 2018, je travaille chez Intuit sur le développement du logiciel Quikbooks en France. Très populaire aux Etats-Unis, cette entreprise conçoit des logiciels de comptabilité utilisés par 95 % des PME américaines. J’adore mon job, je suis au sein d’une super équipe et je gagne bien ma vie. Je n’ai donc aucune raison de partir. Du moins, jusqu’au jour où l’on me propose le poste de directrice marketing d’Inuit en France… Au lieu d’accepter la promotion qui m’est faite, je décide de rejoindre l’agence Sadone.

Depuis quelques temps, déjà, mon père et ma tante me proposaient de venir travailler avec eux pour, à terme, reprendre les rênes l’agence immobilière. Cette proposition, je le savais, ne serait pas valable éternellement. J’y réfléchissais donc sérieusement.

Quand cette promotion chez Intuit tombe, elle me fait l’effet d’un déclic. Je me dis : si je suis capable d’être manager dans une autre entreprise, je suis capable d’occuper ce type de responsabilités au sein de l’agence familiale. Avec mon père et ma tante, nous décidons de nous laisser une année pour voir si ça marche.

Une insatiable soif d’apprendre

J’arrive avec l’objectif d’apprendre et, pendant deux ans, j’occupe tous les postes. Je commence par ce que je connais le mieux, à savoir le digital avec notre site internet, la gestion des réseaux sociaux. Je fais ensuite de la négociation puis de la gestion avant d’occuper, assez rapidement, un poste de direction.

Dans les faits, j’ai un ordinateur portable sans bureau fixe. Mes fonctions changent d’une heure à l’autre. Je passe aussi beaucoup de temps avec les collaborateurs pour savoir ce que chacun fait et comment il s’organise.

De leur côté, mon père et ma tante ont l’intelligence de vouloir tout m’apprendre tout en me laissant suffisamment de place. Ils me transmettent l’envie de construire une entreprise pérenne avec des valeurs fortes. Une agence immobilière familiale ce n’est pas une enseigne lambda. Ici, on travaille avec nos tripes. L’agence porte mon nom, celui de mon père et de ma tante, elle est le fruit du travail qu’ils ont fourni pendant plusieurs décennies.

La croissance et la passion pour credo

Au bout de deux ans, j’ai acquis une connaissance suffisamment fine des différentes fonctions de l’agence. Dès lors, mon objectif est la croissance.

Quand je suis arrivée en 2018, 20 personnes travaillaient au sein de l’agence, aujourd’hui, nous sommes 30. Le recrutement est ma priorité, car nous vendons un service et pour offrir un service de qualité, il faut travailler avec les bonnes personnes. Le recrutement est donc essentiel sans oublier, bien sûr, la formation et la fidélisation des collaborateurs.

Courant 2022, j’ai finalement été nommée CEO de l’agence Sadone. Consciente de ce qui m’a été transmis, j’ai à cœur de développer cette entreprise. J’adore ce métier, je l’exerce avec passion, il me transcende. Je n’ai pas le blues du dimanche soir, j’ai le blues du vendredi soir ! J’adore venir au boulot le matin, c’est un bonheur de travailler ici. Dans une même journée, on peut passer d’un audit comptable sur un cabinet que je souhaite racheter à un rendez-vous avec les développeurs qui travaillent sur notre site internet ou avec les équipes commerciales. Il n’y a pas de journée type. »

Trois conseils pour être un bon négociateur

1. Ayez une bonne résistance à l’échec. En tant que négociateur, on va vous claquer des portes au nez, il y a des offres qui ne passeront pas ou des dossiers qui tomberont à l’eau à cause d’un crédit non accordé. Il faut être résilient, continuer à prospecter malgré tout.

2. Ayez une bonne résistance à la réussite. L’immobilier s’inscrit sur un cycle long, on récolte ce que l’on sème au bout de plusieurs mois. Durant ce laps de temps, il ne faut pas oublier tout le travail accompli pour réussir, tout ce que l’on a semé pour récolter. L’erreur à ne pas faire, c’est de se reposer sur ses réussites passées sans quoi il y aura un creux dans votre activité.

3. Choisissez bien l’entreprise pour laquelle vous travaillez. Si vous êtes dans une entreprise qui est reconnue, votre prospection sera beaucoup plus facile.

Par Sophie Herber