Immobilier : Les aléas climatiques font la pluie et le beau temps dans le budget assurantiel des ménages
Les ménages font face à de plus en plus d’évènements climatiques. En 2024, les primes d’assurance habitation devraient augmenter de 6% en moyenne. Décryptage avec Meilleurtaux.
Si la météo s’invite chaque jour dans le quotidien des ménages comme indicateur essentiel d’une journée réussie, elle fait aussi l’objet de nombreuses discussions au sein des organismes assurantiels confrontés à une hausse des sinistres d’origines climatiques.
Mais alors, comment garantir un équilibre financier en pleine tempête ? Une hausse des primes est-elle envisageable dans ces foyers qui croulent sous les factures ? C’est dans ce brouillard structurel que Meilleurtaux Assurances dévoile son étude* sur le coût annuel de l’assurance habitation dans le budget des Français.
Une assurance habitation au bord du précipice dans certaines régions
Sécheresse, inondations, glissements de terrains et incendies, certaines régions ne sont pas épargnées par la fréquence et l’intensité des évènements climatiques. En 2022, les acteurs de l’assurance ont accueilli 3,8 millions de nouveaux sinistrés et 16% d’entre eux concernaient des sinistres survenus lors d’épisodes de grêle, tempête ou neige. En 2023, le coût des sinistres climatiques atteignait 6,5 milliards d’euros pour les assureurs tricolores. Des dépenses exceptionnelles et exponentielles qui pourraient, à moyen terme, mettre en péril l’équilibre du modèle assurantiel sur les logements.
+6% d’augmentation en 2024 pour l’assurance habitation
« Aujourd’hui, les aléas liés aux dérèglements climatiques sont certes un enjeu majeur pour notre société et au sein des organismes d’assurances, mais ils ne résument pas tout. Il est nécessaire de penser l’environnement dans son ensemble, que ce soit sur le plan climatique, mais également en sensibilisant davantage la population sur les risques et réflexes à avoir afin d’agir en amont afin de limiter les actes de malveillance, de vandalisme et de cambriolage, également impactant sur les montants des primes assurantielles. La prévention et l’anticipation sont déterminants pour lutter contre la hausse des prix », indique Samuel Bansard, directeur des activités de comparaison d’assurances Meilleurtaux.
En 2024, les primes d’assurance habitation devraient augmenter de 6% en moyenne. « D’ici à 2050, celles-ci pourraient même plus que doubler avec l’augmentation de la sinistralité climatique. » poursuit Samuel Bansard.
Des locataires qui ne sont pas tous logés à la même enseigne
Si l’assurance habitation est obligatoire pour les locataires d’un appartement ou d’une maison individuelle, elle n’est régie par aucun cadre tarifaire. De fait, ses prix peuvent parfois varier du simple au double à garanties égales et même beaucoup plus fortement selon les garanties retenues.
Ainsi, le locataire d’un appartement de 40 m² dans les Alpes-Maritimes devra débourser 37% de plus que la moyenne nationale pour être assuré, soit 104,44€/an contre 75,99€ au niveau national. A l’inverse, les habitants de l’Essonne déboursent 37,48% de moins que la moyenne nationale, et 54,48% de moins que le département des Alpes-Maritimes pour les mêmes garanties.
Des écarts que l’on retrouve aussi avec des surfaces habitables plus importantes. Ainsi, le locataire d’un appartement de 70 m² dans l’Isère, département confronté à des événements climatiques de forte intensité ces dernières années, déboursera 104,00€/an contre 96,17€/an au niveau national et même 75,62€ pour la Lozère.
Des propriétaires de plus en plus concernés par le risque climatique
Si contrairement aux locataires, l’assurance habitation reste facultative pour les propriétaires occupants, elle est fortement recommandée pour faire face aux sinistres qui peuvent se présenter au niveau de l’habitat.
Ainsi, une famille, propriétaire d’une maison de 100 m² qui souhaite assurer son capital à hauteur de 20 000€ devra débourser 117,77€/an si elle réside en Aveyron, 185,95€ en Gironde, département particulièrement touché par les feux de forêts, et 198,39€ dans le Loiret, département le plus cher de France, contre 156,23€/an au niveau national.
Même chose pour les maisons individuelles avec une surface d’habitation de 145 m² avec un capital identique. Les Bouches-du-Rhône, concernés par des crues importantes du fleuve en hiver, proposent des prix près de 31% plus chers que la moyenne nationale, 253,62€/an contre 193,26€/an au niveau national.
« Si certains départements sont déjà identifiés comme, à risque climatique, le Rhône pour ses phénomènes de crues par exemple ou les départements jouxtant la côte atlantique avec les risques de vagues submersion et de tempêtes, l’augmentation de la sinistralité climatique pourrait accentuer les différences tarifaires sur certains départements », conclut Samuel Bansard.
Face à ces phénomènes de haute intensité, difficile d’imaginer un retour en arrière et une diminution progressive de la prime d’assurance habitation. Jusqu’où pourrait aller le désengagement des organismes d’assurance à l’avenir ? Les victimes de catastrophes naturelles pourraient-elles faire l’objet d’une absence de garantie ? Des questions qui ne manqueront pas d’être soulevés dans le cadre du prochain débat sur l’évolution du régime d’indemnisation des catastrophes naturelles.
- L’étude porte sur quatre profils-types : Locataire d’un appartement de 40 m² avec 2 pièces – capital de moins de 10.000€ – 25 ans – célibataire ; Locataire d’un appartement de 70 m² avec 3 pièces – capital de moins de 10.000€ – 35 ans – marié ; Propriétaire occupant d’une maison de 100 m² avec 5 pièces – capital entre 10.000 et 20.000€ – 55 ans – marié ; Propriétaire occupant d’une maison de 145 m² avec 6 pièces – capital entre 10.000 et 20.000€ – 40 ans – marié – 2 enfants.